Pascal Charlemagne Messanga Nyamding : « La déstabilisation d’un Etat n’est plus seulement militaire »
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Quel regard jetez-vous sur ce qui est dit du Cameroun dans le dernier rapport d’Amnesty International sur les droits de l’homme ?
Amnesty International, comme d’autres organisations non gouvernementales, accompagne les Etats en matière de gestion et d’exercice des questions de gouvernance. Amnesty International intervient sur deux volets, dont celui relatif aux droits de l’homme. C’est sur ce point qu’il a mis l’accent dans son dernier rapport.

Un certain nombre de pays  ont  été  indexés,  dont  le  Cameroun.  Mais,  il  faut relever que ces rapports ne sont pas toujours objectifs, parce qu’ils obéissent  à un  certain  nombre d’indices internationaux en matière de programmation de gestion et de gouvernance. Quelles sont les sources de cette organisation internationale  dans le  cadre de la rédaction de ses rapports ? Ce sont des personnes qui sont toujours en opposition  avec  le  gouvernement,  lorsqu’elles  n’appartiennent pas à  des mouvements politiques très radicaux. Permettent-ils d’avoir la bonne information ? A mon sens, il faut relativiser.

Que  dire  de  la  récurrence  de  la  lutte  contre  Boko Haram qui revient chaque année au point de ressembler à un acharnement  contre un pays qui lutte pour sa défense ?
Il y a ce que l’on appelle aujourd’hui les nouvelles formes de déstabilisation d’un Etat. Du point de vue de la géopolitique, la déstabilisation d’un Etat n’est pas que militaire, comme on l’a vu dans des pays comme l’Irak, l’Iran ou la Libye…. Elle est devenue institutionnelle et même morale, voire stratégique. Dans cette nouvelle forme, vous avez des  institutions  et  des  Etats  qui  luttent  effectivement contre le terrorisme et toutes sortes de mouvements extrémistes.  Ce  qu’Amnesty  International  reproche  au  Cameroun, concernant Boko Haram, il ne pourrait pas le faire dans  les  pays occidentaux.

Certains  parmi  ces  pays  ont connu des attentats terroristes qui ont entraîné des pertes d’innocentes  personnes  que  l’on  ne  peut  que  déplorer. Ces pays ont procédé à un déploiement militaire tous azimuts pour traquer les terroristes. Il y a eu d’importantes restrictions de libertés individuelles et collectives. Personne n’a jamais insisté sur la notion de droit de l’Homme à respecter ici.

Quand  on parle  d’un  déficit  de  liberté  d’expression ou  d’association  au  Cameroun,  comment  réagissez-vous ?
Qui va admettre cela  en  ce qui  concerne le  Cameroun ? Regardez ce qui se passe dans de nombreux pays frères que je ne voudrais pas citer pour des raisons évidentes, où l’on tue et massacre pour un tout et pour un rien. La liberté d’expression est encadrée par des lois et un certain nombre de  pratiques.  Un  voleur rentre  chez  vous  armé, vous parvenez à l’abattre et l’on vous accuse de violation des droits de l’Homme.

A mon sens, il s’agit, comme je l’ai dit  plus  haut,  d’une  nouvelle  forme  de  déstabilisation. N’oubliez pas qu’Amnesty International n’est pas une ONG africaine, mais essentiellement tournée vers l’Afrique. Regardez  les dégâts de Boko Haram au Cameroun, tant en ce qui concerne les  pertes en vies humaines que matérielles.

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