La position du chef de l’État du Cameroun sur le terrorisme, s’adressant à l’ensemble du corps diplomatique le 8 janvier, à Yaoundé, a visiblement inspiré bien de ses homologues.

La preuve, le président français, lors du 45è Forum économique mondial de Davos en Suisse appelle lui aussi, à une «réponse globale et partagée face à la menace terroriste».
Prenant part, le 23 janvier, au conclave de Davos pour la première fois depuis son mandat à l’Élysée, François Hollande déclare sans équivoques :

«Je dois ici vous le dire nettement et franchement : tous les pays du monde sont susceptibles d’être touchés par le terrorisme. Beaucoup l’ont déjà été. D’autres craignent de l’être. Tous doivent s’y préparer. Lorsqu’un pays est frappé, la réponse est, bien sûr, l’unité nationale ! La France a fait face et a pris des mesures. Mais la réponse doit être globale, elle doit être internationale, elle doit être partagée. Partagée par les États et les gouvernements qui sont en première ligne, mais aussi par les entreprises, notamment les plus grandes, qui ont aussi à intervenir».

Devant la même tribune, John Kerry exhorte également les décideurs à combattre le terrorisme. «Ces atrocités commises au Pakistan, au Nigeria, en Syrie ou en Irak ne peuvent pas jamais être rationalisées. On doit s'y opposer par toutes les fibres de notre être», a martelé le secrétaire d’État américain. En effet, le 08 janvier 2015 au Palais de l’unité, en réponse aux vœux du corps diplomatique accrédité à Yaoundé, le chef de l’État camerounais déclarait déjà : «À menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la communauté internationale et notamment de l’Union Africaine et de nos organisations régionales. Nous ne devons pas nous bercer d’illusions».

Sage

Une fois encore, l’histoire donne raison au locataire de la tour de marbre d’Etoudi. Car, seul au départ pour enrayer les exactions de la secte islamiste Boko Haram, Paul Biya dans sa posture de Sage d’Afrique, est aujourd’hui rejoint par ses homologues de la sous-région, et même d’au-delà. Par ailleurs, l’Homme du 6 novembre ne s’est pas contenté de condamner les incursions des «enragés» d’Abubakar Shekau. Pour porter l’estocade à la nébuleuse islamiste qui s’active depuis quelques temps dans la région de l’Extrême-Nord, il s’est montré déterminé à aller au front. La preuve, joignant la parole à l’acte, il a déployé des forces de défense et de sécurité le long de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria : près de 7 000 hommes solidement et lourdement armés.

C’est dans la même veine que le locataire de l’Élysée, devant un parterre de plus de 2.000 leaders économiques et politiques (dont 40 chefs d'État et de gouvernement) venus du monde entier, appelle «le système financier» à couper les sources de financement à cette gangrène qui installe progressivement un climat de terreur dans le monde. A ce propos, le président français renchérit : «Pour conjurer la menace terroriste, il faut aussi lutter contre tous les trafics : la circulation des armes, les mouvements financiers. Là aussi, je pense que nous devons faire davantage.

Et puis, il y a aussi des actions que nous devons mener, dans nos propres pays, contre ce qui alimente le terrorisme : les phénomènes sectaires et fondamentalistes ; et contre ce qui peut être un terreau : les ségrégations urbaines». Il est à relever que le 45e Forum économique mondial intervient deux semaines après les attentats sanglants (avec 17 personnes sur le carreau) de Charlie-Hebdo à Paris. Après cette intervention de François Hollande, corroborant une lutte concertée contre les forces du mal à travers la planète, l’on est en droit d’attendre la participation des troupes françaises sur toutes les aires en proie aux attaques criminelles des groupes terroristes, notamment au Nord-est du Nigeria.