SELON LES TEMOINS DE L’ACCUSATION : NDIOMO FLASH A VOULU EXTORQUER 10 MILLIONS DE F CFA A M.EBANG MVE
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D’après ces témoins, le document faisant état de la fortune du secrétaire général du ministère des Finances provenait de la présidence de la République. M.Ndiomo Flash a nié avoir exigé cette somme à M.Ebang Mve contre publication de ce document.

Après plusieurs renvois, les débats se sont ouverts ce jeudi 22 janvier 2015 au tribunal de première instance d’Ekounou à Yaoundé. Relativement à l’affaire opposant le secrétaire général du ministère des Finances, Urbain Noel Ebang Mve au directeur de publication de l’hebdomadaire le Zénith, Flash Ndiomo Zacharie. Ce dernier, en détention préventive à la prison centrale de Kondengui depuis octobre dernier, est accusé de « tentative d’escroquerie », de « menaces sous conditions », de « diffamation par voie  de presse » et de « dénonciation calomnieuse ».

De la déposition des deux témoins de l’accusation, à savoir M.Edoa Elie, étudiant en psychologie et M.Nta Henri, enseignant à l’université de Yaoundé 2-Soa, il ressort que M.Ebang Mve, Ndiomo Flash et les deux témoins étaient tous membres d’un club 2-0 (regroupement pour une partie de football les week end) au quartier Ekounou à Yaoundé où habite le secrétaire général du ministère des Finances, par ailleurs président de ce club.

Les deux témoins, si l’on s’en tient à leur propos, aurait été approchés par Ndiomo Flash au mois de septembre 2014 pour leur faire savoir qu’il souhaitait que M.Ebang Mve le rétribue à hauteur d’au moins 10 millions de F CFa de peur qu’il ne fasse des révélations troublantes à son sujet : « le prési (petit nom de M.Ebang Mve au club 2-0, ndlr) ne peut pas m’avoir utilisé depuis plus de 15 ans et me jeter comme un citron pressé, prési et moi on a fait des affaires suffisamment grave et j’exige qu’il me paye, il m’a utilisé comme un détective privé, j’exige qu’il me paye sinon, je vais détruire sa vie, le prési va me payer au moins 10 millions de F Cfa sur l’affaire ci », rapporte M.Edoa sur ce que lui aurait dit le directeur de publication du Zénith.

« Atangana Kouna, une autre victime de Flash Ndiomo »

Le témoin a indiqué au tribunal que Ndiomo Flash lui aurait également confié qu’il aurait eu le même problème avec l’actuel ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna et que ce dernier a fini par délier les cordons de la bourse après des menaces à son endroit. Comme pour enfoncer le clou, le deuxième témoin, M.Ntah Henri a déclaré que M.Ndiomo Flash était venu le rencontrer après un match du 2-0 pour qu’il puisse servir d’intermédiaire entre lui et Ebang Mve. Il était question que  ce dernier puisse se libérer d’une somme de 10 millions de F Cfa sous peine de publication d’un document faisant état de son immense fortune, lequel document venait d’un « bras droit de Paul Biya », avait précisé Ndiomo Flash à M. Ntah. Ce dernier aurait eu des conversations téléphoniques avec M.Ndiomo Flash pour le compte rendu de la mission. D’après M. Ntah, M.Ndiomo Flash aurait déclaré qu’il donne jusqu’au 21 septembre 2014 à Ebang Mve sinon, il va détruire la carrière du Sg du Minfi, sa vie et celle de sa progéniture.

D’après ce témoin, Ndiomo Flash lui aurait dit au téléphone : « je dirai à Atangana de balancer les choses au chef de l’Etat, je suis prêt à foutre sa vie en l’air  ». Selon M. Ntah, il aurait dissuadé Ndiomo Flash d’une telle démarche mais dit avoir découvert à la revue de presse de la télévision Canal 2 le lundi 22 septembre 2014 au matin que le directeur du journal Le Zénith était passé à l’action.

La bande sonore contenant cet échange téléphonique a été produite au débat par le ministère public  mais son exploitation s’est faite hors de la salle d’audience par souci de préserver l’ordre public. D’après certaines sources, les noms de plusieurs hautes personnalités de la République dont celui du secrétaire général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, y ont été cités. D’après les témoins de l’accusation, Ndiomo Flash n’aurait pas apprécié qu’au cours d’une partie de football dans le cadre du 2-0, M.Ebang Mve soit resté insensible au fait qu’un membre de ce club ne lui ait pas serré la main. Ce que le patron du journal Le Zénith a considéré comme un lâchage.

Flash Ndiomo nie tout en bloc

Invité à présenter les moyens de sa défense, M.Ndiomo Flash a dit ne pas se reconnaitre dans les faits que contient cette bande sonore. Tout comme il a nié avoir  fait du chantage financier à M.Ebang Mve : « quand M.Ebang Mve occupait les fonctions de secrétaire général au ministère des Mines, il avait confié au journal Le Zénith, le montage d’un projet de séminaire d’un montant de 40 millions de F Cfa, il nous a fait comprendre qu’on devait plutôt mettre 80 millions de F Cfa pour tout ce que le journal a fait pour lui, mais le projet n’a pas été validé par sa hiérarchie », raconte Ndiomo Flash comme pour dire qu’il n’était pas à 10 millions de F Cfa près.

Le directeur de publication du Zénith a dit ne pas non plus se reconnaitre dans les dépositions consignés dans un procès-verbal de la police judiciaire ni dans la signature qui y est apposé. L’accusé a également nié avoir signé un quelconque article dans le journal Le Zénith au sujet de la fortune de M.Ebang Mve : « je ne suis plus directeur de publication de Le Zenith depuis deux ans, tout comme je n’écris plus d’articles dans ce journal depuis longtemps », se défend Ndiomo Flash « mais comment expliquez vous que c’est votre adresse e-mail qui figure sur la première page du journal ? » lui demande l’avocat de la partie civile : « l’e-mail est utilisé par toute la rédaction » , lui répond Ndiomo Flash.

La présidente du tribunal a demandé à Ndiomo Flash comment il explique que les informations contenues dans un document en sa possession se retrouvent dans un journal pour lequel il travaille, il a répondu que ces informations se sont retrouvées dans d’autres journaux et qu’il peut avoir diverses sources ainsi que des conflits au sein d’une rédaction qui puisse expliquer cet état de fait. Ndiomo Flash a reconnu que M.Ebang Mve et lui était plus que des frères : « je l’ai connu en 1998, à l’époque, il travaille au Contrôle supérieur de l’Etat, le journal le Zénith a été créé en 2002 et nous avons décidé de le soutenir dans sa carrière politique parce qu’il avait beaucoup d’adversaires politiques dans la Vallée du Ntem », a confié Ndiomo Flash.

L’affaire a été renvoyée au 29 janvier prochain pour les réquisitions du ministère public. Le plaignant, M.Ebang Mve, s’inscrit toujours aux abonnés absent.

© Camer.be : Michel Biem Tong

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