Louis Bapès Bapès : Dans le collimateur du Tcs
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L’ancien ministre des Enseignements secondaires fait l’objet d’une enquête judiciaire au Tribunal criminel spécial depuis avril 2015.

C’était un cas à part. A la limite embarrassant pour les juges. Le 31 mars 2015, Louis Bapès Bapès est convoqué au Tribunal criminel spécial par le juge d’instruction Annie Noëlle Bahounoui Batende. Incarcéré à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui après avoir été placé sous mandat de détention provisoire par cette magistrate, le ministre est libéré le lendemain, 1eravril, après une nuit passée à Kondengui. Accusé de détournement de deniers publics, une enquête judiciaire reste tout de même ouverte contre lui. Le 2 avril, au deuxième jour de sa libération, le ministre est retourné à son bureau. L’air de rien. Et quelques jours plus tard, il avait retrouvé le ministre de la Justice, Laurent Esso et ses autres collègues du gouvernement lors d’un conseil de ministre.

Depuis lors, l’enquête ouverte contre Louis Bapès Bapès est géré avec une certaine délicatesse au Tcs. Avec son du départ du gouvernement, l’affaire connaitra-t-elle une décongestion ? Devant le juge d’instruction qui n’a pas encore rendu les conclusions de son enquête, Louis Bapès Bapès répond d’un détournement de près de 800 millions FCfa. Cette somme est répartie comme suit : le détournement de près de 243 millions FCfa prélevés sur le fond de solidarité et promotion de l’éducation ; la non-retenue des taxes à reverser au Trésor public d’un montant d’environ deux millions FCfa suite à une prestation réalisée par une entreprise hôtelière ; le détournement de près de 63 millions FCfa dans le cadre de l’exécution d’un marché de construction dans le septentrion ; le détournement de 53 millions FCfa dans le cadre du marché de livraison des diplômes sécurisés au ministère des Enseignements secondaires .

L’accusation la plus importante porte sur les primes qui auraient été illégalement attribuées aux personnels du ministère des Enseignements secondaires dans le cadre de l’organisation des examens et concours des sessions 2005 et 2006. D’après le rapport des inspecteurs d’Etat, le préjudice s’élève à plus de 300 millions FCfa imputé au ministre Louis Bapès Bapès. D’après nos sources, l’ancien ministre a déjà été entendu sur chacune de ces accusations tout comme les témoins. L’information judiciaire est donc en passe d’être bouclée depuis plusieurs mois, mais le statut de l’accusé a vraisemblablement créé quelques blocages dans l’évolution de ce dossier. Un statut qui semble avoir disparu depuis hier, 17h. Ingénieur de génie civil aux tempes grisonnantes, sorti d’une école américaine il y a plus de 40 ans, Louis Bapès Bapès doit à 71 ans faire face à la justice après y avoir échappé dans une première procédure.

On est loin de son discret et paisible séjour à la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi) où l’ancien dirigeant du Tonnerre de Yaoundé (1980-1990) a passé 25 ans comme directeur général. Tout un quart de siècle. Membre du comité central du Rdpc et ancien ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Louis Bapès Bapès est pointé du doigt par ses anciens collaborateurs du Minesec qui sont poursuivis sans lui dans la première procédure pendante depuis le 6 août au Tcs. Ils estiment que c’est lui qui était l’ordonnateur principal et qu’ils étaient sous sa tutelle financière. Dans l’entourage du ministre on croit pouvoir démonter toutes les accusations qui lui sont imputées lorsque le moment sera venu pour lui de se défendre.

© Le Jour : Eitel Elesssa Mbassi

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