Quinze jours après le putsch avorté en Turquie, les purges et les arrestations se poursuivent au sein de la fonction publique et contre les organismes jugés proche de l'imam Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d’être le cerveau du coup d'Etat raté.

Depuis, lors, la Turquie est entré dans l'arcanne des pays totalitaires avec des règlements de compte divers dans toutes les sphères de l'administration. Des milliers de personnes sont renvoyées, voire arrêtées. C’est une véritable chasse aux sorcières qu’a lancée le président Recep Tayyip Erdogan contre ceux qui ont tenté de le renverser le vendredi 15 juillet.

Plus de 8.800 militaires auraient été placés en garde à vue, dont une centaine de généraux et amiraux.

Vendredi dernier, environ 300 mandats d’arrêt ont été délivrés contre des membres de la garde présidentielle qui compte 2.500 hommes. Ces membres de la garde présidentielle turque sont soupçonnés de pénétrer dans les bâtiments de la télévision publique la nuit de la tentative de coup d’Etat, et qui a contraint une présentatrice à lire une déclaration proclamant la loi martiale.

Au moins 9.000 limogeages sont dénombrés au ministère de l’Intérieur. Le secteur de l’éducation pointe au négatif lui aussi avec plus de 21.740 fonctionnaires démis de leurs fonctions. 1.577 recteurs et doyens ont également été renvoyés. Du côté de l’Education privée, 21.000 personnes au moins ont perdu leur poste, et 1.043 écoles privées ont fermé, tout comme 15 universités

Ankara accuse également des journalistes d'avoir participé à ce coup d'Etat avec pour corollaire, la suspension de  24 chaînes de télévision et radios  

La compagnie aérienne Turkish Airlines n'est pas elle aussi épargnée

La compagnie aérienne Turkish Airlines depuis lundi dernier (25 juillet 2016,ndlr) a annoncé le licenciement de 211 de ses employés, pour leurs liens supposés avec le mouvement Gülen.

S’il faut condamner très clairement le coup d’Etat militaire, il est clair également que le Président Erdogan a saisi la balle au bond pour faire étalage de sa gouvernance d'un autre âge et en a profité pour  procéder d’une logique préparée de purge des institutions de toute opposition à son gouvernement .

Amnesty International dénonce des "preuves crédibles" de torture

Privation de nourriture, injures, menaces, coups jusqu’à des viols. Dans un communiqué publié dimanche 24 juillet, l’ONG de défense des droits humains Amnesty International affirme détenir des "preuves crédibles" de torture sur des détenus, incarcérés au lendemain de la tentative de coup d’Etat en Turquie. L’organisation a en effet consulté les documents d’une dizaine d’avocats et récupéré des témoignages, alors que certains détenus ne connaissant même pas les charges qui pèsent contre eux. 

Avec ces manquements divers, la Turquie est en train de compromettre ses chances  d'accéder à l'Union Européenne car, ce pays ne respecte plus avec ces multiples dérives les valeurs liées à la liberté, la démocratie, le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’État de droit

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Crédit photo d'illustration : © SIPA/Giannis Moysiadis