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© Correspondance : Prof Vincent-Sosthène FOUDA Socio-politologue
- 16 Jan 2017 18:18:52
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Cameroun: Les images des visages ensanglantés d’enfants en uniforme scolaire sont scandaleuses :: CAMEROON
La violence monte de part et d’autre comme si le Cameroun était en situation de guerre civile ou d’insurrection ! Au préalable, il faut rappeler que le policier, dans certaines conditions définies par le droit, dispose légitimement de la faculté d’user de la violence, notamment pour protéger des personnes ou des biens. Mais la mise en œuvre concrète de ces dispositions est souvent problématique car l’urgence et les circonstances dans lesquelles surviennent des événements souvent inattendus rendent parfois complexes leur interprétation par les policiers. D’où des réactions mal appropriées, de la panique quelquefois, de la surestimation des risques qui peuvent mener à des violences totalement illégitimes. Hier j’ai condamné toutes ces violences disproportionnées exercées par nos policiers et gendarmes sur les civils notamment dans les villes de Buéa, Bamenda, Kumbo et autres notamment durant les manifestations des enseignants, des avocats. Nous avons vu des étudiants être roulés dans la merde, ces pratiques d’humiliation de l’autre, nous les condamnons avec la plus grande fermeté.
Nous l’oublions souvent très vite, le Cameroun a une longue tradition de manifestations publiques, ce sont ces manifestations qui ont forgé une conscience citoyenne dans notre pays, consolidé notre espace public et surtout donné naissance à un cadre d’expression politique : l’UPC. Je ne suis pas de ceux qui pense que l’Etat dans reculer face à l’adversité bien au contraire. La police doit être formée à l’encadrement des manifestations publiques dans la durée et sur l’ensemble du territoire national. Dès lors, il me semble assez difficile d’expliquer les débordements policiers que nous avons connus ces derniers jours. Rien de devrait expliquer et justifier les violences policières sur des personnes parfois déjà interpellées et maîtrisées, gazage de groupes de manifestants non violents, pièges dans lesquels se sont retrouvés de nombreux étudiants apparemment sans histoires à Bamenda. Il n’est pas toujours simple de faire le tri entre protestataires violents, voire anti-flics, et citoyens usant dans les règles de leur droit de critiquer publiquement une loi ; de dénoncer la tenue d’un meeting du parti au pouvoir à Bamenda, la réaction policière apparaît encore aujourd’hui disproportionnée quand nous regardons les images.
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