Pierre Mila Assouté : « La vie commune est-elle possible dans l'anarchie et dans le désordre ? »
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Mes chers compatriotes,

Le challenge le plus proche que notre pays devrait se préparer à relever ou à subir le revers, c'est la période de transition qui est déjà ouverte avec ce septennat.

Que l'alternance se fasse avec une coalition entre pouvoir/opposition ou entre opposition exclusivement. Le challenge pour ceux qui en auront la charge, sera de maintenir l'État et les institutions du pays en situation politique et financière pour fonctionner dans la sérénité et dans la cohésion d'une part et remettre l’État au service de notre peuple d'autre part.

D'où la perspective des réformes Constitutionnelles et structurelles. Tournons nous donc résolument vers cet avenir au lieu de perdre le peuple dans des ressentiments primitifs...

L'enjeu de la fin du règne de M. BIYA est sécuritaire et militaire.

Il ne sera d'ailleurs d'aucun intérêt politique, sinon d' aggraver les déchirures ethniques, d'ouvrir contre un vieil homme par récriminations ou vengeance, des poursuites judiciaires d'un type politique.

Lorsque je parle d'avenir, je pense surtout à notre jeunesse, à la reconstruction de la nation avec ces intelligences et ces talents dormants, à cette force de travail qu'il nous faudra redéployer sur le terrain de la création des richesses et des transformations sociales. Je parle de la progéniture de ce grand pays que nous devons de nouveau forger avec les jeunes et transformer en mieux ce que nous avons trouvé.

La transition se fait déjà bien qu'elle ne porte pas ce nom. Le chef de l’État, n'a de perspective de court terme que de laisser le pouvoir. Il devra réussir ou rater sa sortie du pouvoir. Il y aura donc soit une transmission volontaire du pouvoir soit une sortie de force.

Dans le camp du Président, la nuit des longs couteaux a déjà commencé. La lutte sous capes qui oppose les héritiers présomptifs est féroce. Celle que les mêmes mènent contre tous les autres l'est aussi..., ils n’hésiteront sur aucun moyen pour neutraliser toute rivalité y compris expulser le maître des lieux et le mettre en cage, voire commettre un parricide s'il le faut, conscients que le peuple ne bougera pas d'un iota pour défendre Paul BIYA qu'ils ont flageolé de leurs crimes financiers avec sa propre passivité et réactions tardives et qu'ils ont transformé en symbole d'échec

Je parle donc ici du " nouvel avenir" qui se dessine irréversiblement au bout de ce septennat. Le choix de l'alternance est en perspective. Et il se fera avec nous ou contre nous, selon notre agilité à fédérer, à rassurer le peuple ou sa frange qui a peur d'un changement de régime. Dans cette phase tout amateurisme politique est mortel pour le moindre faux pas devant les pièges nombreux tendus pour détruire toute naïveté ambitieuse. C' est pourquoi la notion du rapport de force en politique n'est pas une vue de l'esprit...

A ceux qui convoquent souvent la mort de M BIYA dans les médias en ligne, comme solution de libération et ne tolèrent pas toute position différente, je leur dirais ma conviction, pour ce pays, qu'une vacance subite du pouvoir en l’état, n'est pas ce qu'il y a d'idéal. Elle entraînerait le chaos, vu d'ailleurs l'âge et l’état de santé du Président du Sénat qui est supposé assurer la période d’intérim pour organiser l’élection.

J'imagine une coalition de synthèse ouverte entre les déçus du pouvoir « proche » du RDPC qui veulent le changement et une opposition stratégique ouverte comme voies d' alternance démocratique possible à moins d'une modification Constitutionnelle pour nommer un successeur et démissionner.

L'alternance aura lieu, incessamment, avec la volonté interne et extérieure, par l'un des moyens suivants :.

  1. La vacance à la tête de l’État
    (Démission, révolution de palais, succession, élection démocratique)
  2. La rébellion armée ou (révolution)
  3. Le coup d'État militaire

Une de ces voies surviendra avant 2025, le terme du septennat.

Il m’est apparu nécessaire face à l’importance de l’actualité et des stratégies de conquête du pouvoir des uns et des autres, de prendre la parole, avec sérieux et droiture, en ce moment crucial ou la classe politique, tous horizons confondus, au lieu de se soucier des 27 Millions de Camerounais en situation de peur, exacerbent les tensions ethniques et espèrent conserver ou se voir porter au pouvoir par des affects de l’exclusion et de rejet tribal.

