Ce parti politique de l’opposition qui dit être scandalisé par l’attaque incendiaire contre le drapeau propose des solutions pour régler les revendications communautaires.

Les revendications populaires des régions du Sudouest et du Nord-ouest sont l’expression légitime de la frustration occasionnée par la gestion injuste du Kamerun. Le Manidem dénonce et condamne avec la dernière énergie les appels hypocrites des anciens agents du régime qui profitent de cette situation pour pousser à la division du pays sur la base des frontières héritées de la colonisation ».

Cet extrait de la déclaration du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) du 22 novembre 2016 a été cité une fois de plus mercredi 14 décembre par les hauts cadres de ce parti de l’opposition camerounaise, pour marquer leur indignation face aux tournures que prennent les mouvements de revendications qui secouent depuis un mois déjà les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun. Ces mouvements ont déjà entrainé des morts, des blessés et plusieurs destructions de biens.

Dans sa communication face à la presse mercredi, Dieudonné Yebga, le président du Manidem, a soutenu que ni la frustration socio-économique, ni la marginalisation de l’anglais au profit du français ne peuvent justifier l’attaque contre le drapeau du Cameroun. «Le Manidem est scandalisé par l’acte qui consiste à brûler le drapeau de notre pays et considère que cette action délibérée des activistes de la division du pays est une véritable injure u sacrifice suprême consenti par les patriotes camerounais des deux bords pour l’unité du pays», a – t-il indiqué pour fustiger cette scène enregistrée à Bamenda il y a quelques jours et abondamment relayée à travers les réseaux sociaux.

Le parti politique exige de ce fait une mise sur pied rapide d’une commission d’enquête indépendante afin de faire la lumière sur les violences des forces de l’ordre et «leurs commanditaires », «mais également trouver les auteurs et les commanditaires de l’attaque incendiaire contre le drapeau de notre pays », a précisé Dieudonné Yebga. En entendant si cette requête sera validée, le parti politique y voit déjà une main manipulatrice.

Etats généraux de la nation

Le parti d’Anicet Ekane propose en outre un éventail de solutions pour régler les revendications communautaires. Il y a en amont, la tenue des Etats généraux de la nation, qui, d’après le Manidem, seront un vaste moment de débat sur la refonte des institutions et le modèle de société que les Camerounais souhaitent avoir. Comme autre solution, le Manidem propose l’harmonisation du système éducatif qui introduit quatre langues nationales parlées à travers quatre grandes régions issues de la décentralisation.

Pour Dieudonné Yebga et les siens, le Fulfuldé pourrait être choisi comme langue pour la région du Grand Nord (Extrême Nord, Nord et Adamaoua) ; le Medumba pour le Grand Ouest (Nord ouest et Ouest), l’Ewondo pour le Grand Centre (Est, Sud et Centre, sans l’Océan et Nyong et Kelle) ; le Duala pour le Grand Littoral (Littoral, Sud-ouest, L’Océan et le Nyong et Kelle).