Cameroun, Transports: Panne dans le secteur
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Cameroun, Transports: Panne dans le secteur :: CAMEROON

Le Cameroun est l’un des rares pays au monde à n’exercer sa souveraineté sur  aucun  type de transport.

Le 21 octobre 2016, après que la rupture  d’une buse sur la route a coupé l’axe reliant Douala et Yaoundé, interrompant ainsi la circulation entre les deux métropoles camerounaises,  le train spécial affrété par le concessionnaire du chemin de fer, pour  maintenir la liaison terrestre sur cette partie du corridor Douala-Ndjamena-Bangui s’est retrouvé dans un ravin à l’entrée de la gare d’Eseka.  Le bilan officiel fait état de 79 morts, dont des familles entières complètement décimées.

Le même jour, des sources officieuses annonçaient un début d’incendie dans un aéronef appartenant à Camair-co. Bien que ce dernier incident n’ait pas été confirmé, il reste que, ce vendredi-là, l’ensemble du secteur des transports du Cameroun a été passablement éprouvé. Cette série d’évènements est revenue mettre en lumière l’effondrement total du système camerounais de transport public, complètement démantelé depuis plus de deux décennies

Le transport maritime est relativement prospère du fait de son ouverture aux compagnies étrangères. Mais Cameroon Shipping Lines (Camship), l’ex-entreprise d’Etat privatisée au cours des années 90 s’est effacée, face à la rude concurrence que lui livrent les multinationales.

Le transport aérien est moribond depuis près de 30 ans. Plusieurs restructurations ont été annoncées, d’abord sous l’empire de Cameroon Airlines (Camair), puis depuis l’avènement de Camair-Co, engloutissant plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa, sans aucun résultat. Presque tous ses anciens dirigeants sont actuellement incarcérés ou en voie de l’être, pour malversations financières et autre détournements de deniers publics, sans compter la lourde dette de l’Etat vis-à-vis de l’entreprise, du fait des nombreux voyages impayés des fonctionnaires et de leurs familles respectives. Conséquence, la flotte, comme la liste des inconditionnels de la compagnie nationale se rétrécissent comme une peau de chagrin, et le ciel camerounais est aujourd’hui partagé par de nombreux transporteurs occidentaux et africains.

Infrastructure obsolète

Même s’il n’en a pas l’air, le transport terrestre est certainement le plus sinistré, aussi bien du point de vue de l’infrastructure que des équipements. S’agissant particulièrement du sous-secteur ferroviaire, tout y est obsolète : les rails construits au début du 19ème siècle, n’ont pas été entièrement remplacés. Leur écartement de 80 cm reste insuffisant pour permettre au train de rouler à une vitesse supérieure à 40km/h. Les locomotives, tout comme les wagons seraient, de sources internes à Camrail, de deuxième ou de troisième main, dans un état technique pour le moins discutable. Ce qui justifierait tant les nombreuses pannes que la récurrence des accidents.

Le sous-système transport routier pour sa part, souffre d’une absence totale d’organisation. Le service public de transport urbain ou interurbain est  presque inexistant, l’Etat ayant démissionné depuis la fermeture, en 1996, de l’ex-Sotuc. Les tentatives de restauration dudit transport pendant la dernière CAN féminine, par la mise en circulation des bus à Yaoundé, Limbe et Buea, s’est soldée par un cuisant échec. Le matériel roulant est en général vétuste dans les agences de transport. Cette situation, ajoutée au mauvais état général des routes et à la conduite approximative de chauffeurs peu ou mal formés, provoque toutes les hécatombes vécues sur les routes. L’Etat, comme régulateur du secteur, est pratiquement absent. Le ministère en charge des transports organise périodiquement quelques campagnes de prévention routière, qui, très souvent, se transforment en occasion d’arnaque des usagers de la route pour les fonctionnaires et agents des forces de maintien de l’ordre dépêchés sur le terrain. Seule la gendarmerie nationale essaie, tant bien que mal, à maintenir un minimum d’ordre le long des principaux axes routiers du Cameroun.

Avec les fêtes de fin d’année qui vont nécessairement entrainer une augmentation du trafic routier, il n’est pas exclu que le nombre d’accidents de la circulation augmente, et les morts avec.

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