Le Cameroun est un très grand pays au-dessus de chacun de nous. Il est au-dessus de nos ethnies respectives et des petits calculs des intérêts égoïstes de groupes...

Nous sommes un pays forgé avec une constellation ethnique et linguistique de plus de 250 tribus...

Projeter son destin dans un rejet Bamiléké/Beti, vendu en promotion par les théoriciens de la haine tribale, est irrespectueux des autres ethnies , abyssale et sans perspective ni lendemain pour leurs adeptes.

Le Président de la République du Cameroun a vocation à se hisser au-dessus des groupes pour être le ciment et le garant de l'unité du pays. La grandeur de notre pays exige donc de notre part, et surtout de ceux qui représentent l'État ou aspirent à le représenter, la responsabilité, le travail bien fait, la réserve verbale, la distance sur les sujets de défense nationale et de tribalisme , la droiture et le sérieux, le patriotisme nationaliste et le souverainisme.
C'est sans ambages que fondant ma perception sur ce qui précède, je vais livrer ma position sur ces sujets graves.

La situation qui prévaut chez nous découle de cinq causes qu' il faut traiter pour stopper l'hémorragie de la guerre et de la mort :

  1. La mauvaise redistribution des richesses.
  2. La promotion du tribalisme et la fascination à reproduire un pouvoir tribal à la tête de l'État.
  3. Les entorses aux règles de la démocratie
  4. la prédation de la fortune nationale par des criminels à cols blancs
  5. Le chômage de masse des jeunes. La responsabilité politique est la clef des décisions publiques. Si elle fait défaut, la contagion des troubles actuels à d'autres régions.sera inévitable.

Il faut donc regretter que la responsabilité au Cameroun, qui s'était hissé si haut en Afrique, se soit affaiblie. De nombreux centres décisionnels de la haute hiérarchie administrative et de la société civile sont affectés par les déviances éthiques.

L'action publique à un niveau élevé de l'État en est plombée et a perdu de l'audace et de la fraîcheur. Le discours public est rendu inaudible. Le tâtonnement a éloigné l'espoir. Les solutions préconisées depuis deux décades n’ont aucun impact sur le quotidien des camerounais et sur le pouvoir d'achat.

Je ne peux pas dire sans exagérer que le régime Biya n'a jamais rien fait du tout et qu'il na aucun actif depuis 1982. Le choc entre les moyens financiers publics engloutis dans les poches des individus cupides et ce qu'on aurait pu en faire avec un bon gouvernement annule ce qui a été fait. Tout se résume à la fin par le désordre actuel qui n'a de nom que l'échec. L'opération d'assainissement qui est une bonne chose ne semble pas dissuader les égoïsmes. La punition attendue dans certains cas débouche sur la promotion à un grade plus élevé.

Les Camerounais eux-mêmes semblent perdus dans ce capharnaüm. Certains demandent à la fois les arrestations des coupables désignés et appellent sans condition à leurs libérations dés les interpellations...
Par mimétisme chaque interpellation de police donne lieu à « une demande de libération immédiate et sans condition » et récemment il est apparu sur les réseaux sociaux des menaces de pyromanie punitive des forces de l'ordre. La justice populaire par le feu s'invite donc au Cameroun pour se substituer aux lois... Un pays ne fonctionne pas ainsi.

En réalité c'est la .neutralité de l'État qui est récusée par une frange de l'opinion. L’État présente les traits d' une quasi privatisation de la gestion de l'intérêt général du Cameroun.qui oblige des replis.
Les ambitions d'individus et les intérêts des clans guident l'action publique …

D' où la menace qui pèse en l'état, sur la cohésion nationale et sur le destin commun..

L'image et la parole donnée du chef de l’État qui se montre dépassé par ses hommes sont froissés et décores avec la semyotique, des petites phrases...Certains des actes pris en son nom sont parfois soupçonnés d'être inauthentiques...

Le citoyen a perdu tout repère et il agit comme dans un état de nature dont parle Hobbes : les vidéos font l'apologie des barbaries où l'on égorge des victimes de guerre..

