20 MAI 2018 : La fête et l'espoir
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Au lendemain du 20 mai 2018, il y a eu du bon et moins bon. L’on passera d’abord très vite sur la Command Car éblouissante du chef de l’État, laquelle continue de mobiliser les superlatifs admiratifs de bien des observateurs. Ce qu’une voiture peut faire l’évènement ! Exactement comme il y a deux ans, lorsqu’ une autre voiture, sur le même site et dans les mêmes circonstances, a fait sensation inverse. Les mêmes, à l’époque, avaient eu des mots très durs pour dénoncer l’incurie généralisée, et l’amateurisme des dirigeants.

Aujourd’hui, avec la nouvelle acquisition, on crie à la gabegie. Ainsi va le 20 mai, côté cour… Côté jardin, l’on retiendra surtout l’image de cette ferveur de compatriotes qui, sur l’ensemble du territoire, ont trouvé la force de défier tous les présages pour démontrer de leur foi dévote envers le berceau de nos ancêtres. Pour eux, irréductibles et peu importe les aléas, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, car, le Cameroun demeure le plus beau et le plus grand pays du monde, tout simplement parce qu’il a le drapeau vert-rouge-jaune. Au-delà du défilé, les Camerounais ont démontré de leur indéfectible attachement au pays par leur ingéniosité iconographique sur le thème de l’unité nationale. Les réseaux sociaux en ont été remplis toute la journée, de sources variées, avec des images plus originales les unes que les autres.

A l’inverse, ils sont aussi là, les compatriotes qui, pour diverses raisons, se dressent désormais contre le pays en une longue trainée grincheuse, intrépide, violente et vindicative. Ils ont décidé de maculer la fête de sang et de cendre. Eux aussi, on les a vus et entendus. La question est désormais de savoir si des voies de sortie existent au raidissement de la situation générale. La réponse est ici oui et non.

Non, bien sûr, tant qu’un certain manichéisme continue de présider à la lecture de la situation, donnant prise à une approche réductrice des choses. L’erreur c’est de prendre la forme pour le fond et de croire que tant de camerounais n’aiment plus leur pays. Cependant, oui, foi de patriote en ce 20 mai 2018, il existe bel et bien des voies de sortie, pour la remise à flot de la barque nationale. Ces solutions sont d’abord humaines, dans la relation, dans le regard porté sur le frère, dans l’estime intrinsèque qu’on lui manifeste et que tout être humain sait lire dans le prochain, autant qu’il sait débusquer, naturellement, les traits de la ruse ou de l’esbroufe.

L’on en a une preuve patente dans toutes les réponses techniques apportées par le pouvoir aux principales revendications anglophones, par exemple, depuis deux ans. D’où le besoin d’une inflexion humaniste et humanisante de la situation. Dans une approche humaine des choses, l’échec du contact se paie cash, autant que la réussite. Ça se joue dans un regard, un touché. En un mot comme en mille, à ce virage critique de l’Histoire nationale, il est peut-être venu le temps de réinvestir dans l’Homme, comme début, moyen et finalité de tout.

En ce 20 mai 2018, il est urgent que l’homme redécouvre l’homme, dans ses émotions contradictoires, dans ses subjectivités, ses intérêts, mais également dans son authenticité, sa sociabilité et sa sincérité. Ainsi et ainsi seulement, les institutions redeviendraient-elles encore plus fortes, plus efficaces, parce que animées par les Hommes, pour rapprocher les Hommes, au service des Hommes.

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