Paul Atanga Nji: Michelle Ndoki? "aucune arme à feu n'a été utilisée"
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Plusieurs médias ont revèlé samedi que l’avocate Michelle Ndoki, l’opposant Célestin Djamen et d'autres manifestants du MRC ont été blessés par balle à Douala au cours d'une marche de protestation initiée par le parti de Maurice Kamto.

Prenant le contre pied de la presse, le gouvernement dément désormais avoir réprimé les manifestations à balles réelles. Le ministre de l'administration territoriale indique d'ailleurs que les forces de sécurité camerounaises se sont montrées très professionnelles dans leur attitude. Les hommes en tenue ont interpelé quelques manifestants qui répondront prochainement de leurs forfaits devant la justice selon le ministre de l'administration territoriale. Soit respectivement: 62 à Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda selon René Sadji , le nouveau ministre de la communication.

Le ministre Paul Atanga Nji explique quant à lui que : "Les forces de maintien de l'ordre n'ont fait usage d'aucune arme à feu à Douala. Toute information qui affirme le contraire est mensongère et fabriquée de toute pièce." Une déclaration officielle qui surprend plusieurs analystes dans la mesure où les images de l'avocat Ndoki postées sur les réseaux sociaux semblent prouver le contraire.

Selon le Minat, Célestin Djamen se tordant de douleur ici n'aurait reçu aucune balle réelle à hauteur de l'arrière de sa cuisse gauche comme semble pourtant l'indiquer cette image qui fait le tour de la toile

Célestin Njamen

Les limites de la langue n'arrangent rien dans la communication gouvernementale

Face à la crise, le Minat a utilisé une bien curieuse expression populaire déclarant ceci: "Je constate que le fondateur du MRC (Maurice Kamto, ndlr) s'est installé dans la logique du je m'en fous, advient que pourra. Mais, dans bientôt (Sic), il va se trouver dans le pays de si je savais."

Si l'excuse de la langue peut être avancée par certains à l'égard du Ministre Atanga Nji (il est anglophone), il est incompréhensible que lors de la conférence de presse donnée en français, il ait évoqué le terme "promoteur" pour désigner le président du MRC ou encore un "contrat" pour qualifier la relation administrative qui existe entre les partis politiques et son ministère. Le ministre n'a pas non plus fait de distinction lorsqu'il a parlé de "militants" et de "sympathisants" du parti de Maurice Kamto.

La « marche blanche » du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) est teintée de sang 

Selon un témoignage repris par nos confrère de Jeune Afrique, Célestin Djamen, a reçu une balle dans la cuisse et a immédiatement été conduit à l’hôpital général de Douala. L’avocate Michelle Ndoki ne faisait pas partie des manifestants. "Elle est arrivée avec sa voiture accompagnée d’Albert Dzongang [leader de la Dynamique, un parti allié au MRC, ndlr]. L’accès à l’hôpital leur a été refusé. Elle est ensuite descendue de la voiture, et un policier l’a suivi. Il a tiré à quatre reprises. Me Ndoki a reçu trois balles, et une commerçante qui se trouvait à côté d’elle en a également reçue une" rapporte un des témoins interrogé par Jeune Afrique.

Me Ndoki simulerait une blessure par balle réelle selon le Minat

Un conducteur de moto-taxi et deux piétons ont également été touchés par des balles perdues. L’un d’eux a été conduit à l’hôpital Ad Lucem, où Me Ndoki recevait un traitement en début d’après-midi.
Des marches pour dire « non au hold-up électoral ».

L'on craint désormais le pire 

Les marches initiées par le MRC ont pour but de contester les résultats de la dernière présidentielle, plaider pour le retour de la paix dans les régions anglophones, et protester contre la dilapidation des fonds publics sous couvert de l’organisation de la CAN 2019, qui lui a depuis été retirée.

Les manifestations annoncées sur l’ensemble du territoire avaient été interdites par les autorités. Le MRC promet d'autres marches les 2 et 9 février prochains à travers le pays.

Côté gouvernement, les autorités envisagerait déjà le scénario suspension, voire interdiction définitive du MRC.

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