Je m'exprimerais donc précisément ici, succinctement, sur quatre sujets y relatifs :

  1. La crise anglophone et la guerre de sécession
  2. Les revendications post électorales de la présidentielle du 07 octobre 2018
  3. La fascination du pouvoir identitaire et la haine tribale
  4. Le dernier septennat de M. BIYA ( 2018-2025) et les perspectives de l'alternance.

1°) - S'agissant du premier sujet, la guerre en régions [anglophones], s'enlise et creuse les faussés à l'unité nationale.
Notre pays a rompu avec sa légendaire réputation de nation de paix. Il connaît désormais les guerres...

Il y a aussi la guerre sur les réseaux sociaux et dans les médias, où il se livre la violence outrancière et la haine tribale exacerbées qui ne font plus mystère.

Il.y a la violence contre tout, contre la République, le Président, les Religieux, les Ministres, les Opposants...Cette violence n'est pas sans fondement. Le pays est tombé aux mains de cupides et sombres personnages.

Notre pays est entrain d'être dévalisé par milliers de milliards « sous les hautes instructions », pendant que les troubles politiques s'accentuent, créant la désolation, la peur et la mort...

Il faut s'arrêter et regarder autour de nous et derrière nous dans notre passé culturel...

L'armée a suffisamment démontré sa détermination et sa capacité à réduire la sécession armée. Elle en a les moyens et le soutien des Camerounais, mon soutien aussi. Les sécessionnistes sont peut-être persuadés qu'ils ont prouvé leur résilience dans l'adversité belligérante pour une cause historique qu'ils croient juste... Mais il s'agit de simple témérité pour discuter. Il faut les amener à mettre fin à la guerre dans l'intérêt de l'unité nationale. Les dégâts sont nombreux et énormes.

L'arrêt des combats est la seule issue pour stopper la mort en série des innocents pris en otage. Bien.sûr notre armée doit rester dans son rôle, celui de protéger notre territoire et les vies.

Le projet sécessionniste est hors du temps et sans issue au Cameroun. Il n'a pas eu d'issue au Nigeria ou ailleurs sans les drames...

Quel que soit la justesse des motivations, le renoncement est la seule issue héroïque des belligérants et de l'État. Nul.ne peut demander à un État de renoncer à sa responsabilité.

Je lance donc cet appel aux anglophones, qu'ils soient sécessionnistes, fédéralistes ou pour un État central : Il faudra renoncer aux combat, s'arrêter ou accepter de faire stopper les dégâts.

Le Cardinal TUMI a plaidé pour un cessez - le – feu. C est une bonne voie.

Un plan national du retour des réfugiés et déplacés et leur dédommagement est un acte d'unité nationale qui urge.
L' Unité nationale est notre plus grand héritage parmi les plus importants. Nous devons la préserver. Peut-être une amnistie partielle ou totale serait le prix de l'unité nationale.

Mais comment éviter de faire marche-arrière contre l' « Unité nationale » des fondateurs de notre nation, sans développer les régions avec la richesse commune ?
L’Unité Nationale est notre patrimoine national indivis. L'adhésion à ce patrimoine n'est pas un choix facultatif...

Mais la justice sociale et la fraternité qui font défaut, sont les seuls ferments de cette unité. La déconcentration des pouvoirs de développement de l'État ne crée pas des États rivaux mais elle facilite le progrès et la stabilité, facteurs d'émancipation, de la responsabilité locale et de l'unité nationale. Les États régionaux ou provinciaux par exemple, peuvent avec des élus régionaux raffermir l'unité de l'État du Cameroun. Mais l'État fédéral de type colonial est une marche-arrière qui n’éloignera pas le spectre de la guerre.

A tort ou à raison, nous sommes allés trop loin dans la barbarie, 60 ans après notre indépendance...

2°) - Sur les revendications d'un hold-up électoral.
Il faut aussi savoir s'arrêter dans la contradiction pour aller vers les décisions de leadership politique. L'on ne peut pas appeler à la fois, dans le même mouchoir, au respect des institutions, en éduquant à ne pas faire des manifestations non autorisées et convoquer la pratique inverse le jour d'après.

Les fondements des revendications post-électorales, sont évanescents chez tous les candidats. Certains ont même dû reconnaître la victoire en moteur à deux temps. Ces revendications de victoire volée s'appuient non pas sur une preuve irréfutable des PV, mais sur le défaut de transparence et la non possession de preuves tangibles matérielles de victoire.

Le fond de ce contentieux électoral repose par conséquence, sur le peu de confiance dans les organes délibérants de l'élection et dans les règles qui les régissent.

