Opération Épervier et Complot criminel au Cameroun
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Opération Épervier et Complot criminel au Cameroun :: CAMEROON

Alors que l’opération Épervier continue de faire des victimes, et plus récemment encore Polycarpe Abah Abah, il est important de réfléchir sur le rôle du chef de l’Etat dans toutes ces affaires. En effet c’est un peu problématique qu’un chef de l’Etat ne nomme que des « voleurs »!

Car, aussi minutieuses que puissent prétendre les enquêtes de l’Opération Epervier, personne à partir des chefs d’accusation ne peut affirmer de manière crédible que le président est un participant voire un complice de ces malversations systémiques. Il apparaît cependant comme le principal et seul bénéficiaire, ce qui explique pourquoi il doit être interrogé par une autorité judiciaire indépendante.

Le CL2P ne colporte pas et n’a jamais adhéré à une quelconque théorie du complot, mais il faut néanmoins poser la question sur le nombre élevé quasi exponentiel des voulus «voleurs de la république» emprisonnés à Kondengui. Il n’est donc pas exagéré de parler de «complot criminel» à but politique dans le cas d’espèce. Il s’agit évidemment, nous en avons pleinement conscience, d’un mot utile et glissant. Car le complot criminel signifie simplement une activité concertée – elle peut être mortelle ou bénigne. Cela peut faire référence à un complot ou à tout arrangement que les gens ont mis en œuvre ensemble, y compris ceux qui nous paraissent comme des acteurs mineurs et non criminels.

Il est en effet acquis que dans un pays normal, un conseil spécial ou au moins une autorité indépendante doit être et aurait déjà été mis sur pied. Car il existe une base solide pour croire et affirmer qu’un crime a été commis (dans un sens ou dans l’autre). Le principe central est que tous ces «voleurs» supposés sont aujourd’hui la cible préférée de l’État profond, notamment par ses agences de renseignement et surtout le cabinet noir siégeant au sein de la présidence de la République chargé entre-autre d’emprisonner des Camerounais perçus comme étant déloyaux envers le régime trentenaire en place ou rêvant de prendre le poste de président. Nous l’avions déjà indiqué car pour nous la restitution des biens ou fortunes supposés mal acquis doit être le principe, et la privation de liberté demeurée l’exception comme dans tout autre état de droit.

Ce qui est également réel, c’est que ce genre de présidence « chaotique » doit absolument prendre fin.

En effet, l’équipe de Biya a pris le soin depuis des décennies d’entourer la vérité sur les prisonniers politiques avec un faisceau de mensonges (prétextant notamment qu’il s’agit de prisonniers dits de droit commun). Aucun Camerounais ne devrait trouver cela acceptable ou excusable. Trouvons la vérité là où elle se trouve et affrontons-la sans crainte, même si cela doit passer par une commission vérité, corruption, et réconciliation (étendue à tous les secteurs d’activités). Aucune autre approche ne fournira la Justice et la Transparence dont ce pays a si cruellement besoin.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P

http://www.cl2p.org 

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