Le doyen d’âge du sénat a craché le venin. C’était au cours de la séance plénière d’adoption de la loi sur la décentralisation.

Mon peuple meurt

Vendredi 5 avril, le doyen est monté sur le podium et a tenu membres du gouvernement et sénateurs en haleine au cours d’un message émouvant. Au sujet de la crise anglophone qui dure depuis trois ans et qui a fait des centaines de morts, des déplacés, des réfugiés et des dégâts matériel importants. Il s’est indigné « Mon peuple meurt, il souffre et nous nous livrons à des jeux ici à Yaoundé » Qu’est-ce que toutes ces absurdités ? Allez dire à n’importe qui, citez-moi n’importe où.

La fédération comme solution

Et pourtant, face à la dégradation du tissus social et au marasme économique consécutives à cette crise, le Social Democratic Front, principal parti de l’opposition avait, il y a plus d’un an, tiré sur la sonnette d’alarme pour demander que le sujet soit inscrit dans les débats de la représentation nationale. Rien n’y fit. Aujourd’hui, Chief Mukete dénonce « le système a échoué » et propose « la fédération est l’unique solution. « Dix Etats fédérés pour que chaque région puisse gérer ses affaires. Une position que partage le SDF depuis le début de la crise »

Je me suis battu

Plutôt, le silence du pouvoir de Yaoundé devient assourdissant. Toute chose qui provoque l’ire du patriarche : pourquoi les gens ont peur de la fédération ? Le Senat est resté silencieusement suspendu aux lèvres du doyen. Et, il a rassuré, la main sur le cœur « Je ne parle pas comme ça parce que le pays devrait être divisé » Mais seulement « lorsque vous découvrez que vous êtes délaissé et que personne ne peut vous parler, même si vous êtes sur le point de mourir, vous prononcez vos derniers mots » Et, le patriarche a conclu « Je me suis battu ardemment pour la réunification de l’ex southern Cameroon et l’ex République du Cameroun. Je ne pourrai jamais détruire cet acquis »