BOKO HARAM, La fin de la récréation
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En moins d’un mois depuis l’élection de Mohamed Buhari au Nigeria, la secte islamique n’en finit plus d’essuyer des avanies. Là où Goodluck Jonathan, le désormais ancien Président  jouait à pantoufler. Et si c’était lui le mentor de la secte ?

En moins de deux semaines, depuis la proclamation de l’élection présidentielle au nigéria qui a vu la victoire de Mohamed Buhari, la secte islamique voit de plus en plus rouge. Pas moins de 600 jeunes filles détenues en otage par les hommes de Sekau ont été retrouvées et libérées. Ainsi s’achève le feuilleton d’une prise d’otages dont n peinait à comprendre qu’on puisse enlever des centaines de jeunes filles en plein jour et qu’on mette une longue année à les retrouver. Les jeunes lycéennes ont bien &été enlevées en plein jour, dans une zone sahélienne où il est techniquement impossible de se cacher des caméras des drones ou des satellites.

Cette zone sahélienne du nigeria n’a rien de la jungle colombienne qui peut servir de cachette aux insurgés des FARC. Les journalistes invités à couvrir les manoeuvres de ratissage au front ont pu s’apercevoir que des avions pouvaient voler en rase-mottes, à seulement cinq mètres d’altitude, assez bas pour surprendre les combattants de la secte qui n’auront pas le temps d’armer des roquettes. Mais on est bien dans le territoire du pays le plus puissant de l’Afrique de l’ouest, qui fournit l’essentiel des troupes et de la logistique des forces de maintien de la paix de l’Ecomog.

Autre détail curieux, certaines des filles enlevées ont pu échapper à leurs ravisseurs. Mais elles n’ont pas pu se souvenir du chemin qu’elles avaient emprunté ppur revenir à leurs parents. Tout est encore plus curieux lorsque, à peine élu et alors qu’il n’a pas encore prêté serment, les otages commencent à être libérées par centaines. Buhari est peut-être originaire du nord du nigeria et la secte bokoHaram se battait aussi, sur le plan politique interne pour le respect de l’alternance politique chez le grand voisin : un coup le nord gouverne, le coup d’après c’est au tour du Sud.

Confusions

L’évolution de la situation sur le terrain pourrait prêter à de grosses confusions à l’analyse. La secte bokoHaram aurait-elle décidé de lâcher du lest après la victoire de Mohamed Buhari , ou alors les dernières évolutions sur le terrain sont l’indice qu’on ne la joue pas à un ancien général qui connaît la musique et la partition. Une dernière hypothèse, maintes fois évoquée, serait que Goodluck Jonathan avait inétérêt à laisser pourrir la situation, ou alors que Buhari faisait partie des financiers occultes de la secte qu’il va pacifier avec son retour à la présidence de la Fédération.

on penche plus sur la première possibilité de l’hypothèse. Goodluck Jonathan a fait le jeu des rebelles de la secte pour des calculs politiciens. A défaut de les avoir activement aidés. Au Cameroun avec Jean Fochivé, l’un des meilleurs flics de sa génération, une telle situation serait difficilement hors de contrôle. Il arrivait souvent que des rebelles de la secte soient pris dans un cortège long de trente voitures, sans destination. Jean Fochivé les aurait cuisinés jusqu’à ce qu’il en sorte toute la vérité. Mais Goodluck Jonathan a laissé faire. Dans le secret espoir de voir tenir l’élection présidentielle sans la moitié nord du pays. Un mauvais calcul qui n’aura pas payé. Mais qui aura pour conséquence d’ étendre le conflit à tous les pays voisins du nigeria.

L’absurdité commence lorsqu’un pays comme le niger, mulsuman à une écrasante majorité, est lui aussi la cible de les islamistes. L’ancien président qui passe ses derniers moments au Palais présidentiel d’Abuja n’était pour autant pas seul dans le jeu trouble de la secte. Au Cameroun, on s’est fait une nouvelle religion de cette guerre derrière laquelle on voit la main cachée de la France. Arrivé en renfort, Idriss DébyItno, le président du Tchad et ancien chef de guerre, redoutable dans la zone sahélienne savait où débusquer le chef de la secte. Il savait à chaque fois quand il était blessé. Il promettait d’en venir à bout en moins d’un mois, à condition que l’armée nigériane acceptât de coopérer. Ce ne fut malheureusement pas le cas, même si le soupçon est fort que la France ait à un moment livré des informations de guerre au leader tchadien.

