Sdf – Rdpc : qui est qui ?
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Ce qui rapproche et distancie le parti au pouvoir et son premier adversaire de l’opposition camerounaise.

L’apothéose de la célébration des 25 ans du Social Democratic Front (Sdf) a eu lieu hier à Bamenda. Parmi les personnalités présentes aux côtés de John Fru Ndi, il y avait en bonne place une délégation du Rdpc conduite par son secrétaire général, Jean Nkueté. Ce qui, dans l’esprit des cadres du Sdf participait d’une simple courtoisie et de la manifestation d’une situation politique apaisée est considérée par certains comme un signe de connivence entre le parti au pouvoir et son principal adversaire. Comme pour dire qu’en 25 ans de combat politique acharné et presque radical, le Sdf et son leader se sont ramollis. D’aucuns n’hésitent plus à faire un rapprochement entre les deux partis.

Qu’est ce qui peut bien rapprocher le Sdf du Rdpc et qu’est ce qui les différencie fondamentalement ? Les présidents nationaux du Rdpc et du Sdf sont à la tête de leur formation politique depuis la création. Rien n’indique qu’ils pourront un jour en être déboulonnés. Paul Biya et John Fru Ndi apparaissent donc comme des présidents inamovibles. A la différence du Rdpc, le mandat du président national du Sdf est régulièrement mis en jeu lors des congrès du parti et Fru Ndi peut même souffrir d’avoir des challengers. Lesquelles essuient régulièrement de cuisantes défaites lors du vote. Chrétien Tabetsing, Bernard Muna, Célestin Djamen ont essayé et sont tombés devant la réalité des urnes. Or, au Rdpc, être candidat contre le président national est considéré comme une provocation.

On a encore en souvenir les regards exorbités de militants du Rdpc lors du troisième congrès du parti en septembre 2011 lorsque René Zé Nguelé osa déclarer sa candidature contre celle du président Paul Biya. Pour la petite histoire, la raclée fut à la hauteur de la bravade : 1134 voix pour Paul Biya et une seule voix pour René Zé Nguélé.

Congrès

Au niveau de l’animation du parti, la première instance dirigeante du Rdpc est le Congrès. C’est lui qui « définit l’orientation politique, économique, sociale et culturelle ainsi que le cadre général de l’action du Parti ». Il se tient tous les cinq ans. En principe. Car dans la réalité, le Rdpc souffre de l’irrégularité de ses congrès. Le dernier a eu lieu en 2011. C’était son troisième. Au Sdf par contre, les congrès sont réguliers. Ils se tiennent tous les quatre ans. Le National Executive Committee (Nec) est quant à lui chargé de faire fonctionner le parti entre deux congrès.

S’agissant toujours de l’animation du parti, les présidents régionaux du Sdf sont puissants, puisque élus par leurs camarades. C’est le cas, à titre d’exemple, d’un certain Jean- Michel Nintcheu dans le Littoral ou de Njong Evaritus dans le Nord-Ouest et Jean Tsoumelou dans l’Ouest. Au Rdpc par contre, l’élite sous l’appellation de « personnalités ressources » désignée par la hiérarchie du parti semble avoir pris le dessus sur la base. Ce que dénoncent régulièrement certains militants. Le Rdpc peut se vanter de ne pas utiliser les moyens radicaux contre ses militants, y compris les récalcitrants.

Ce qui n’est pas le cas au Sdf où les exclusions sont légion. L’article 8 alinéa 2 des statuts du parti de Fru Ndi est régulièrement utilisé comme une guillotine. Beaucoup ont fait les frais de cette disposition controversée : Tazoacha Asonganyi, Bernard Muna, Clément Ngwasiri, Siga Asanga, Dorothée Kom, Charly Gabriel Mbock, Basile Kamdoum, Jean Pierre Tchoua, Souleymane Mahamat, etc.

© Le Jour : Jean-Bruno Tagne

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