HÉBERGEMENT DES SUPPORTERS ÉTRANGERS : Les hôteliers jouent aussi leur CAN
CAMEROUN :: SPORT

CAMEROUN :: HÉBERGEMENT DES SUPPORTERS ÉTRANGERS : Les hôteliers jouent aussi leur CAN :: CAMEROON

Le prix des chambres a augmenté mais sans vraiment flamber à Yaoundé et Douala

Accent prononcé, vocabulaire hésitant, ligne téléphonique artificiellement un peu brouillée: nous avons revêtu le costume d'un supporter sud-africain appelant de l’aéroport international de Yaoundé- Nsimalen pour savoir à quelle sauce les hôteliers camerounais mangent les  supporters souhaitant séjourner à Yaoundé et Douala pendant la CAN. Au hasard de numéros piochés dans l'annuaire, nous avons privilégié les établissements de une à trois étoiles situés dans ces deux grandes villes.

D'emblée, un constat s'impose: partout les hôteliers ont revu les tarifs de leurs chambres à la hausse pour la durée de l'événement. A Yaoundé, les prix grimpent sans flamber. Les augmentations vont de 10% à 15% par rapport aux prix habituels. Parfois, la grimpette est presque symbolique, comme dans ce petit hôtel de Ngousso dans l’arrondissement de Yaoundé V. Aux pseudo-supporters sud-africains que nous sommes, la dame chargée des réservations annonce 40 000 francs CFA pour une chambre double avec télé, salle de bains et WC. Quelques heures plus tard, un autre coup de fil donné dans un français académique nous apprendra que le tarif actuellement en vigueur est de 35 000 francs. La différence est de 5 000 francs.

De 20 à 30%

Parfois, la hausse est plus substantielle, comme dans ce nouvel établissement hôtelier de Nkoabang (banlieue de Yaoundé). Pendant la CAN, la chambre double pour deux personnes s'affiche à 50 000 francs CFA, contre 10 000 francs CFA habituellement, soit une envolée de 40 000 francs CFA (+20 %). Une progression du même ordre est observée dans de nombreux autres établissements, comme celui situé au pied du Stade omnisports Ahmadou Ahidjo: la chambre double est vendue à 65 000 francs CFA (petit déjeuner compris), contre 40 000 francs CFA actuellement.

Pour les supporters les plus désargentés, quelques établissements pratiquent des tarifs de 15 000 à 25 000 francs CFA. Avec un accent malien, la veille du match Nigéria-Mali, il nous a été possible d'effectuer une réservation à 70 000 francs CFA dans un hôtel de Douala. «Envoyez-nous immédiatement un fax de confirmation, car il ne nous reste plus que quelques places», nous a-t-on indiqué. Dans d'autres établissements en revanche, il est déjà trop tard. Des hôtels pratiquant des prix classiques la nuit affichent souvent complet.

Au total, les arnaques sont rares. Nous n'avons pas débusqué d'hôtel profitant de la CAN pour doubler le prix de ses chambres. Toutefois, des dérapages ne sont pas à exclure pour les clients de dernière heure, qui auront absolument besoin d'une chambre la veille d'un match important. Cette relative sagesse des prix peut s'expliquer par l'importance de l'offre de lits à Yaoundé, Douala et leurs environs. Il y a une marge importante pour répondre sans trop d'effet inflationniste à un afflux soudain de clients. Et puis, l'hôtellerie camerounaise va jouer son image de marque durant le tournoi, sorte de vitrine pour toute la profession.

«L'essentiel de la clientèle des hôtels à Yaoundé et Douala est une clientèle d'entreprise. Ce sont des patrons, des cadres, des commerciaux qui viennent chez nous pendant leurs déplacements. Et puis, il y a les étrangers qui viennent en visite pendant la saison touristique. Ce serait absurde de se griller en voulant faire un coup pendant la CAN. Deux semaines, ce n'est rien à l'échelle de la vie d'un hôtel», affirme Pascal, patron d'une chaîne possédant deux hôtels à Douala et Yaoundé.  

Triche sur les distances.

Du côté des services annexes, on n'observe pas de dérapages non plus. Les prix des petits déjeuners annoncés (de 3 000 à 4 000 francs CFA) sont identiques à ceux pratiqués actuellement. En revanche, pour appâter le client, certains hôteliers n'hésitent pas à tricher sur les distances. Ainsi, dans deux hôtels situés au centre commercial de Douala, il nous a été indiqué que le stade de Limbé se trouvait à «dix minutes ».

En fait, il faut en compter au moins une soixantaine pour arriver au  pied de l'enceinte en empruntant les transports en commun.

Lire aussi dans la rubrique SPORT

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo