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© Le Jour : Adolarc Lamissia
- 22 Feb 2017 01:00:54
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Cameroun: La nouvelle vie du train, quatre mois après :: CAMEROON
Depuis le 11 février 2017, les voyageurs sont obligés de se contenter uniquement des wagons de 2ème classe. Les wagons-lits et de 1ere classe assises sont provisoirement retirés de la circulation.
Samedi 18 février 2017. Il est 16 heures 50 minutes à la gare voyageurs Camrail de Ngaoundéré. Par petits groupes, une file de voyageurs regagne la grande salle d’attente de la gare en attente de l’embarquement dans le train 191 de Camrail. Les battants de la salle viennent juste de s’ouvrir aux voyageurs. Un scanner à l’entrée de la salle, des agents de sécurité toujours vigilants. Titres de transport en main, les voyageurs traversent les différents points de contrôle de sécurité avant l’accès à la salle d’attente. Tous ou presque sont déjà au courant qu’ils voyageront dans les wagons de 2ème classe.
La mine marquée, les voyageurs du train 191 ne se découragent pas. Ils veulent néanmoins continuer le voyage par train. « C’est ici, à la gare que j’ai appris qu’il n’y avait pas de wagons-lits et de 1ere classe assises. Je dois être à Yaoundé pour une réunion ce lundi (hier Ndrl). Et le train est pour moi synonyme de sécurité. Même en 2ème classe je continue mon voyage sur Yaoundé par le train », confie, déçu, Abakai Ali, un fonctionnaire de la ville de Garoua.
Comme lui, ils sont nombreux qui malgré le retrait des wagons-lits et 1ere classe du train Camrail continuent d’effectuer les voyages entre Ngaoundéré et Yaoundé par train.
Retrait des wagons-lits et 1ere classe
Ici, les premiers venus sont les premiers servis. Des files se forment chaque jour devant les guichets. Chacun veut avoir une place dans les cinq wagons qui constituent le nouveau train voyageur. Cinq voitures de 88 places assises et une autre voiture de 54 places constituent la rame du train 192 à destination de Yaoundé.
Pas de places debout, rappelle les responsables de la coordination du nord aux voyageurs. « Chaque voyageur c’est une place assise. Nous exécutons les instructions de notre hiérarchie », explique une guichetière à un voyageur arrivé à la gare dans les environs de 17 heures. Il décide de renvoyer pour le lendemain son voyage. « C’est une décision injuste pour les voyageurs des régions septentrionales qui veulent rallier le sud du pays », déplore Nana Ismaila, un voyageur de la région de l’Extrême-Nord. Sali Jean, un autre voyageur de Touboro trouve que la décision du retrait des wagons-lits et 1ere classes assises de fabrication chinoise dessert le camerounais moyen. « Il n’y pas d’avion et la route est mauvaise.
Pour notre sécurité, il n’y avait que le train », confie Sali Jean, un officier de la gendarmerie à la retraite.
Selon diverses sources, la décision est entrée en vigueur le 11 février 2017. « Il ne fallait pas retirer ces voitures dans l’ensemble comme ça », se lamente René Ngono, un cadre d’entreprise. Selon lui, il est venu avec son petit frère de Garoua pour une évacuation sanitaire vers Yaoundé.
Les autorités administratives, judiciaires et les forces de défense de la région de l’Adamaoua ne sont pas en reste. Le retrait de certaines voitures wagons-lits et 1ère classe de la circulation est paralysant pour eux. Ils sont obligés de prendre le risque de la route avec tout ce que cela comporte. « On ne programme pas les voyages sur Yaoundé. Les réunions se décident à Yaoundé et c’est parfois à quelques heures, la veille, que nous sommes informés. Et c’est par le train que nous sommes sûrs d’y arriver le lendemain », confie un délégué régional en service à Ngaoundéré. Idem pour ses deux collègues des régions du Nord. Arrivés à Ngaoundéré, les trois chefs de services régionaux ont été obligés de prendre le risque de voyager par route. Ils n’ont pas pu avoir de billet de train de 2ème classe dans le train 191 à destination de Yaoundé.
En attendant le retour à la situation normale, les voyageurs des régions septentrionales continuent d’espérer que le train va rouler pour le bien des Camerounais.
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