Cameroun, Tendance: Course folle vers les mèches brésiliennes
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Cameroun, Tendance: Course folle vers les mèches brésiliennes :: CAMEROON

Prêtes à tout pour posséder ces artifices venus des pays sud-américains et commercialisés sur le sol camerounais en cette période des vacances, les femmes vont jusqu’au-delà des limites de l’impossible. Faisant chaque jour, le bonheur des adeptes de ce business.

« 60 000Fcfa, autant pour des cheveux ? », s’étonne Jean-Jules. Les personnes autour de lui sont pour la plupart des femmes. Elles s’en amusent et essayent de le rassurer en lui confiant que ce prix est le plus bas qu’on lui propose. En ce début d’une journée ensoleillée, c’est au marché Mokolo de Yaoundé que le jeune homme à décidé de faire quelques courses pour faire plaisir à sa génitrice. « Je l’entends tout le temps parler des brésiliennes, indiennes, elle me nuit avec ça depuis plus de 6 mois et, comme c’est bientôt son anniversaire de mariage, je me disais que je pouvais lui en offrir », explique- t-il. 

Un, deux, quatre, six vendeurs… Jean se désiste et opte finalement pour autre chose qu’il trouve important à son goût telle une belle robe de soirée à 30 000 Fcfa assortie d’un collier de 15 000 Fcfa et d’une belle paire de chaussures à 15 000Fcfa aussi. Un client de perdu, mille de retrouvés pour les vendeurs qui ne lui courent pas après comme ils en ont l’habitude pour d’autres produits. « Des clients comme ça on les voit ici tous les jours », confie un vendeur.

Assis sur un tabouret, devant leur comptoir, les vendeurs appellent tous ceux qui viennent à passer, en leur proposant différents types de cheveux (Mèches) : « il y a tout ici, tu veux quel genre ? », demandent- ils. Ici, les mèches sont de tout genre : colorées, noires, raides, ondulées, bouclées, gaufrées. Ce sont des mèches qui viennent des quatre coins du monde. On parle de brésiliennes, de chinoises, de péruviennes, d’indiennes, et même de métissées. Ces greffes sont disposées sur des étagères, de la plus petite à la plus grande.

Selon le genre désiré, le vendeur se rend au magasin situé la plupart du temps dans le marché. L’unité c’est la boule, et tout est question de taille. On parle alors de pousse. Un secteur florissant 20 pousses égales à 20 cm etc.… Plus la mèche est longue, plus elle coûte cher. Les prix vont donc de 20 000Fcfa à 200 000Fcfa selon la variété choisie. Sûrs de leur marchandise, « les vendeurs de cheveux » n’ont pas le temps de s’époumoner sur le prix de la marchandise.

« Je suis très confiante, ma marchandise est la bonne dans le marché, vous allez repartir et revenir ici de vous-mêmes », affirme Estelle, une des vendeuses. Mais, ils sont tout de même conscients de la difficulté que certains clients peuvent éprouver à payer. Raison pour laquelle, aux plus hésitants, ils proposent de temps à autres de les payer en plusieurs tranches. Depuis près de dix ans, le commerce des mèches connait un essor nonnégligeable.

Salon de coiffures, instituts de beauté, marchés, parfumeries, particuliers, nombreux sont les personnes, hommes et femmes, qui se lancent à corps perdu dans ce business.

Ainsi, il est difficile de trouver un espace sans mèches. Les prêt-à-porter jadis réservés aux vêtements et accessoires en sont aussi parés de nos jours. Angèle 30 ans, a rejoint le mouvement il y a cinq ans de cela.

« En revenant d’un voyage aux Etats-Unis, j’ai constaté que de nombreuses femmes dans mon entourage voulaient des mèches et de bonne qualité, à l’époque, s’offrir des mèches brésiliennes coûtait encore cher», raconte-elle.

Pour le lancement de son business, elle a déboursé 1.625.000Fcfa.

Sa première expérience ne fut pas la meilleure, il aura fallu faire preuve de persévérance pour qu’aujourd’hui elle puisse vivre pleinement de son activité.

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