Un nouveau type de véhicules « jaunes » a fait irruption dans les paysages urbains de Yaoundé et Douala depuis quelques mois déjà.

En février 2008 lorsque les taxis de la Communauté urbaine de Yaoundé font leur apparition, c’est une nouveauté. Ces véhicules de transport en commun sont d’un nouveau genre. Ils marquent l’ère du « taxi Vip ». De la même couleur que leurs confrères, ils portent cette désignation  sur leur carrosserie. Leurs conducteurs sont tous vêtus de la même manière, chemise blanche rayonnante, cravate jaune assortie à la couleur du véhicule, servant aux passagers des formules de politesse toutes faites. La particularité de ces taxis, au-dessus des autres est sans doute qu’ils n’accueillent qu’un seul client et n’effectuent aucun arrêt en dehors de celui que le passager lui impose.

Depuis plus d’un an, ce type de taxi a disparu de la circulation. Les quelques vestibules encore présents ressemblent déjà à nos taxis d’antan. La carrosserie un peu amochée fait vieille désormais. Rien à voir avec ce qu’ils étaient à leur sortie pédante. Aujourd’hui, un nouveau genre de taxi Vip a vu le jour. Mis en circulation par des particuliers, ils dépendent de sociétés bien établies et pour la plupart appartenant à des jeunes. Pour l’instant ils se déploient seulement à Douala et à Yaoundé et ils conquièrent peu à peu de plus en plus de monde. Il y a deux semaines, Djibril, cadre dans une société de la place, effectuait un aller-retour sur Douala, partant de Yaoundé. C’est un de ses collègues qui lui conseille de faire appel à Grey cab, l’une de ces sociétés.

« Déjà le chauffeur était à l’heure. A l’arrière, j’avais une tablette, on a la possibilité de se divertir avec des films, de la musique, on se croirait dans l’avion. Sans compter la climatisation qui tourne à fond », raconte le cadre. Coût de la course après près de cinq heures à travers les embouteillages de Douala, 15.000 Fcfa. Comme son nom l’indique, ce taxi-là est de couleur grise. Des Berline.

Le conducteur de l’automobile a un look soigné et est courtois. Rien à voir avec les taxis conventionnels où le chauffeur se permet de vous dire n’importe quoi, de vous parler de sa journée, ou de la voisine qui l’a énervé, s’émerveille Céline, nouvelle abonnée du concept. Autre chose, l’agence a un dispositif technologique permettant de vous tracer sur internet. Ainsi, à chaque course, l’on sait quel chauffeur a été dépêché, et à quel niveau il se trouve. Ceci dans le but d’éviter les agressions dont les clients sont souvent victimes dans les taxis conventionnels.

Un énorme potentiel
Les grandes villes camerounaises font face au problème de transport urbain. Les moyens de transport mis à disposition au niveau local sont faibles et n’arrivent pas à satisfaire tout le monde. C’est en s’inspirant de modèles tels que l’application mobile « uber » ou lyft à l’étranger que jet liner, grey cab et les autres compagnies sont nées. Il y a quelques mois encore, une étude aux Etats-Unis révélait que « Uber », la plus grande de ces applications pèse jusqu’à 50 milliards de dollars soit plus de 30.000 dollars de Fcfa. Seulement, la concurrence avec les taxis jaunes est si grande que ceux-ci en sont arrivés à faire une grève en France. Difficile de rivaliser quand en un clic on peut avoir tout un véhicule à sa disposition.