Bafoussam : Des taxis à six passagers
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De nouvelles pratiques s’installent dans le transport de ville à l’Ouest.

Le dimanche soir, il n’est pas facile de trouver un taxi dans le chef-lieu de la région de l’Ouest. La faute aux réunions « familiales », ces fameuses tontines auxquelles participent hebdomadairement toutes les personnes actives et qui bloquent remarquablement, l’instant d’un soir, la mobilité urbaine. Le 12 avril dernier, le reporter du Jour a accompagné pendant trois heures d’horloge, deux visiteurs qui voulaient se rendre du carrefour Socada au camp militaire, une distance d’à peu près 5km, par temps de circulation fluide. Leur péché, avoir à plusieurs reprises refusé de monter à bord des rares taxis qui leur semblaient déjà pleins.

Avant de partir, les conducteurs se moquaient d’eux : « si vous ne voulez pas monter, vous allez trouver le taxi où ? Nous sommes dimanche hein ? ». A Bafoussam, ville de 250.000 habitants, même lorsque les policiers sont à bord des taxis, ils transportent cinq personnes et de plus en plus six. « Quand vous êtes costaud, il préfère vous laisser. Ils préfèrent des gens qu’ils peuvent serrer », explique Jean Claude Tiénang, un habitant du quartier Banengo, qui doit se rendre chaque matin au marché B, pour chercher le « clando » qui le conduit à son poste de travail.

Basile Seutchi témoigne avoir été sérieusement insulté dans un taxi, pour avoir refusé de laisser monter un adolescent qu’on voulait porter en surcharge à l’arrière. « Le chauffeur a prétendu qu’il est mince et que le derrière porte quatre personnes. Pour me montrer que je n’étais pas un Camerounais normal, ma voisine de banquette l’a transporté sur ses pieds, en attendant que je descende. Le chauffeur a précisé que je devais acheter ma voiture si leur manière de fonctionner m’ennuie ». Les chauffeurs de taxi, eux, accusent les prix. « Le prix officiel du taxi est de 250F pour le ramassage. Mais à Bafoussam, personne ne veut payer. Presque tous les passagers nous proposent moins du prix attendu », se défend Maxime N., l’un d’eux. Nombre d’entre eux vantent le grand gabarit de leur véhicule, conçu prétendument pour porter plus de personnes que ne prévoit la réglementation.

Au départ, les taximen priaient les passagers assis à l’avant de tolérer le passager en surcharge. L’affaire s’est institutionnalisée depuis longtemps. Maintenant, on essaie à l’arrière, avec la même rengaine, le carburant qui coûte trop cher.

© Le Jour : Franklin Kamtche

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