ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES : Le paiement électronique à  problème de Nalova
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La ministre vient de signer un protocole avec les opérateurs du Mobile Money. à rebours du décret fixant les attributions des intendants.

Le 1er juin dernier, l’hôtel Hilton de Yaoundé a abrité la cérémonie de signature d’un mémorandum d’entente entre le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) et les opérateurs de transfert électronique d’argent. C’est-à-dire Orange Cameroun, Mobile Telecomunications Network (Mtn), Express Union, et la Cameroon Postal Services (Campost). Selon ce mémorandum d’entente, les frais de scolarité, ceux des examens, concours et Association des parents d’élèves (Apee) seront payés, à partir de l’année scolaire 2018-2019, par le biais de ces entreprises qui offrent déjà des prestations du Mobile Money. Au moyen de cette formule, Mme Nalova Lyonga, en charge de ce département ministériel, souhaiterait, désormais, implémenter la vision d’une «école propre».

Autrement dit, du point de vue financier, tout doit être fluide, limpide, net et clair. «Je pense que les parents font de leur mieux pour obtenir cet argent. Il doit donc être sécurisé. Et ce que nous faisons, c’est de mettre en oeuvre un système qui donne du fil à retordre à ceux qui auraient des intentions de détournement», rassure-t-elle. Mais à l’examen, cette «procédure de paiement Nalova», puisqu’il faut bien l’appeler ainsi, présente des incongruités.

L’esprit du mémorandum signé le 1er juin dernier, viole certaines dispositions du décret du 19 février 2001 portant organisation des établissements scolaires publics et fixant les attributions des responsables de l’administration scolaire. Notamment en matière de gestion financière cadre réservé aux intendants. A ce jour, aucune disposition contraire du président de la République n’est venue abroger celles du décret suscité notamment l’article 39 sur les attributions de l’intendant.

De ce point de vue, le mémorandum du Hilton devient une curiosité juridique qu’il faut mieux expliquer à l’opinion. Par ailleurs, ladite convention est en rupture de ban avec le contexte. Elle vient renforcer le jacobinisme que souhaite restreindre la Constitution du 18 janvier 1996 et dont la crise dans les régions anglophones semble être une demande d’implémentation. «Il s’agit, entre autres, de mettre un système décrivant en temps réel l’état des paiements des frais examen mis à la disposition des établissements scolaires», a par exemple déclaré le chef de la division des projets et de la planification au Minesec, Alain Brice Tiki.

Ceci laisse  croire que pour Mme Nalova Lyonga, les enseignants ne sont suffisamment préparés à la gestion des fonds. «Faisons ce que nous avons été formés à faire et laissons l’argent aux entreprises spécialisées pour faire ce qui est de leur compétence», conseille-t-elle. Sûrement que dans un proche avenir, des inspecteurs des impôts ou du trésor seront nommés proviseurs, si ce paradigme défendu par la Minesec n’est pas mis en difficulté. Au lendemain du réaménagement du 02 mars, évoquant les états de service de l’actuelle Minesec, votre journal, dans son édition du lundi 05 mars 2018 avait relevé que «son mandat en tant que Vice-chancelor de l’université de Buéa a (…) été entaché par des grèves fréquentes des étudiants et des conférenciers. »

Il a par ailleurs été mis en exergue qu’elle avait été «accusée de mauvaise gestion de la grève des étudiants à la fin de l’année 2016 quand elle avait donné l’ordre aux agents de sécurité sur le campus de passer à tabac des étudiants qui protestaient de manière pacifique, elle les fera arrêter.» L’on pourrait croire que Mme Nalova Lyonga n’a pas changé d’algorithme.

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