Cameroun: De la mairie… à la prison de New Bell: PAUL ERIC KINGUE EMPORTE PAR LES EMEUTES DE FEVRIER 2008
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Cameroun: De la mairie… à la prison de New Bell: PAUL ERIC KINGUE EMPORTE PAR LES EMEUTES DE FEVRIER 2008 :: CAMEROON

Elu maire sous la bannière du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (RDPC) en juillet 2007, Paul Eric Kingue (PEK) qui avait hérité de la commune de potentiellement riche de Njombe-Penja est arrêté à la faveur des émeutes de février 2008 et jeté en prison.

Courant février 2008, interpellé par une escouade de militaires et de gendarmes, transportés par 12 camions et de l’armée et 6 pick-up de la gendarmerie, il a été placé en garde à vue au groupement de gendarmerie du Moungo à Nkongsamba, puis déféré une vingtaine de jours plus tard au parquet de cette ville pour des faits qui lui étaient jusque là étranges. Accablé par de nombreux procès tissés de fil blanc, alors qu’il avait jusque là pleine confiance en la justice de son pays, « il est surpris par les agissements de celle-ci à Nkongsamba où manifestement, les lois étaient violées, les textes réglementaires piétinés, la haine transparaissant à ciel ouvert dans les faits et gestes des magistrats chargés de son dossier ». Malgré martèle-t-il, cette animosité qui dévoilait la partialité des magistrats chargés de le juger à Nkongsamba, il continue à garder l’espoir de voir la justice lui être rendue à la Cour d’appel du Littoral à Douala.

Accusé de détournements, PEK a du faire face à une avalanche d’accusations qui ont été reparties en trois procès distincts actuellement en cours. Situation actuelle au pénal : Procès 1 : condamnation à 6 ans + 804 millions FCFA – condamnation en appel à 3 ans + 645.000 FCFA – Recours introduit en Cour suprême. Procès 2 : 14.01.2011 – condamnation à 10 ans, acquittement. Enfin procès 3 : 29.02.2012 condamnation à vie – en appel, condamnation à 10 ans + 3 402 551 FCFA de dommages + 384 915 FCFA de dépens, recours introduit en Cour suprême.

Cloué en prison depuis 7 ans, clame-t-il haut et fort, sur l’autel des intérêts privés de certains dignitaires du régime, l’ex maire de la commune de Njombe-Penja attend impatiemment que l’Etat du Cameroun veuille bien enfin lui sa liberté ; assortie des « réparations appropriées » requises par l’avis n°38/2014 rendu par le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU le 29 août 2014. 

L’espoir de sa libération prochaine est donc là. Pour lui – comme pour toutes les autres victimes de l’arbitraire judiciaire et carcérale au Cameroun – chaque jour qui passe en prison est une éternité dans l’horreur. « Le Cameroun ne doit pas se contenter des institutions internationales seulement lorsque celles-ci lui rendent les décisions favorables et devenir rebelle en clamant sa souveraineté lorsqu’il perd des procès devant ces mêmes institutions(…) L’Etat camerounais parce que prompt à arrêter qui il veut et comme il veut, doit aussi être prompt à réparer quand c’est lui qui est fautif. (…° Aucun Etat fut-il le plus fort au monde, ne peut détruire des vies sans réparations (…) Peut-être suis-je simplement en train d’ouvrir la voie à tous ceux et celles que nos « spidermen » et nos « supermen » des tribunaux, commissariats et brigades écrasent tous les jours », réagissait-il à la suite du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakari qui avait accordé une interview sur radio France Internationale, dimanche 9 novembre 2014 affirmant qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Cameroun.

Selon le ministre Issa Tchiroma Bakari, ses procès se sont déroulés selon les règles de l’art et ses avocats l’ont défendu en toute liberté. Faux ! Tonne-t-il. « A propos de mes procès, ni la loi ni l’éthique professionnelle ni les règlements ni les jurisprudences n’ont été respectés ». Pour illustrer ses dires, il confie avoir été arrêté à Njombe-Penja le 28 février 2008 sans mandat ni d’emmener ni d’arrêt. « Comment peut-on expliquer qu’un citoyen dans un Etat de droit puisse passer 20 jours de garde à vue alors que la loi de cet état n’en prévoit que 6 ? » Se demande cet ex élu du peuple qui se considère comme un prisonnier politique. Pour qui « il ne fait l’ombre d’aucun doute que mes procès ont été commandités, téléguidés et mes condamnations encadrées par l’exécutif ou ses démembrements».

© Source : Le Messager

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