Mbarga Nguele pris la main dans le pot de confiture
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La loi du secret autour des montants réels versés par les entreprises publiques, privées et parapubliques permet de se faire une idée sur l’épaisseur du magot.

Doit-on croire que les histoires de l’argent qui circule entre la DGSN et les entités demandeuses de services sont des secrets d’Etat ? Difficile à dire. «Même quand l’argent vient d’ailleurs, rien n’est clair!», peste un officier du GMI de Yaoundé. A prendre les mots et leurs sens, le silence absolu entre cette institution coiffée par Martin Mbarga Nguelé et ses partenaires (les micro-finances, les banques, les sociétés de téléphonie mobile, les compagnies de transfert et de convoi des fonds) est un outil de collaboration.

«La répétition de certains drames ne permet pas de blanchir à moindre frais les deux parties», analyse un autre policier. Selon des indiscrétions glanées à l’Agence nationale des investigations financières (Anif), on tombe sur plus grand: «Des postes fixes, il en existe des centaines à travers le Cameroun. Les plus gros clients de la DGSN sont les multinationales de téléphonie mobile, la société Transval et Express Union», glisse-t-on.

La même source précise que pour toutes ses agences disséminées sur le triangle national, la dernière citée verse environ 300 millions de francs CFA mensuellement à la DGSN. La BGFI Bank verse 250 millions. La Régionale débourse 50 millions. La Banque Atlantique mobilise 150 millions. La SGBC dégage 400 millions. De plus en plus aussi, des casinos payent les services de la police pour assurer leur sécurité. Ceux-ci se tournent vers les commissariats spéciaux pour avoir deux voire trois flics en civil dans leurs boîtes la nuit. Un bon pactole. Difficilement vérifiable auprès des structures concernées qui évoquent la «rumeur ».

Ormeta

Alimentée par un discours évasif, cette rumeur indique des accointances entourées d’une maxime: «ne rien préciser à la presse pour éviter la polémique naissante». Toute chose qui, même travestie sous les oripeaux de la confidentialité, devient suspecte. «Ce silence laisse croire qu’il s’agit d’un cercle d’amis qui ont peur qu’on ne découvre ce qui les lie», avance sous cape un gardien de la paix en service dans la capitale. «Nous ne voulons pas alimenter le buzz autour de notre contrat avec la DGSN en vous faisant part de nos tractations en coulisses», confesse (au téléphone) une cadre de la direction générale de MTN Cameroon.

Ailleurs  comme à Orange Cameroun, la communication sur les montants versés à la police se joue sur des échelles: «c’est une affaire qui est à un niveau supérieur. A notre niveau, nous nous occupons d’éviter de découvrir dans la presse le nom de notre entreprise dans ce polar», se démène un cadre. Ce dernier insiste d’ailleurs sur la confidentialité de son identité. «Je ne veux pas me voir sécher sur la claie médiatique demain», averti-t-il.

Dans certaines micro-finances, juste une leçon de vie en direction du reporter: «Un bon journaliste ne s’occupe pas d’un tel sujet», suggère- t-on à l’agence de la Régionale de Mvog-Mbi. Reste qu’un «connaisseur» pronostique que «tôt ou tard, il faudra tout éplucher ».

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