Appel à  la candidature de Paul Biya : La nouvelle saison s'ouvre
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Dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Ouest et du Littoral ; une certaine élite fait du président de la République leur candidat pour la présidentielle 2018.

« Nord-Ouest, Sud-Ouest, Ouest, Littoral ; Paul Biya candidat des chefs traditionnels » ; c’est la manchette de Cameroon tribune, édition d’hier mercredi 11 avril. Quatre « appels à la candidature de Paul Biya » noircissent la page 6 du quotidien gouvernemental et sont signés des autorités traditionnelles des régions sus citées. Dans la région du Littoral par exemple, les chefs traditionnels « ont procédé à un examen minutieux et approfondi de la situation de leur région ». S’étant « félicités » d’un certain nombre de facteurs, « ils prient le chef de l’Etat, S.E monsieur Paul Biya de continuer, à la tête de [notre] pays ». D’où une invitation solennelle « à accepter de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2018 ».

Les chefs traditionnels  de l’Ouest ne demandent pas moins : « [nous] vous prions, de vous présenter aux prochaines élections présidentielles ». Dans ce mouvement d’ensemble, se sont associées les deux régions anglophones, secouées depuis fin 2016 par une crise sociopolitique qui s’est transformée en conflit ouvert entre mouvements séparatistes armés et forces de défense et de sécurité. L’association des chefs traditionnels de la région du Sud-Ouest demande également au président de la République, d’être candidat à sa propre succession et l’assure « du soutien massif de ses communautés » ; tandis que dans le Nord-Ouest, les Fons (chefs traditionnels) - comme pour faire bonne mesure -, appellent Paul Biya à lancer sa campagne électorale dans cette région, foyer de la crise anglophone et traditionnellement acrimonieuse envers le régime de Yaoundé.

Plusieurs constances se dégagent de ces nouveaux appels à la candidature du président Paul Biya, qui occupe la fonction de président de la République depuis le 06 novembre 1982. L’on peut noter qu’ils interviennent alors que le nouveau ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, - personnalité polémique de la crise anglophone -, a effectué des descentes dans lesdites régions. Le Minat y a apporté un message de fermeté du gouvernement dans le cadre de cette crise, pendant qu’il vantait les mérites du chef de l’Etat dans le cadre de la recherche des solutions à ladite crise. Certains analystes n’y voient d’ailleurs pas de hasard dans le fait que ces premiers appels à la candidature de Paul Biya viennent des régions les moins favorables à son pouvoir.

De plus, ce qui apparait désormais comme la nouvelle saison des appels s’ouvre à un peu plus de deux mois de la convocation du collège électoral pour l’élection d’un nouveau président de la République. Pour cette élection, le collège électoral doit en effet être convoqué entre la mi-juin et la mi-juillet, pour une élection qui doit se tenir en octobre. Dans une recette qui a fait ses preuves par le passé, le président Paul Biya ne déclare sa candidature que dans les derniers jours ; laissant avant cela, le soin au « peuple » de lancer des « appels » à sa candidature.

Le procédé avait déjà été expérimenté au cours des précédentes élections ; notamment avant l’élection de 2011, ou encore pour le projet de modification de la Constitution de 2008 qui devait permettre à Paul Biya d’être candidat à la présidentielle ad vitam aeternam. Cependant dès 2015 et au cours de l’année 2016, des appels à la candidature de Paul Biya - avec à la clé une modification de la Constitution afin que le scrutin présidentiel soit anticipé -, vont émaner des partisans de l’« homme du 06 novembre ». Il n’y donnera pas suite, confiant au passage à des diplomates qu’il n’était pas à l’origine desdits appels.

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