L’élection présidentielle, à moins d'être amnésiques, naïfs ou complices, a produit le résultat sur la base des règles validées par les concurrents. Cette élection est terminée, un chef d'État a prêté serment et exerce ses fonctions selon les règles de jeu des participants sanctionnées par un arrêt du Conseil Constitutionnel qui est une instance juridictionnelle ayant vidé de contenu les recours des candidats

Ce jeu formel est donc terminé...

S'il y a un autre jeu intelligible, il porterait sur l'accès au pouvoir par d'autres moyens...

Les assauts de rue non structurés et sans moyens de leur politique reproduisent simplement la répétition d'un théâtre sans consistance semblable à l’élection récusée...

Faire partir Mr BIYA par la force, c’est assumer un coup d État ou une révolution insurrectionnelle. Nous avions créé un conseil national de libération, organe de résistance qui y réfléchit et se projette dans l'avenir immédiat en tenant compte des situations dynamiques.
Les manifestations publiques des syndicats et des partis politiques sont inscrites dans la Constitution. Nul ne devrait donc être arrêté, sauf en dictature, parce qu'il s'exprime. Il est par conséquent inacceptable et condamné que les manifestations subissent les crépitements de rafales des balles de police ou autres des gendarmes et militaires. De tels actes appellent à établir les responsabilités et des sanctions

En revanche, dans tout État organisé, lorsque l'on choisit le formalisme, la légalité, toute marche qui a pour objet une révolte contre une décision de justice dont le recours juridictionnel le plus élevé est vidé, quel que soit la nature du différend, en matière d'exécution des actes judiciaires, est une rébellion si l'exécution de la décision rencontre une résistance organisée qui trouble l'ordre public.

Il faut donc choisir d’être soit rebelle (révolutionnaire ? ) soit républicain. C'est le lieu de rappeler aux formalistes que bien que notre Constitution consacre la liberté de manifester, elle ne prévoie pas les contestations ou résistances dans la rue en matière d'exécution des décisions judiciaires sans verser dans la rébellion.

L'arrêt du Conseil Constitutionnel un ordre juridictionnel est-il une exception? La frontière est mince. Les leaders du MRC et ses partisans arrêtés vont-ils bénéficier d'une justice équitable sans que pèsent sur les juges des soupçons de persécution politique?
La problématique de ses arrestations repose sur la crédibilité des juges et moins sur la nature des poursuites

Je demande une enquête sérieuse et une justice équitable pour que les Camerounais ne soient pas arrêtés, détenus, en violation des lois pour régler des comptes politiques. Cependant, les sommations de libérer systématiquement tout justiciable, formulées ci et là et au-delà du cas actuel, n' ont aucune assise dans un État respecté, l'État de droit, que nous souhaitons de tous nos vœux pour notre pays ; que ces sommations soient nationales ou internationales.
En France et en Allemagne où il y a eu du vandalisme et des mises à sac intolérables d'ambassades, ce qui est très honteux pour notre opposition, personne ne fait de telles sommations à la justice française, ni allemande...

3°) - S'agissant de la haine tribale et la fascination pour un pouvoir d'État tribal.
La gestion du pouvoir suprême est perçue au Cameroun par certains, hélas, comme l'émanation d'un Dieu du village pour changer le destin des siens...On parle désormais de tour au pouvoir, de Bamiléké, de Bulu, de Béti, sans tremblement de lèvres pour parler de magistrature suprême et de règles démocratiques... Ce sont des postures disqualifiantes.

Depuis un certains temps, il s'est développé entre les Camerounais, un credo de haine et des passions ethniques vindicatives et excessives, voire sauvages pour la quête du pouvoir d’État.
Ces passions sont nocives et font le lit à une guerre civile qui auraient des conséquences dramatiques inverses aux mouvements humains inhérents à l'insurrection de 1958...

La guerre faisait fuir les habitants des régions reculées pour se réfugier vers les métropoles sécurisées par l'État. Aujourd'hui le risque de fuir chacun vers sa région, vers son village pour y rechercher la sécurité privée des siens, est à nos portes avec ce feu de dangereux tribalistes qui est allumé.

