Complicité : Le policier qui aidait Boko Haram
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L’inspecteur de police principal Abdoulaye Farikou délivrait des cartes nationales d'identité camerounaises aux membres de la secte et à leurs épouses.

Depuis le mardi 10 février 2015, l’inspecteur de police principal Abdoulaye Farikou, chef de poste d’identification  de Balaza, est sous mandat de dépôt à la prison centrale de Maroua. Il est accusé de connivence avec les membres de la secte Boko Haram et de trafic de la nationalité camerounaise. Selon les explications des responsables de la délégation régionale de la sûreté nationale pour l’Extrême-Nord et de certains responsables du Tribunal militaire de Maroua, le policier en complicité avec d’autres collègues délivrait des cartes nationales d’identité aux membres de Boko Haram ainsi qu’à leurs familles qui fuient les combats au Nigeria. Le mis en cause a été interpellé à son lieu de travail dans le canton de Balaza, situé à sept km du centre-ville de Maroua par les éléments de la gendarmerie nationale sur ordre du procureur de la République près les tribunaux de Maroua.

D’après diverses sources à la police et au Tribunal militaire de Maroua, le chef de poste d’identification de Balaza aurait délivré des cartes nationales d’identité à environ 3000 Nigérians appartenant ou proches de la secte Boko Haram. « Il délivrait les récépissés sans présentation d’un document officiel ou de l’état civil. Ce qui a permis à environ 3000 membres de Boko Haram d’entrer au Cameroun », a expliqué un enquêteur du Tribunal militaire de Maroua. Sous mandat de dépôt à la prison centrale de Maroua, le mis en cause nie les faits selon des membres de sa famille.

« Il est innocent. Je le connais dans sa façon de faire son travail. Parce qu’il aime aider les gens et il peut s’agir d’une erreur qui s’est peut-être glissée dans un dossier qui a été transmis par lui au centre de fabrication des cartes à Yaoundé », explique Adamou Bouba, membre du collectif en charge de la défense du policier. Avis que ne partage pas le commissaire du gouvernement auprès du Tribunal militaire de Maroua. Pour ce dernier, le policier était à la tête d’un réseau de trafic de la nationalité camerounaise. D’après le magistrat militaire, Abdoulaye Farikou est le deuxième policier interpelé pour les faits de trafic de la nationalité camerounaise et délivrance de la carte nationale d’identité aux membres de Boko Haram en l’espace de 03 mois. Alhadji Ibrahim, un autre policier, arrêté en novembre 2014, séjourne à la prison centrale de Maroua.

Des enquêteurs de la gendarmerie et ceux de la police travaillent depuis quelques jours sur des milliers de demandes de carte nationale d’identité émis par divers postes d’identification dans la région de l’Extrême-Nord, a appris Le Jour, d’une source policière. D’après cette source, plusieurs responsables de la sûreté nationale en service dans la région de l’Extrême-Nord seraient impliqués dans la délivrance des cartes nationales d’identité à des membres de la secte Boko Haram.

© Le Jour : Adolarc Lamissia

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