Joseph Mbah Ndam : « Cavaye doit désigner les complices de Boko Haram »
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Le député du Sdf, vice-président de l’Assemblée nationale, joint sa voix au débat en cours.

En ouverture de session, Cavaye Yéguié Djibril a parlé de « complicités endogènes » sujet de Boko Haram. Est-ce à dire que le mal est au sein de l’hémicycle ?
Lors de la session de juin  2014, le président de l’Assemblée nationale avait déjà déclaré  que les complices de Boko Haram sont parmi nous. Il nous avait sommés de les désigner. Nous ne voulons pas être les accusés, alors que nous ne connaissons rien sur le fonctionnement et les activités de la secte Boko Haram. Comme Cavaye avait dit que les complices sont parmi nous, il fallait qu’il dise que les  députés X et Y  sont les membres de Boko Haram pour que le monde entier soit au courant. Dans tous les cas, je suis étranger à tout cela. Je n’aime pas aborder la question que vous venez de me poser, parce qu’à mon avis le problème Boko Haram ne relève pas de la politique. C’est plutôt un problème humanitaire. Pour dire que ce n’est pas  quelque chose qui devait nous partager à l’hémicycle bien que nous soyons unanimes que les membres de la secte Boko Haram doivent être tous détruits. Les actions des membres de Boko Haram ne sont pas humaines. Retenez simplement que je n’aime pas ces questions.

Mais le Pan implore votre vigilance parce que l’ennemi rôde encore.
Nous sommes vigilants plus que jamais. Pour cette raison, si quelqu’un indique que les complices de Boko Haram  sont parmi nous,  qu’il les désigne clairement. Nous allons éliminer ceux-là. Nous restons vigilants pour ne pas être surpris par l’ennemi.

Quels sont les sujets brûlants sur lesquels vous souhaiteriez que le gouvernement s’explique au cours de cette session ?
Le Cameroun vit dans l’obscurité depuis quelques temps. En passant sur le premier pont sur la Sanaga à Edéa, j’ai constaté que le  niveau d’eau avait baissé sur le barrage hydroélectrique. Les rochers étaient visibles hors du fleuve. Autrement dit, la solution pour l’énergie électrique devrait préoccuper tous les Camerounais. Nous voulons que cette session soit dédiée à la discussion sur la recherche des voies et moyens pour résoudre le problème du déficit énergétique,  afin de sortir le Cameroun de l’obscurité. La même chose  devrait être faite pour l’eau. Si le débit de l’eau de la Sanaga baisse au niveau d’Edéa, c’est la preuve que nos sources d’eau sont en train  de tarir.

Que faut-il faire?
Lors de la session de mars dernier, nous avons déposé une proposition de loi sur la protection et la préservation des zones de captage, des lignes de partage des eaux et des milieux humides au Cameroun. Les gens ont pris cela pour de la plaisanterie. Vous savez que l’économie du Cameroun dépend de l’eau. Si nous sommes unis pour combattre Boko Haram pourquoi ne le serions nous pas pour la recherche des solutions à nos problèmes d’électricité et d’eau.

On peut bien changer de société en charge de la gestion de l’énergie électrique au Cameroun, mais ce n’est pas la solution. Il faut creuser le problème et revoir les démarches de privatisation. L’eau et l’électricité constituent la vie des populations. Ce ne sont pas des choses à marchander. Le gouvernement devrait être totalement impliqué dans la gestion de ces deux secteurs. Il ne faut pas amener les sociétés de gauche à droite pour venir nous tromper.

La question de la reforme du système électoral sera-t-elle à nouveau évoquée par le Sdf ?
C’est une question qui revient chaque fois. Elle est même sur la table du Sdf. Nous avons plusieurs fois demandé à ce gouvernement de reformer le système électoral pour la stabilité de notre pays. Le bicéphalisme actuel à la tête d’Elecam nous interpelle. A la fin qui gère Elecam ? Nous avons posé clairement le problème de la réforme du Code électoral. Nous n’allons pas désarmer.

Le gouvernement semble fonctionner sans cohésion. Qu’est-ce qu’il faut faire pour rétablir l’autorité du Premier ministre ?
A quoi cela va servir ? Ce gouvernement n’arrive pas à répondre aux attentes des Camerounais. Le désordre part de la tête. Quand la tête est pourrie, c’est normal qu’il n’y ait pas de discipline, en aval. Le respect de la hiérarchie n’existe plus.

© Mutations : Propos recueillis par Yanick Yemga et Pascal Dibamou

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