Cameroun, Joseph Achille Mbembé, Mathias Eric Owona Nguini et Alain Patrice Nganang, quelle haine ! Pourtant ils sont tous les trois cousins!
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Cameroun, Joseph Achille Mbembé, Mathias Eric Owona Nguini et Alain Patrice Nganang, quelle haine ! Pourtant ils sont tous les trois cousins! :: CAMEROON

La cosmogonie des peuples du Cameroun est digne d'intérêt - ainsi en fouillant dans les travaux de Philippe Laburthe-Tolra, de Athanase Bouobda, j'ai découvert un fait significatif pour la compréhension de monsieur Achille Mbembe éminent professeur d'histoire, Mathias Eric Owona Nguini le frère ainé de Félicité Owona Mfegue (le rappel est important) et de Alain Patrice Nganang écrivain et lui aussi enseignant mais de littérature – autant vous le dire : ils sont cousins. Cette histoire vraie n’est pas loin comme me le rappelait encore ce matin la journaliste Isabelle Essono mon héritage Kombé, de la parabole des porcs-épics de Schopenhauer. le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. En Angleterre on crie à celui qui ne se tient pas à cette distance : Keep your distance ! Par ce moyen le besoin de se réchauffer n’est, à la vérité, satisfait qu’à moitié, mais, en revanche, on ne ressent pas la blessure des piquants. Cependant celui qui possède assez de chaleur intérieure propre préfère rester en dehors de la société pour ne pas éprouver de désagréments, ni en causer. » (§396,Parerga et Paralipomena). C’est ce que vivent ces trois cousins – Comment en sont ils arrivés là ?

En effet, en remontant au "tombeau du soleil" quand Ne Bodo le père de Owona Kodé entreprit sa longue marche dans un temps pas si loin de nous, en remontant le ruisseau, nous sommes à la période où Napoléon subjugue l'Europe. Parmi les enfants d'Owona Kodé, nous avons les Balengs de qui descend bien Alain Patrice Nganang - Pour ceux qui ne savent pas et qui souhaitent découvrir cette petite histoire sans se bagarrer, prenez donc place un instant.

Baleng est un village Bamiléké perché dans les hauts plateaux montagneux de l’Ouest Cameroun. La rivière Noun marque sa frontière Nord avec les Bamouns. Il est séparé au Nord-Ouest par deux villages : Bapi et Badeng. À l’ouest, Bamougoum le sépare du village Bansoa et du village Bameka. Il partage ses frontières Sud et Est avec Bafoussam. Son chef actuel n'est nul autre que Fô'o Negou II Tela Guillaume Alain. Un homme aimable. En septembre dernier, avec mon épouse et nos enfants nous avons assisté à un enterrement dans ce village et quelle ne fut pas notre surprise de voir les détenteurs des armes de la tradition jouer l'Esani pour l'enterrement de notre ami Tela Nganang Rodrigue! C'est ainsi que je voulu interroger le chef. Balengs aussi loin que je puisse remonter le ruisseau fut fondé par un des fils d’Owona Kodé Bala dont la maman fut une femme chef du nom de Leng qui signifie « viser ». Owona Kodé avait promis à Leng que sa progéniture s’installerait à Leng afin de lui donner une descendance masculine et ne pas faire

disparaître le village de son épouse chef. La rencontre entre Bala et Leng ce fit au bord de l’eau dans les années en 1537. Le jeune Bala avait défait son obom et avait rejoint la jeune femme dans la rivière où celle-ci dans la solitude jouait du tambour aquatique. Il avait pris une éponge végétale et s’étaient lavés mutuellement. Le mouvement de leur deux corps minces s’alanguissait au fur et à mesure que leurs doigts pressaient sur leur peau mouillée. Leng avait alors planté ses yeux dans ceux de Bala, elle s’était appuyée sur lui, lui l’avait alors renversé avec virilité sur la longue plaque de rocher lisse (…) Ceux qui ne connaissent pas Nganang ne le situe que dans le Nde en oubliant les nombreuses migrations qui font qu’il soit aussi Bafoussam mais surtout descendant d’Owona Kodé tout comme nul n’ignore les origine Baleng d’Owona Nguini.

Combien savent que Achille Mbembe est né à Otélé dans la région du Centre, pas vraiment loin d'Akono? Qu'il est Ndogsen c'est à dire fils du fondateur des Esse que l'on retrouve à Esse et Awae? C’est à dire aussi et surtout Bassa. Qu'au delà de sa tête dégarnie aujourd'hui tout comme celle de son cadet Owona Nguini il eut la tête aussi couverte de cheveux que celle de Nganang son autre cousin? La tradition voulait que chaque fils après l'initiation, aille à deux ou trois collines fonder son village. C'est ainsi que les trois cousins par leurs pères interposés se sont séparés. Achille Mbembe a fait ses études à Paris, Owona Nguini à Bordeaux et Patrice Nganang à Francfort. Owona Kodé était un homme qui ne tenait pas en place. Il avait toujours envie de bouger et surtout de procréer car pour lui l’univers était infini et il fallait le peupler. A Otélé il a bien fondé les Ndogsen ancêtre de Mbembé donc cousin de Nganang.

