Vingt-huit personnes, dont des touristes belges, britanniques et allemands, ont été tuées ce vendredi lorsqu'un homme armé a ouvert le feu dans un hôtel de Sousse, au sud de Tunis.

Le bilan s'est alourdi à « 28 morts et parmi eux figurent des touristes », a déclaré Naoufel Somrani, directeur des services d'urgences du ministère de la Santé. Un bilan provisoire faisait état de 27 victimes, avant qu'une 28e personne ne succombe à ses blessures.

36 personnes, notamment de nationalité britannique, belge, allemande et norvégienne, ont aussi été blessées, a-t-il ajouté.

L'attaque a eu lieu sur la plage devant le Riu Imperial Marhaba, indique l'entreprise dans un communiqué diffusé via les réseaux sociaux.

L'assaillant a visé les clients sur la plage et au bord des piscines, selon le pâtissier de l'hôtel. «J'ai entendu des coups de feu et je suis sorti voir ce qui se passait. J'ai vu quelqu'un tirer sur des touristes âgés (sur la plage). Ils sont morts», a raconté Slim Brahim. «J'ai cherché à me cacher parce que j'ai vu le terroriste entrer dans l'hôtel du côté de la piscine. Il a ensuite jeté une grenade près de la piscine».

Plusieurs médias tunisiens et étrangers, citant le ministère tunisien de la Santé, indiquent que les 28 victimes sont de nationalité britannique, allemande et belge. 

Le ministère belge des Affaires étrangères a confirmé qu'il y avait 51 Belges dans les hôtels attaqués à Sousse, en Tunisie, sans confirmer ni infirmer, à cette heure, la présence de Belges parmi les victimes décédées. Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères a en revance confirmé que quatre Belges figurent parmi les blessés : deux couples originaires de Verviers et de Namur.

Un numéro d'urgence

Le Service public fédéral (SFP) Affaires étrangères a ouvert deux lignes téléphoniques pour informer les familles des Belges qui se trouvent en Tunisie. Il s'agit du 02/501.40.01 (en français) et du 02/501.40.00 (en néerlandais). 

En fonction des informations recueillies, le département des Affaires étrangères révisera les avis de voyage dans les heures qui viennent. A cette heure, le ministre n'a pas voulu se prononcer sur les recommandations qui seront formulées.

L'auteur est un étudiant tunisien inconnu de la police 

L'auteur de l'attentat sanglant est un étudiant tunisien inconnu de la police, a annoncé vendredi le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly.

«Il est Tunisien, originaire de la région de Kairouan (l'une des villes saintes de l'islam, située dans le centre de la Tunisie, ndlr). C'est un étudiant», a déclaré le responsable à la radio Mosaïque FM. «Cette personne n'était pas connue (de nos services)», a-t-il ajouté.

«Il est entré par la plage, habillé comme quelqu'un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme. Puis arrivé à la plage, il a utilisé son arme», a ajouté M. Chelly.

Cette attaque frappe un pays qui voit monter la menace jihadiste depuis sa révolution en 2011. Elle intervient aussi le même jour qu'un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique au Koweit et la décapitation d'un homme en France.

Un précédent en 2014

La télévision nationale avait auparavant annoncé que des tirs avaient éclaté sur une plage devant un hôtel de la zone touristique de Sousse, à environ 140 km au sud de Tunis.

L'an dernier, un kamikaze s'était fait exploser sur une plage de Sousse, sans faire de victimes.

Cette nouvelle attaque est survenue un peu plus de trois mois après l'attentat sanglant contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts dont 21 touristes). Après cet attentat, le secteur stratégique du tourisme a enregistré en avril de très mauvais résultats, avec un recul sur un an de 25,7% du nombre de touristes et de 26,3% des recettes touristiques en devises.