Le rôle trouble de la France

Les soutiens de la secte ne se comptent pas seulement au nigeria. Des enquêtes sérieuses établissent que la secte qui ne survit que de vols de bétail et de vivres dans les pays limitrophes bénéficie aussi de puissants alliés du Qatar ou des Emirats Arabes qui les abreuvent de pétrodollars dont elle a besoin pour s’acheter les services de troufions au Cameroun, au niger ou au Tchad, des proies facile du prosélytisme islamiste. Mais les pétrodollars servent peut-être à acheter des armes auprès des vendeurs connus, mais il faudra les faire acheminer jusqu’au nigeria. Par quels circuits le puissant armement de la secte transitait-il pour parvenir aux mains des hommes de Sekau ?

on retient prioritairement le couloir libyen. Le pays de Mouammar Kadhafi est devenu un non-Etat depuis la chute de son guide, assassiné par les Français justement qui ont triché effrontément avec la résolution des nations Unies, sur le conseil très spécieux d’un conseiller du diable, bernard Henri Lévy de l’hebdomadaire Le Point. Le philosophe juif et français est très touchant lorsqu’il écrase des larmes de crocodile sur les suppliciés du Punjab ou sur les massacrés palestiniens, il est aussi l’artisan de mille théories d’un nouveau nazisme. La déstabilisation de la Libye et l’assassinat de Kadhafi procédait d’un plan outrancier dont on voit les conséquences aujourd’hui.

Pour la bonne guerre en Libye et contre Kadhafi, la France de nicolas Sarkozy a sorti les arsenaux les plus sophistiqués. A yaoundé, des soldats envoyés au front dans l’Extrême nord font des révélations abasourdissantes. Les armes importées de France sont comme des buchettes d’allumettes face à l’artillerie de boko Haram. Jusqu’au jour où, sentant l’entourloupe, le Cameroun décide de s’approvisionner ailleurs que chez les Français qui avaient le monopole des livraisons au nom, des accords de défense militaire. Il était temps. Le Cameroun ira désormais faire ses emplettes en Chine ou en Russie. La chaîne de télévision Afrique Média a achevé de faire le travail de sape. L’ambassadrice de France, soupçonnée de jouer double jeu, a échappé de peu à un lynchage lors de la marche de soutien aux soldats camerounais engagés au front organisée à yaoundé en février.

Les représailles diplomatiques n’ont pas tardé : tous les journalistes camerounais soupçonnés d’avoir de près ou de loin participé à cette marche ou à son organisation ont été fichés par les services consulaires français. Ils ne sont plus autorisés à se rendre en France. Mais personne n’est plus dupe. on sait tous l’histoire des armes depuis les guerres mondiales qui ont balayé la planète. Le même vendeur d’armes de destruction massive vendait aussi à l’ennemi des missiles pour les détruire. Mais cette fois, la France a joué à perdre ses alliés d’hier.  

Qui viendra à bout de Boko Haram ?

on a multiplié des sommets pour conjurer le spectre boko Haram. on sait aujourd’hui que le dernier sommet de yaoundé élargi à la CEAC (communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) pour lever 50 milliards de francs a accouché d’une souris. on ne pourra pas compter sur des pays comme la République centrafricaine qui est réputée très pauvre et qui a d’autres soucis à se faire. on pourra de moins en moins compter sur l’aide hypocrite et empoisonnée de la France. Il nous reste donc à compter sur nous-mêmes, et à tirer le meilleur parti du changement survenu à la tête du nigeria en réinstaurant une collaboration franche avec la fédération qui ne badine pas avec sa sécurité intérieure.

La semaine dernière encore, on apprend que douze militaires en tout vont être passés par les armes. Il leur est reproché d’avoir voulu organisé une mutinerie. Une mesure de sauvegarde pour rappeler les combattants de boko Haram à la sagesse. on ne badine pas avec un ancien général.

© L'Equation : David Serge Behel

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