Sans surprise, trois hommes composent ce trio de tête.

Bien loin, l’époque où le jeune homme de 27 ans faisait ses premiers pas dans la magistrature. C’était en 1969, il y a exactement 46 ans. Le ministre d’Etat, ministre de la Justice garde des Sceaux, Laurent Esso, magistrat hors échelle, est le doyen du gouvernement réaménagé le vendredi 2 octobre dernier. Il en est le membre le plus âgé. Laurent Esso a eu 73 ans le 10 août dernier. C’est en décembre 2011 qu’il retourne au ministère de la Justice après y avoir séjourné une première fois comme ministre de 1996 à 1997. Sa longévité dans la haute sphère de l’Etat fait de lui un homme clé du régime au pouvoir.

Son parcours dans le gouvernement l’atteste : ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de la République en 2006, ministre de la Santé publique en 2000, ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense en 2001, ministre des Affaires étrangères en 2006. Il détient par ailleurs l’un des records de longévité au stratégique et délicat poste de directeur du Cabinet civil du président de la République après en avoir été son conseiller spécial. Dans son riche parcours, on note aussi un tour à l’université de Yaoundé où il a été chancelier.

Amadou Ali, 72 ans, vice Premier ministre, ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les Assemblées, né en 1943 à Kolofata dans la région de l’Extrême Nord talonne Laurent Esso, son aîné d’un an, tout juste. Il a roulé sa bosse dans la haute administration. De 2004 à 2011, pendant sept ans, Amadou Ali a été vice-Premier ministre, ministre de la Justice, garde des Sceaux, marquant de son empreinte l’opération Epervier. De 2001 à 2004 déjà, il est ministre d’Etat, chargé de la Justice, garde des Sceaux. C’est en 1985 qu’il entre au gouvernement comme secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie nationale. Il conserve ce poste pendant 11 ans. Il sera ensuite secrétaire général de la présidence de la République puis ministre d’Etat délégué à la présidence chargé de la Défense. Il est diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).

Hamadou Moustapha, 70 ans, ministre chargé de mission à la présidence de la République complète le trio de tête des membres du gouvernement les plus âgés. Il est né le 11 mai 1945 à Maroua, région de l’Extrême Nord. Elu député en mars 1992 sous la bannière de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), il est ensuite nommé, le 27 novembre 1992, vice-Premier ministre chargé de l’Urbanisation et de l’Habitat, poste qu’il conserve jusqu’en 1997. A son exclusion de l’Undp, il crée l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp). Lors de l’élection présidentielle d’octobre 2004, son soutien proclamé à la candidature de Paul Biya sera payant. Réélu chef d’Etat cette année-là, celui-ci lui retourne la politesse en le nommant ministre chargé de mission à la présidence de la République. Poste qu’il conserve jusqu’à ce jour. C’était-là, son troisième come back au gouvernement, après avoir été en 1972 ministre chargé de mission à la présidence de la République.