Le ministère de tutelle somme l’instance dirigeante de l’école de rendre publics les résultats, tandis que de l’autre côté, l’on invoque le lancement tardif du concours.

Deux ouvriers s’activent à l’entrée de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), alors qu’il est 9h. A l’aide d’une brouette, ils transportent des mottes de terre. Certainement pour débarrasser la devanture des gravas qui témoignent, tout comme le ciment encore apparent sur l’un des murs, des récentes rénovations effectuées sur les lieux. Une fois au sein du campus, le silence s’impose.

Un calme en mi-novembre (14). Pourtant, la rentrée au sein de l’Enam se fait généralement au mois d’octobre. Depuis la tenue des épreuves du 29 août au 17 septembre dernier, les résultats ne sont toujours pas connus. « Les résultats seront disponibles très certainement au courant de ce mois (novembre). Les corrections sont terminées. Les communiqués sur les admissibilités sont d’ores et déjà confectionnés», rassure une source introduite à l’Enam.

Une assurance qui s’estompe quelque peu à la lecture de la correspondance du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Michel Ange Angouing, adressée en date du 9 novembre dernier au directeur général de l’Enam, Linus Toussaint Mendjana.

« Je vous serais  obligé d’accélérer la mise à disposition dans les meilleurs délais, des procès-verbaux des différents concours d’entrée, afin d’éviter d’hypothéquer le déroulement de l’année scolaire 2017-2018 et de discréditer le processus de sélection des candidats », peut-on lire.

Avant cette conclusion, la note revient sur la répartition des prérogatives du Minfopra et du Dg de l’Enam : « Votre insoumission et votre défiance à l’égard de la tutelle technique de l’Enam ne sont pas justifiées », poursuit le Minfopra, en citant « la décision du 2 novembre 2017 » du Dg de l’Enam qui, selon lui, est illégale.

Des missives qui ne semblent pas troubler la sérénité du processus de finalisation des résultats au sein de l’école. « Il n’y a aucune brouille entre le Minfopra et le Dg. Dans sa lettre du 2 novembre, le Dg proposait un comité de dépouillement des résultats. La réponse a été la correspondance à laquelle vous faites allusion. Les résultats ne sont pas encore disponibles juste par ce que le concours de l’Enam a été lancé au mois de juin au lieu de mars comme à l’accoutumée.

En plus, les enseignants d’université et des lycées, pour ce qui est de la culture générale, sont les mêmes qui corrigent les copies d’autres concours. Donc, ils ne sont pas toujours disponibles », justifie-t-on du côté de l’Enam.

24.000 candidats ont pris part au concours d’entrée à l’Enam 2017-2018, dont des membres de la famille présidentielle, Brenda et Junior Biya. Ceci, pour 405 places disponibles pour les divisions de la magistrature et des greffes cycle B, des régies financières cycle A et B, administrative cycle A et B.