Ils « braquent » à la sortie des églises
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Les fidèles régulièrement accostés par des personnes apparemment dans le besoin, et parfois agressives.

Il y a quelques jours, à la sortie d’une messe le soir à l’église Sainte Monique de Makepe, arrondissement de Douala V, Myriam E. est accostée par un Monsieur frisant la quarantaine. Ce dernier lui demande des pièces pour emprunter un taxi, disant qu’il habite Pk9, autre quartier de cet arrondissement. N’écoutant que son cœur, la jeune femme donne 500 F. Deux semaines plus tard, cette fois à la messe de 9h, Myriam E. tombe sur le même jeune homme, qui lui raconte la même histoire – apparemment, il ne l’avait pas reconnue.

Jacques M., chrétien catholique habitué des messes de 12h30 à la cathédrale Saints Pierre-et-Paul de Bonabibong, a également été « victime » de ces mendiants de fin de célébration eucharistique. Au début, cet employé d’une banque de la place gobait leur scénario, soutenu par une apparence de misère bien cultivée. De son propre aveu, Jacques M. dit qu’il lui a fallu plusieurs mois pour se rendre compte de la supercherie.

Le phénomène s’observe désormais sans difficultés dans les paroisses à Douala. Rien à voir avec les handicapés (amputés, aveugles ou lépreux) que l’on a coutume d’apercevoir, assis à l’entrée des chapelles, notamment à la cathédrale de Douala. Le père Amassola, premier vicaire à l’église Sainte Monique de Makepe, confie : « Nous rencontrons des nécessiteux de plusieurs ordres. Il y a ceux que nous appelons nos pauvres. Ils sont issus de nos communautés ecclésiales vivantes.

D’autres viennent directement poser leurs problèmes à notre niveau et nous leur apportons du soulagement en fonction de nos moyens ». Mais il ajoute : « Ceux dont vous parlez sont des paresseux qui ciblent les chrétiens. Ils espèrent obtenir de ceux-ci une pièce et lorsque vous refusez, ils peuvent devenir violents ». Le père Amassola demande aux uns et autres de bien faire la différence entre ceux qui sont dans le besoin et les mendiants des célébrations eucharistiques. L’abbé Philipe Pacôme Mbanda Mandengue, premier vicaire de la cathédrale, connaît bien le phénomène, qui date, selon lui. « Il y a des chrétiens généreux qui se proposent d’accompagner ces mendiants dans une activité de leur choix, sauf qu’au bout de quelques temps, ils reviennent », relève-t-il.

« Nous invitons les chrétiens à la vigilance » Abbé Philippe Pacôme Mbanda Mandengue, première vicaire de la cathédrale. « Saint-Paul dans ses lettres aux chrétiens de Thessalonie dit : « Celui qui ne travaille pas ne mange non plus ». Et dans l’évangile de Saint Luc il est dit : « J’avais faim, vous m’avez donné à manger, j’avais soif vous m’avez donné à boire j’étais nu, vous m’avez vêtu ».

Nous invitons les chrétiens à la charité au partage. Cependant, il faut faire la différence entre les vrais nécessiteux et ceux qui dérangent, car le phénomène date. Il y a des gens pourvus de toutes leurs facultés, capables de travailler de leurs mains, mais qui se livrent à cette activité au quotidien. Les chrétiens habitués s’en débarrassent facilement, les autres tombent encore dans leur piège ».

© Cameroon Tribune : Mireille ONANA MEBENGA

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