Send, l’ancêtre des Ndog Send, naquit avant la traversée du fleuve, de la fille non mariée de Biog, connue sous le nom de Njoba. Biog était l’un des fils de Nlet lequel descendait de Joi, de Basemlag, de Ngoobot, de Kila, de Mbang, de Lisangen, etc. (voir diagramme n°1). Les enfants de biog, au nombre de huit sont : nguma, Makek, Mbang, Ntep, Ngo biog (Njoba), Sanda, Pambe et Nlet. Ntep et Njoba (Ngo Biog) étaient des jumeaux.

Ngo Biog était infirme et lépreuse. Son père, Biog, l’éloigna de la concession collective et jura qu’il tuerait quiconque donnerait une grossesse à Ngo Biog. Bien que lépreuse, Ngo Biog était très belle. C’est vers elle que vint Owona Kodé. Sa grand-mère lui avait donné l’évou pour le rendre irrésistible. Un peu comme l’est aujourd’hui Mbembe (voilà un autre reproche que lui fait Nganang). Elle lui avait donné un philtre d’amour en lui disant au creux de l’oreille : « Aucune fille bassa ne te verra sans avoir envie de toi. » Elle lui avait aussi recommandé d’aller se coucher et de ne parler à personne non sans lui avoir remis un ergot de coq pour communiquer au sexe une dureté infaillible. Vous comprenez pourquoi chez les bassa, il y a les Ndog-Send à la virilité légendaire. Ngo Biog à cause de sa lèpre, aucun garçon n’avait jamais posé les yeux sur elle, et elle n’avait jamais eu la chance de toucher un garçon de sa langue ni de ses mains. Elle ne savait donc pas ce que c’était qu’être dans les bras d’un homme.

Owona Kodé avait quitté son village avant le premier chant du coq, il s’était tressé les cheveux et avait ceint son obom. Il avait marché en direction de la lune dont les

deux tiers brillaient encore. Il marcha silencieux de peur d’importuner les esprits si nombreux dans la forêt. Dans sa tête il se posait des questions sur la beauté des filles bassa mais bientôt il vit une hutte hors du sentier. Ce n’était pas habituel aussi décida-t-il d’aller voir. C’est ainsi qu’il découvrit Ngo Biog, il l’observa et décida de lui tendre la main. Celle-ci se saisit de cette main tendue et y resta accrochée aussi longtemps qu’elle le put.

- Où vas-tu donc par ici ?

-Je suis Owona Kodé, fils de Na Bodo, je voulais atteindre le pays des Bassa, qui sait peut-être y trouverais-je une femme à épouser.

-Tu as certainement marché depuis longtemps, puis-je d’offrir de quoi chasser la fatigue ?

Pris ainsi par les sentiments, Owona Kodé se laissa aller et c’est ainsi ue Ngo Biog, de la cendre chaude sortit deux mimtoumba qu’elle défit délicatement et servit ainsi Owona Kodé non sans lui avoir servi de l’eau à boire.

Elle s’assit en face du jeune homme et le regarda manger. A la fin du repas, il remercia et apprécia la cuisine mais ajouta : Dès que je t’ai vu je t’ai aimé.

Le coeur de Ngo Biog tomba dans son ventre car elle n’avait jamais entendu une telle déclaration ! En guise de réponse elle se lève, avance puis tend les bras et ses doigts se posent sur le torse nu de l’étranger. Ses mains montent le long des épaules et du cou, s’attardent sur le visage, puis descendent le long du torse jusqu’au creux des hanches. Elle n’a pas idée de ce que ces gestes produisent sur Owona Kodé, elles les fait machinalement, elle ne sait pas encore que ce sont des caresses ! Puis comme en extase elle déclare d’une fois presque entrecoupée par l’émotion : « Comme tu es beau ! » (...)

Les trois cousins se jalousent comme ce fut le cas pour leurs pères, Mbembe a finalement choisi l'exil malgré lui pour des raisons que je vous relèverai un jour, Nganang accuse Achille Mbembe de l'avoir jamais soutenu pour qu'il trouve lui aussi un poste dans une université américaine, Owona Nguini veut être Achille Mbembe et Nganang demande toujours pourquoi lui? Les deux cadets ne songent qu'à assassiner leur aîné pour prendre sa place. Dans cette affaire, Owona Nguini estime avoir cher payé voilà pourquoi un autre de ses cousins Balengs a toujours rayé son nom de la liste des possibles agrégés des universités camerounaises - Mais cette histoire, nous la boirons un jour tous ensemble et nous verrons s'il a raison. Les trois veulent brûler finalement la maison de l'ancêtre juste pour le fun! En vérité je me suis toujours demandé, je vis mais pour combien de temps encore? Je meurs... mais je ne sais quand…

Je voyage... mais je ne sais où je vais,

Je m'étonne d'être si heureux mais aujourd'hui, j'ai un début de réponse, et vous? Nous verrons lequel des trois cousins héritera de l'épouse de l'autre.

***l’histoire racontée ici est vraie dans la cosmogonie des peuples du Cameroun et les personnages sont nos contemporains et encore vivants. J’ai décidé de la rendre publique afin de sauver ce qui peut encore l’être dans le théâtre de haine que devient l’espace public camerounais

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