Est : Les otages toujours en captivité
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65 jours après leur enlèvement, les familles des victimes sont toujours sans nouvelle.

Emotion, stupeur et angoisse sont les différents sentiments qui animent les différents proches des seize otages camerounais enlevés dans la région de l’Est Cameroun le 19 mars 2015 dernier. Depuis que ce rapt a été commis, les parents des victimes, les proches de la famille, les amis et connaissances des différents otages sont dans l’angoisse totale.  Soixante-cinq  jours après  ce rapt, ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer surtout qu’aucune information ne filtre sur l’état de santé de ces otages. «Depuis leur enlèvement, on ne sait effectivement pas s’ils sont vivants ou morts. D’où cette inquiétude qui gagne les différentes familles», déclare un habitant de cette partie du Cameroun.

Lagdo, c’est la tristesse !

Si c’est quasiment une ambiance de  «deuil sans corps » dans cette région du Cameroun à cause de cet enlèvement, l’émotion est plus forte dans l’arrondissement de Lagdo. Sans leur maire depuis soixante-cinq jours exactement, c’est la tristesse générale dans cette circonscription administrative. Des gens sont inquiets sur  la situation sanitaire  de l’élu du peuple  et celle du reste des otages. L’absence du maire a presque paralysé les activités dans ses services depuis plus d’un mois. «Plusieurs activités sont bloquées depuis l’absence du maire. Avec l’inquiétude qui nous anime tous, il est difficile de faire quoi que ce soit sans savoir la situation dans laquelle il se trouve. Les activités sont presqu’au ralentie», témoigne un employé de la mairie de Lagdo,  qui reconnait que la vie est devenue un calvaire pour eux depuis le 19 mars 2015, date à laquelle le rapt avait été commis.

Car, en plus de Mama Abakaï, le maire kidnappé, parmi les otages se comptent aussi Sylvie Djenang conseiller municipal à la commune de Lagdo, Jacqueline Nene, présidente de la section Rdpc de Lagdo Sud 2 et autres personnalités importantes dans cet arrondissement. Les proches du maire et plusieurs autres ressortissants de cette unité administrative se comptent aussi  parmi  ces otages. «C’est plusieurs familles qui sont ainsi éplorées depuis la commission de ce rapt. C’est la confusion et la tristesse totale», précise une source joint au téléphone par La Nouvelle Expression. «Nous ne savons pas le sort réservé à notre Maire et les autres parents partis de Lagdo pour l’Est. Les gens ont peur d’aller au champ comme à la pêche depuis plus d’un mois. On prie tous les jours pour qu’ils soient bien traités et qu’on ne les tue pas», indique David, agent de la commune de Lagdo.

La recherche se poursuit

Depuis cette prise d’otage qui n’est pas le premier dans la région de l’Est Cameroun, réputée pour son insécurité, les autorités administratives et sécuritaires multiplient des réunions stratégiques pour libérer les otages. C’est toute la région qui est mobilisée.  Les réunions se multiplient pour redéployer les troupes, organiser la battue et retrouver ces otages. «La police, la gendarmerie et les autres éléments des forces de l’ordre travaillent main dans la main pour retrouver sains et saufs tous les otages. Vous savez que l’armée ne parle pas, cela ne signifie pas qu’elle ne travaille pas. Dès qu’il y aura des résultats, la presse sera informée», déclare une source sécuritaire dans cette partie du pays. Mais en attendant, on est toujours sans nouvelle de ces 16 otages.

Le rapt

Enlevé par les gangsters depuis le 19 mars 2015 dernier le maire de Lagdo et  ces autres victimes qui rentraient d’un deuil, étaient à bord des bus de l’agence «Lux Voyage» à environ 11 km de Garoua-Boulai, ville de région de l’Est Cameroun. Leur bus est tombé dans une embuscade tendue par des hommes  lourdement armés.

Selon le convoyeur de l’agence Lux Voyage qui les conduisait, le bus a été braqué et vidé de ses passagers «Ils ont pointé des fusils sur nous et ont demandé que tout le monde descende du bus. Quand nous sommes descendus, ils ont amené les passagers dans la brousse et ils nous ont demandé de partir avec notre bus», expliquait le convoyeur à la gendarmerie après le forfait. D’après celui-ci, les kidnappeurs, vu le français qu’ils parlaient, ne seraient pas des Camerounais. « Certainement des rebelles Centrafricains », pense-t-il.


Liste des otages enlevés à Gbabio, dans la nuit du 19 au 20 mars

1- Mama Abakaï, maire de Lagdo

2- Jacqueline Nene, présidente de la section Rdpc Lagdo Sud 2

3- Dama, Infirmière et présidente du réseau des femmes

4- Sylvie Djenam, Conseiller municipal à la commune de Lagdo

5- Odile Tchambia, opérateur économique

6- Oumarou Sadou, chef traditionnel de 3e degré

7- Alidou Abba, chef traditionnel de 3e degré

8- Danda, chef traditionnel

9- Alhadji Oumarou Liman, commerçant

10- Alhadji Souaïbou, commerçant

11- Ibrahim, commerçant

12- Aboubakar Abdoulaye, commerçant

13- Hamadou, chauffeur

14- Inoussa Malkaba, membre du comité local de vigilance

15- Robert Ndinga, membre du comité de vigilance

16- La seizième personne est le convoyeur qui n'a pu être identifié

Source: Cameroon Tribune du 23 mars 2015

© La Nouvelle Expression : Hervé Villard Njiélé

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