Bafoussam : Sale temps pour les « clandos »
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Les sanctions auxquelles s’exposent les acteurs du transport clandestin, les conduisent bien souvent entre les mailles de la justice.

Au Tribunal de première instance (TPI) de Bafoussam le 15 décembre 2017, sur 51 affaires enrôlées à l’audience ordinaire de simple police, 46 concernent le transport clandestin. Dans la rubrique réservée aux infractions, on peut observer des motifs suivants : « transport irrégulier », « refus d’obtempérer», et divers autres contraventions liées au défaut de présentation des pièces personnelles du conducteur ou ceux du véhicule.

Valdo Koute (27 ans) expérimente cette dure réalité de la loi. Initialement poursuivi pour « transport irrégulier », il a assisté à une requalification des faits de son accusation. Lors de l’audience ordinaire de simple police, il a été observé qu’en plus d’exercer le transport en toute clandestinité, il était au moment de son interpellation, en surcharge et ne possédait ni sa carte nationale d’identité, ni son permis de conduire. C’est désormais à l’audience publique ordinaire des flagrants délits qu’il va comparaître pour ces nouveaux motifs.

Des sources émanant du greffe du TPI de Bafoussam, deux audiences ordinaires de simple police sont programmées chaque mois. « Plus de 90% des affaires enrôlées concernent les problèmes de transport clandestin », soutient notre source, en effectuant un décompte sur les 11 précédents mois de l’année 2017. camer.be.  Les contrevenants du transport clandestin selon la loi, s’exposent à des peines d’emprisonnement de trois à six mois, et à des amendes de 500 000 à 5 000 000 de F. Pour prémunir les transporteurs contre ces infractions répréhensibles, la brigade spéciale de lutte contre le transport routier clandestin, un démembrement régional du Comité national de lutte contre le transport clandestin, multiplie avec l’appui des ONG et d’autres partenaires, des actions de sensibilisation aux gares routières et autres points de stationnement décelés. Ce qui ne décourage pas entièrement les transporteurs clandestins, qui multiplient les stratagèmes pour enrôler les passagers, et poursuivre leur activité de transport urbain et interurbain dans la clandestinité.

Grégoire Talla, un transporteur déjà pris par le passé entre les mailles de la justice, considère qu’il y a des contraintes qui poussent les transporteurs à exercer dans l’illégalité. « Les chauffeurs savent qu’ils sont exposés à des sanctions. Pour preuve, ils évitent la gare routière au moment de prendre les passagers, et les axes où il y a des contrôles permanents au moment de circuler. Ceci parce que les papiers pour exercer en toute légalité coûtent cher, et chacun veut à la nuit tombée, trouver de quoi subvenir à ses besoins urgents. Pas seulement travailler pour que d’autres s’enrichissent ».

Arguments que les transporteurs qui exercent en toute légalité trouvent frileux. Malgré leurs malices pour éviter les pièges du contrôle routier, ils finissent bien souvent entre les mailles de la justice .

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