A l'étranger, on observe dans les diasporas, les mêmes clivages ethniques attisés par des monstres des théories ethnicistes et linguistiques. On les identifie parmi ceux qui vivent à l'étranger et aussi avec le même degré, ceux qui résident au pays. La politique ne peut pas servir de levain à la guerre civile ni de prétextes à des ordres délinquants qui vandalisent et mettent à sac des chancelleries camerounaises.

Notre survie collective en tant que pays est menacée face à des agissements qu' il faut stopper. Chaque Camerounaise et chaque Camerounais, devrait prendre conscience de la zone d'incertitude du jour suivant auquel nous expose ce développement.

Les théories nocives du genre Hitlérien, les [ tontinards] d'un coté, insinuant des Camerounais de la culture des tontines et les autres, les [ sardinards] praticiens de la culture de la bouffe, doivent être stoppées sans ménagement.

La seule perspective que nous offrent de telles théories dans le langage de l'espace public, c'est la culture et l’avènement de la guerre civile.

A - Faudrait-il donc passer par une guerre civile généralisée au Cameroun au nom d'un pouvoir pour nos ethnies pour que les survivants parviennent à un vivre ensemble plus fédérateur et plus respectueux de l'unité de la Nation qui est le seul ciment de notre héritage historique ?

B - Le Cameroun peut-il survivre en tant que nation, voire en tant que pays, dans sa diversité, sans l'Unité nationale de ses peuplements et sans la cohésion, facteurs essentiels de notre paix et de notre progrès, garantis par un État fort et sûr ?

C - Un pays pris en otage entre des serres des injustices et laissé à la Merci des égoïsmes matériels privés insatiables qui ne s'arrêteraient que s'il n'y a plus rien à distraire de la fortune publique peut-il proposer les opportunités de progrès ?

D - La vie commune est-elle possible dans l'anarchie et dans le désordre ?

J’interpelle à la fois, la conscience nationale, les acteurs politiques et plus encore le chef de l'État, Monsieur Paul BIYA, sur nos responsabilités face aux menaces contre des ethnies
C' est le lieu d'indexer les groupes de pression qui exercent une influence négative dans la conduite de l’État autour de Mr. Biya sous un prisme tribal.

Dans cette perspective au lieu de servir la nation, ils échafaudent des plans de confiscation des rênes et affirment sans retenue, qu'après BIYA ce sera BIYA.

Dans le même sens, il faut regretter que par opposition à ce qui est critique, certains compatriotes soient habités par la fascination d'un pouvoir d'État aux mains d'un "frère" du village ethnique. Un tel pouvoir est sans lendemain.

Nous devons ensemble et dès à présent préparer la transition de l'ère politique et/ou de l'aire géopolitique pour rendre l’exercice du pouvoir d'État légitime et possible. Nous sommes disposés pour notre part, pour le Cameroun, à nous prêter au jeu d'une transition démocratique. Sinon il faudra s’attende à d'autres voies d' accès au pouvoir d'État.

4°) - Pour ce qui est des perspectives du septennat (2018-2025)
Le septennat de la dernière présidentielle - le résultat est rendu, il n’était pas un suspens - est consubstantiellement un mandat de transition.

L'âge du chef de l'État, Mr. BIYA : 86 ans, a déjà passé 36 ans au pouvoir. Même s'il souhaitait y rester 10 ans de plus il ne le pourrait pas. prospectivement, le défi majeur le plus urgent qui se pose aux Camerounais, dans l'opposition et dans le Rdpc, est celui de la transition et de l'avenir du destin national.

Je vais décevoir certains aussi bien dans l'opposition que ceux qui personnalisent la gestion du pouvoir. Il est inacceptable et sous aucun prétexte, d'inciter à un état de nature, de casser, de brûler tout sur son passage et de voler dans les ambassades du Cameroun au nom de l'alternance ou de la révolution.

L’élection présidentielle du 07 octobre 2018 ou ce qui en a tenu lieu, est derrière les Camerounais. Les options de l'opposition pour l'alternance sont désormais ouvertes. Mr. Paul BIYA en tant que personne est au bout du rouleau. il a fini et ne peut plus être ni une menace directe ni un espoir ni une solution de demain pour notre pays.

le match de l'alternance ou la guerre se jouera ou oppose ceux qui croient par procuration abuser de leur position et les autres, Nous.
Mais le Cameroun doit avancer quelles que soient les options. Et il faut faire vite.

Tel est le sens de ma prise de position.

Vive le Cameroun

Prof Pierre Mila Assouté

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