REDYNAMISATION DES COMITES DE LANGUES CAMEROUNAISES:Rencontre avec les comités de langues des régions de l’Adamaoua et du Nord
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REDYNAMISATION DES COMITES DE LANGUES CAMEROUNAISES:Rencontre avec les comités de langues des régions de l’Adamaoua et du Nord :: CAMEROON

Lieu de la rencontre : Eglise évangélique luthérienne du Cameroun à Ngaoundéré.Une réunion de redynamisation des comités de langues des régions de l’Adamaoua et du Nord s’est tenue à Ngaoundéré le lundi, 27 octobre 2014. Les comités de langues ci-après ont pris part à cette rencontre : dugun (un représentant), dooyayo (deux représentants), Karang (un représentant), kolbila (un représentant), gidar (un représentant). Le directeur de la direction de la traduction et de l’alphabétisation de l’EELC et son assistant Martin WEBER ainsi que M BONNE Charles ont aussi de par leur responsabilité religieuse ou administrative assisté à la rencontre. Martin WEBER est chercheur depuis de longue date sur la langue kwanja. Le Pasteur ABOU TOUKA a, par ailleurs eu à faire un état sommaire des lieux des activités des comités de langues qui font partie des 16 projets d’alphabétisation de l’EELC

Les deux représentants de l’Association nationale des comités de Langues Camerounaises (ANACLAC) à la rencontre  professeurs Etienne SADEMBOUO et Gabriel MBA, ont après le mot de bienvenue et la prière de circonstance, planté le décor en déroulant l’objet de la rencontre et en proposant un ordre du jour bâti autour de la présentation de chaque participant et des activités de son comité de langue, des perspectives nouvelles dans le cadre de la redynamisation des relations entre l’ANACLAC et les comités de langues membres d’une part, et tous les acteurs de promotion des langues camerounaises d’autre part.
Présentation des participants

Etienne SADEMBOUO a ouvert l’exercice en présentant l’ANACLAC, en fournissant des informations capitales sur l’état de l’association depuis la disparition brutale du Professeur Maurice TADADJEU le 31 décembre 2012, sur la décision  du bureau national restreint de l’ANACLAC de le porter  au poste de Président intérimaire de l’association et de la direction tout aussi intérimaire de Centre de linguistique appliquée(CLA) de l’ANACLAC.

Gabriel MBA, Chargé des programmes au CLA et trésorier de l’ANACLAC a parlé des difficultés actuelles quant au déploiement des activités du CLA au profit des comités de langues comme par le passé. Ceci est dû non seulement à cause du décès du professeur TADADJEU et des ajustements qu’il était nécessaire d’envisager, mais aussi de l’état des caisses de l’association car bien des années auparavant la plupart des comités avaient cessé d’honorer leur contribution annuelle qui aurait permis d’assurer un fonctionnement minimum.
Martin WEBER est depuis quelque temps assistant à la direction de la traduction et de l’alphabétisation. Il était avant et continue de l’être, chercheur en langue kwanja. Les 32 années passées au Cameroun lui a donné une expérience suffisante pour représenter la LBT (lutheran bible translation) à l’église évangélique luthérienne du Cameroun.
Le pasteur Daniel ABOU TOUKA a dans sa présentation en qualité de responsable de la traduction et de l’alphabétisation félicité le Professeur SADEMBOUO outre pour sa nomination, la décision de renouer avec les comités du Nord et de l’Adamaoua. Il a par ailleurs rappelé que le Professeur MBA a été son Directeur de mémoire de Master et est très content du savoir engrangé en ces moments.

