Cameroun,Université des Montagnes : des étudiants grévistes reviennent à la raison
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Cameroun,Université des Montagnes : des étudiants grévistes reviennent à la raison :: CAMEROON

Des doctorants des filières Pharmacie et Odontostomatologie qui faisaient grève, ont accepté de mettre de l’eau à leur vin. Le retour au bon sentiment a permis de stopper net leur mouvement de revendication. Bien plus, la plupart d’entre eux se sont déjà inscrits en ligne comme les autorités de l’UdM l’exigeaient.

Bonne nouvelle ! Serait-on tenté de s’exclamer, et ce pour s’en réjouir, car le groupe d’étudiants gréviste ont levé leur mot de mouvement d’humeur en consentant de s’inscrire. Cette inscription académique ou inscription en ligne effectuée dans le calme et la sérénité, permet de les recompter dans les effectifs de l’institution. Ces étudiants de 7e année devront, dès à présent se consacrer à éponger leur programme académique. Ils doivent être prêts pour des soutenances fixées au mois de juillet 2017, selon une source proche des dirigeants de l’UdM. Cette année, la tâche sera alléchante, aussi bien pour les étudiants que pour les dirigeants. Il faut les faire passer les 900 heures de stage et les suivre dans des sites de stage, valider des protocoles pour l’encadrement et le choix des thèses de soutenances dans les meilleures conditions optimales. La grève n’est désormais qu’un triste souvenir. Les étudiants et les dirigeants se sont engagés à refaire bloc ensemble et protéger la notoriété établie de l’UdM.

Toute la vérité…

L’intention des étudiants grévistes était claire : se former en 7 ans et payer seulement pour 6 ans. Faudrait-il le rappeler que la formation en 7 ans est une réforme du ministère de l’Enseignement Supérieur de 2013 ? C’est une mesure qui est appliquée et harmonisée à toutes les structures de formation dans les domaines de la santé publique. En 2015, la mesure commence à soulever des tensions. Des rencontres se multiplient, des accords se tissent. Entre autres, les dirigeants de l’UdM demandent aux étudiants concernés par la réforme de se rapprocher du ministère de tutelle. Ils l’on fait. Mais au lieu de poser le problème de la durée de formation, des sources bien introduites assènent qu’ils ont plutôt prioriser le problème des frais généraux de la scolarité à eux imposés par l’UdM. Toute chose qui laisserait le ministère de marbre, et ce pour se dédouaner, car ne s’ingère pas dans le fonctionnement endogène des instituts privés de formation.

Les dirigeants disent même que la scolarité qui crée tant de remous, est en fait subventionnée. Que normalement, elle devrait couter pas moins de 4 millions au lieu de 1 million 400 000 Fcfa appliquée. Plus loin, les mêmes dirigeants martèlent qu’ils consentent d’énormes sacrifices dans l’encadrement de ces étudiants et qu’un retour de l’ascenseur de reconnaissance: par exemple, ce sont des sommités qui sont sollicitées pour enseigner à l’UdM. En plus, comparativement aux autres filières de formation, d’énormes moyens sont déployés pour le cas spécifique des étudiants de Pharmacie, notamment pour l’achat des réactifs et autres intrants extrêmement chers sur le marché. Bien plus, ces étudiants qui ont déjà composé l’examen clinique national, pourtant non prévu au moment de leur entrée à l’UdM, comme cette année supplémentaire qui a constitué la pomme de discorde, ne sauraient se soumettre partiellement à une décision gouvernementale. « On se serait attendu qu’ils contestent aussi cet examen national pour être logique avec eux-mêmes », analyse un journaliste au fait des tristes événements. D’où selon lui, la nécessité pour eux de négocier mais aussi pour les autres parties prenantes (Minesup et UdM) de faire des concessions.

…Rien que la vérité

Des 120 étudiants de 7ème année de ces 2 filières concernés par cette réforme, pendant tout le mouvement d’humeur, seule une trentaine manifestait. Selon des sources dignes de foi, leurs camarades s’appliquaient déjà dans leurs sites respectifs de stage. Toutefois, les responsabilités seront établies. L’UdM a écrit une petite page sombre de son histoire. Jamais « la montagne du savoir » n’a connu manifestations d’une telle envergure. Leur mouvement d’humeur qui, le mercredi 9 janvier 2017, avait atteint un pic de grève sans précédent, n’était pas de bons augures. « Ils ont poussé le bouchon un peu plus loin », fustigeait un observateur. La situation aurait même pu dégénérer et plonger toute la ville dans un état d’alerte. Des forces de maintien de l’ordre qui ont encadré les opérations, stigmatisaient la démarche. Selon eux, cette façon de faire n’était pas citoyenne puisqu’ils n’avaient pas cru bon de demander à l’autorité compétente à manifester. Avant d’être relaxés, des récidivistes ont même passé quelques heures au commissariat quand leurs camarades faisaient le sit-in à la préfecture.

Tôt le matin du lundi 9 janvier 2017, ils avaient érigé des barricades dans des entrées et sorties Nord, Sud et Est du Campus de Mfetum, campus qui abrite les bureaux du "guide", le Pr Lazare Kaptué, ainsi que ceux de ses collaborateurs. Derrière les barricades, les futurs pharmaciens étaient assis à même le sol. Le trafic entre les différents campus était aux arrêts. Les bus servant de transport d’étudiants étaient cloués sur place. Le Préfet est descendu à chaque fois que la grève reprenait. Un couloir de négociations a été établi, l’intérêt général devant prendre le pas sur le mouvement d’humeur des étudiants de 7e année. Le message serait passé, tout est rentré dans l’ordre. L’on dira simplement "plus jamais ça !". A quelle sauce ils seront mangés au lendemain de la tripartite annoncée ? Vivement qu’elle se tienne d’abord !

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