ACHARNEMENT : Laurent Esso, le mouton noir de la presse
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Le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux a depuis longtemps, enclenché des mesures pour trouver des solutions aux lenteurs judiciaires au Cameroun. Et pourtant, ses ennemis en profitent pour lui nuire et le présenter comme le principal responsable du soulèvement dans les prisons de Yaoundé et de Buea et de la récente audition des journalistes à la police judiciaire.

Quatre mois après sa parution, le livre « Monseigneur Bala, un crime trop parfait » fait encore des émules. Son auteur, le journaliste Léger Ntiga, et son éditeur Haman Mana ont été convoqués à la police judiciaire de Yaoundé, le 14 août 2019, pour éclairer certains passages de cet ouvrage paru aux éditions du Schabel le 13 avril 2019. «Ce n’était pas une audition en tant que telle dans la mesure où, un certain nombre de règles et de procédures liées à ce genre d’exercice ne nous ont pas été opposés. Sauf qu’à la police judiciaire, on n’a pas l’habitude de servir du café aux gens, ou de les convier à des diners ou des déjeuners. Ce qui s’est passé c’est que, le directeur de la police judiciaire du Cameroun nous a exprimé ses félicitations par rapport à l’ouvrage», a expliqué Léger Ntiga dans une interview accordée à BBC Afrique et diffusée le 15 août 2019.

«Ensuite, il nous a dit qu’il s’agit d’un examen de routine parce que l’ouvrage jette un nouveau regard sur l’enquête qui a été menée jusqu’ici et par rapport à laquelle il faut donner de nouvelles orientations. Il nous a demandé de nous tenir disponibles. Bien entendu, on est surtout face aux policiers. On n’est pas face à des confrères journalistes, on va rester quand même sur nos gardes», ajoute le journaliste, directeur des rédactions du journal Essingan. L’affaire semblait donc connaître un heureux dénuement, n’eût été la sortie du directeur de publication de ce trihebdomadaire, Marie Robert Eloundou, lequel a, dans son propre titre, dénoncé, à la surprise générale, une tentative de musèlement de son journal. En un mot, une machine de répression judiciaire.

En clair, il pense que les autorités judiciaires ont mis en place un projet de bâillonnement d’Essingan. «C’est un rouleau compresseur. L’affaire exhale une forte odeur d’une manoeuvre d’instrumentalisation de la machine judiciaire afin de régler des comptes tant au journaliste qu’à son employeur, le journal Essingan, qu’on ne saurait taire».

LYNCHAGE MÉDIATIQUE

Faut ! Rétorque une source contactée dans les bureaux de la police judiciaire. Qui précise qu’il n’a jamais été question de museler, ni l’auteur du livre, ni son éditeur et encore moins l’employeur du journaliste-écrivain. Bien au contraire, au cours de l’audition qui a duré 15 minutes, le journaliste a plutôt été invité à aider la police judiciaire engagée dans la poursuite de l’enquête sur la mort suspecte de Mgr Benoît Bala, l’évêque de Bafia, dont le corps sans vie a été retrouvé dans les eaux de la Sanaga, le 2 juin 2017, trois jours après sa disparition dans la nuit du 30 au 31 mai. Le portail des camerounais de Belgique. Ce n’est pas la première fois que les autorités sont prises en grippe par certains journaux. Et principalement le trihebdomadaire Essingan qui, au lendemain des mutineries intervenues dans les prisons de Yaoundé et de Buea le 22 juillet 2019, avait publié, sur la base de fausses informations recueillies auprès des antipatriotes qui complotent pour la chute du régime de Yaoundé, une série d’articles sur la mal gouvernance judiciaire et pénitentiaire.

Des pamphlets dans lesquels le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, reconnu pour sa probité morale et le sens de la rigueur dans la gestion des affaires publiques, est présenté comme le principal responsable du soulèvement dans les pénitenciers camerounais. Les évènements survenus les 22 et 23 juillet dans les prisons de Yaoundé-Kondengui et de Buea ont donné l’occasion à certains contempteurs de lui régler les comptes, en l’accusant d’être l’auteur de la surpopulation carcérale et d’autres lenteurs judiciaires.

RÉFORMES JUDICIAIRES

Pour mener à bien cette campagne de lynchage, une somme d’environ 25 millions de francs CFA aurait été débloquée et partagée aux média à gage. Les mêmes sources indiquent que ce ne serait que le premier versement sur des sommes importantes à venir dans cette cabale. Les pourfendeurs du pouvoir seront par la suite déconcertés à la suite des explications du gouvernement camerounais qui, dans un communiqué, parle d'un « mouvement d'humeur initié par des personnes placées en détention provisoire dans le cadre de la crise anglophone». Un mouvement qui se serait « rapidement transformé en une insurrection violente, savamment planifiée».

Aussi, aucun tir à balles réelles n'a été effectué. Le garde des Sceaux avait, auparavant, enclenché des mesures pour trouver des solutions aux lenteurs judiciaires au Cameroun. On se rappelle, entre autres, de sa correspondance aux chefs des Cours d’Appel des différentes régions. Laurent Esso, après plusieurs réunions sur le sujet, les années antérieures avec lesdits chefs de Cours, leur demandent à nouveau de lui faire parvenir des suggestions et recommandations législatives dans ce sens.

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