David Ngang est responsable de littérature au centre de littérature Karang et accumule une expérience de 20 ans. Il évoque que de nouvelles stratégies sont en train d’être mises en place pour booster le comité de langue karang. Les élèves et étudiants sont approchés et encadrés à travers des cours d’alphabétisation pendant les vacances en vue d’une plus grande mobilisation et motivation des jeunes consciences et des nouveaux ouvriers de la langue. Il y a cependant le sempiternel problème de financement des activités du comité de langue. Pour le stage d’alphabétisation de 2014, une église aux Etats-Unis et la SIL Cameroun ont supporté la charge financière. Qu’en sera-t-il de 2015 ? Même la vente des cartes de soutien ne connait plus l’engouement des années antérieures.

Ibrahim, membre du comité dugun exprime leur difficulté à fonctionner depuis l’arrêt des financements de l’Eglise et les apports de l’ANACLAC à travers le projet COBMOL.
David Laikossa, représentant de la langue kolbila a parlé de la même situation rapportée par les dugun, doublée de la maladie et de la mort du président de leur comité de langue. Le bureau doit être refait. Cependant 4 membres s’attellent à l’encadrement des jeunes pendant les périodes d’interruption scolaire pour des cours de lecture et d’écriture de la langue. Il y a eu de remobiliser les ressources humaines frappées par la fatigue. Le conseil de bureau qui a eu lieu trois jours avant cette rencontre n’a connu que la présence de 3 membres alors qu’il était chargé de préparer l’assemblée générale de Décembre prochain.
Enseignant de culture à l’ENIEG et fervent défenseur des langues africaines et surtout du gidar sa langue maternelle, OUMAROU VONDOU a eu tout le plaisir de connaître l’ANACLAC et d’apprécier les efforts jadis fournis pour le développement des langues camerounaises.

Réactions d’éclaircissement et d’information des représentants de l’ANACLAC
A la suite des difficultés exprimées à la fois sur le plan financier et celui de la gestion et de la gouvernance des comités des langues, les représentants de l’ANACLAC ont prodigué des conseils et abouti à des consensus sur les nouvelles manières de faire de tous les acteurs. Ces nouveaux comportements sont :
a)    utilisation des structures traditionnelles de promotion et d’intégration sociale comme créneaux de financement des activités des comités de langues ;
b)    faire représenter chaque village, chaque structure sociale au sein du comité de langue pour faciliter le financement, la mobilisation des fonds et la sensibilisation
c)    réviser les comités de littérature ou de traduction pour en faire de véritables comités de langue.
d)    trouver les moyens d’honorer les contributions annuelles de chaque comité de langue à l’ANACLAC pour permettre à ce dernier de porter assistance technique à ses membres.
e)    augmenter le personnel et réduire les charges financières des comités de langue en essayant de faire rentrer les professionnels de l’enseignement formel dans le cadre des formateurs. Les professeurs de diverses matières peuvent recevoir des cours de langue maternelle pour prester dans les institutions d’enseignement formel et faire la visibilité de la promotion de la langue concernée.
f)    soumettre un rapport annuel d’activités pour le marketing des activités du comité de langue et servir de base pour la demande de soutien financier

Ces informations ont servi de résolutions pour le futur et la redynamisation des rapports entre les institutions partenaires.

Rencontre avec le conseiller pédagogique no 2 en charge du bilinguisme et de la promotion/enseignement des langues nationales de l’EELC
Après la réunion avec les comités de langue qui s’est achevée avec un merci particulier des hôtes  pour les éclaircissements fournis et les nouvelles résolutions établies, l’équipe de l’ANACLAC a rencontré Le Rev  Paul OUMAROU qui vient d’avoir la charge d’écrire un programme ‘éducation multilingue autant pour les écoles primaires et maternelles que le collège COLPRO de l’EELC. Le Révérend a exprimé sa joie de savoir qu’il aura des partenaires expérimentés pour l’aider dans sa nouvelle tâche. Aussi pourra-t-il mettre sur la table du Secrétaire à l’éducation de l’EELC et de l’Evêque un projet de bonne facture.

Après ces différents moments cap a été mis su Maroua dans l’extrême nord pour la concertation avec les comités de langue de cette autre région.

© Correspondance : Pr Gabriel MBA

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