Cameroun, Bafoussam: Les dynamiques femmes de la Mifi se connectent aux poissons fumés
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Les Dyfam(Dynamiques femmes de la Mifi), cette association conduite depuis quelques mois par Yvette Confiance Fongang entend se démarquer en promouvant l’essor économique de la gente féminine. Edwige. S témoigne contribuer à hauteur de 1500 jour aux charge de son ménage grâce aux revenus tirée du fumage et de la vente du poisson sec au marché « B » de Bafoussam. Mariée à un conducteur de mototaxi à la 3e rue du quartier Nylon à Bafoussam, Edwige S., 24 ans, est mère de deux enfants. Pour contribuer aux charges du ménage, elle a initié depuis quelques temps un commerce de poissons fumés. «En fin de journée, je réalise en moyenne au recette de 10 000 francs Cfa. Mes bénéfices sont évalués à 2500 francs CFA. Et je ne me plains pas. Car j’épargne au moins la somme de 1000 francs Cfa par jour », indique-t-elle. Renseigne-t-elle, « De grandes quantités de bois, de copeaux de bois et d’épluchures de banane sont intégrées dans le four pour favoriser la production de fumée. Ils apportent par exemple une couleur dorée au produit fini (critère de choix pour le consommateur » Au plan écologique, faut-il souligner que l’utilisation des fours traditionnels expose les femmes à la chaleur et à l’inhalation de la fumée. « Cette technologie de fumage provoque un dépôt de produits toxiques sur le poisson, ce qui est cancérigène et dangereux pour la santé des consommateurs », analyse-t-on dans les milieux scientifiques. Ce qui commande, pour certains, la mise sur pied des fous ou fumoir améliorés.

Au moins trois fois par semaine, Edwige doit se mettre devant son fou- construit de manière artisanale à partir du découpage d’un fut-pour faire fumer le poissions à base du feu de bois. La sardine, le saumon, le tilapia et le maquereau sont des variétés qui n’échappent point à la chaleur dégagée par son fou ou fumoir traditionnel. Les espèces marines prisées par les femmes de la région de l’Ouest pour le fumage sont les carpes, les sardinelles, les poissons rasoirs, les thons et les maquereaux.

A signaler, les équipements utilisés pour le fumage du poisson sont essentiellement le fumoir traditionnel et les grilles. Les grilles nécessitent un investissement conséquent par rapport au four. Les fumoirs traditionnels ont une capacité de 2 à 5 kg de poisson par cycle de fumage. Le consommateur préfère plus le poisson frais que le congelé, mais compte tenu des prix élevés du poisson frais, les femmes préfèrent fumer du congelé. Le poisson congelé sert donc de substitut. Après le dégivrage du poisson congelé pris en carton au niveau des poissonneries de la localité, elle passe à la phase de nettoyage, avant d’amorcer le fumage. Cette étape prend au moins quatre heures de temps.

Le fumoir traditionnel des poissons come outils à valoriser

« Le fumage à chaud nécessite une période de fumage à froid préalable, le temps de déshydrater le poisson. Cette étape franchie, vous fumerez votre poisson à une température variant de 82 à 93 degrés Celsius. Si la température est plus basse, il pourrait être contaminé par des microbes ou des bactéries. Si la température est trop élevée, il se désintègrera. Fumer les sardines ou maquereaux sont nettement plus facile. Elles nécessitent de maintenir une température de 82 à 115 degrés Celsius. Un thermomètre de cuisson vous aidera à déterminer si vos poissons sont cuits. Il ne vous reste plus qu'à déguster vos aliments, fumés adéquatement à votre domicile», explique Téguia Takam, formateur en technique de fumage du poisson à Bafoussam. Invité par Yvette Fongang, présidente des Dyfam, celui-ci a, le samedi 13 février 2016 transmis lesdites connaissances à plus de 70 femmes mobilisés par cette organisation au lieu dit «carrefour explosif» à Tocket –Bamougoum.

Au terme de cette séquence de formation, Matet, une septuagénaire de la localité salue les prouesses du jeune formateur. Selon ce formateur en fumage de poissons, les petits poissons sont fumés entiers. Les grands poissons sont fumés après ouverture faite dans la tête et au bas du dos. Ils sont lavés à plusieurs reprises, triés et écaillés. Ensuite, ils sont étalés sur les grilles en positionnant les plus gros en bas. Lorsque la quantité est grande, faut- il, observer que « les grilles sont superposées les unes sur les autres. L’ordre des grilles est interverti pour cuire pareillement tous les poissons», souligne-t-il. « Depuis plus de 50 ans, nous avons toujours acheté le poisson fumé dans les marchés. Les poissons que nous consommons proviennent de Douala ou de Magba dans le département du Noun.

Ici à Bamougoum, nous utilisons le poisson fumé pour assaisonner la sauce jaune avec le taro pilé comme complément. Il nous également d’ingrédient lorsque nous préparons le mets de pistache. Sans oublier que pour la banane malaxée à l’arachide écrasée, nous avons également besoin de poissons fumés », soutient-elle. Mme Nguedjo, vice-présidente des Dyfam est également satisfaite à la fin de cette session de formation. « Nous avons atteint nos objectifs. Permettre aux femmes d’apprendre à fumer le poisson est pour nous une manière de les pousser à consommer suffisamment cette denrée riche en vitamine au niveau de leur ménage respectif. Egalement, elles peuvent écouler le surplus sur le marché locale », conclut-elle.

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