Après l’incendie de la Communauté urbaine de Douala, la moitié du personnel sans bureaux
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Les flammes qui ont déclenché dans la nuit de lundi n’ont pu être éteintes qu’au petit matin de mardi 7 avril 2015.Mardi 7 avril 2015, il est 13h. La foule ne désemplit pas devant le bâtiment de l’hôtel de ville de Douala, du moins ce qui en reste. Depuis l’incendie qui a consumé le site, de lundi dans la nuit jusqu’au matin du mardi 7 avril 2015, chacun veut voir de ses yeux pour y croire. Les journalistes sont regroupés dans un coin du préau. Les employés de la Communauté urbaine observent, impuissants, l’action sans pitié des flammes. Impossible de pénétrer dans le bâtiment. Les sapeurs pompiers filtrent les passages. Le rez-de-chaussée n’est visiblement pas atteint. Par contre, le deuxième et le troisième niveau ne sont plus soutenus que par des barres de fer, des échafauds. Ici, il n’y a plus l’ombre d’un bureau. Aucun document  n’a été récupéré, indique le Lieutenant colonel Mikaïla, commandant du 20ème groupement de sapeurs pompiers. Il explique : «Vers 23h, on nous a appelés pour nous signaler l’incendie. Nous avons trouvé les bâtiments embrasés à notre arrivée. On ne peut pas dire l’origine de l’incendie. Ce que nous avons immédiatement fait, c’était de mettre tous les moyens qu’il faut pour éteindre ce feu. On a été renforcé par les engins de l’Asecna  (Agence pour la sécurité et la navigation aérienne, ndlr), le Port autonome de Douala. Le feu a été éteint vers 5h30. Nous avons continué avec un travail de veille jusqu’à présent, comme vous voyez.»

La source indique que tout est parti en fumée à cause, non seulement de la  fougue des flammes, mais «aussi d’un problème de ravitaillement parce qu’il fallait aller chercher de l’eau très loin pour venir combattre le feu. La pression est basse pour alimenter nos poches à incendie à certains endroits. Il y a une bouche d’incendie dans le bâtiment d’en face, c’est juste qu’il n’est pas alimenté.» En fait, «les bureaux consumés l’ont été entièrement parce qu’ils étaient construits en matériaux provisoires. On peut estimer entre 14 et 16 bureaux consumés.» Le bureau du conseiller technique, la documentation et les archives, le service du courrier, la direction financière, celle des ressources humaines, l’informatique, la comptabilité et finances, le secrétariat des conseils, le secrétariat général, la salle de réunion, la direction de l’urbanisme et de la salubrité publique n’ont pas échappé aux flammes. Le bureau du délégué n’a pourtant pas été inquiété. De quoi donner des idées à certaines langues. «C’est suspect. Pourquoi son bureau n’a pas brûlé ? Qu’est-ce qu’on nous cache parce qu’il y a bien anguille sous roche.» 

«40% du bâtiment hors d’usage»

Lors du point de presse du délégué du gouvernement auprès de la Cud, Ntonè Ntonè ajoute que l’incendie a mis «40% du bâtiment hors d’usage.» Pour ce qui est des origines, «toutes les enquêtes qui sont ouvertes nous donneront les causes. Il y a une enquête technique et une enquête judiciaire. Les études minutieuses vont être entreprises sur le bâtiment, premièrement pour évaluer techniquement le niveau des dégâts, mais aussi le coût des réparations. Réparations que nous allons engager suivant la procédure d’urgence pour qu’au terme, le bâtiment redevienne fonctionnel. Pour l’heure, ce qui est important, c’est la gestion post-incendie.» La Communauté urbaine est un service public, elle doit par conséquent respecter le principe de la continuité du service public, «et cette continuité sera assurée. Premièrement, toutes les personnes victimes de cet incendie seront redéployées dans les divers sites de la Communauté urbaine. Nous avons l’hôtel Paucha en face, le cercle municipal, Akwa, la base de Youpwe. Donc la centaine de personnels concernée va être redéployée dans les services.» 

S’agissant de la valeur des  documents détruits, «les enquêtes et nous-mêmes en interne allons les évaluer tranquillement. Ce que je peux dire c’est que financièrement parlant, le système étant en réseau, même comme le cerveau a été victime, il y a des sauvegardes successives qui peuvent nous permettre d’assurer très rapidement la récupération du  maximum d’informations et d’assurer la continuité  du service. Je voudrais donc rassurer les usagers que, passée cette période de crise que nous souhaitons très courte, les services vont reprendre.»  Les usagers attendent beaucoup plus le résultat des enquêtes annoncées. Cet incendie est venu une fois de plus démontrer la faiblesse de la protection civile dans nos villes.

© Correspondance particulière pour Camer.be : Valgadine TONGA

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