Cameroun, Lettre ouverte : Alain Ndanga aux Bangangté
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Cameroun, Lettre ouverte : Alain Ndanga aux Bangangté :: CAMEROON

Chers frères et sœurs Bangangté, Au moment où je me penche sur cette feuille, un seul rêve m’habite : faire œuvre utile auprès de vous, mes frères d’ici et d’ailleurs, en partageant ces quelques réflexions avec vous. Mais comme vous ne l’ignorez point, pour être utile, il faut tenir à sœurs et frères un langage de vérité, même si le style pourrait être considéré comme cru voire cruelle. Un adage français ne conseille-t-il pas d’éviter de jeter l’eau du bain avec le bébé. Toute ma déférence donc aux esprits rétrogrades et fragiles qui sont nombreux dans nos rangs. Cela étant, il est important de me lire, car j’ai l’impression que nombre d’entre vous avez signé le pacte de l’hypocrisie. Mon éducation et ma personnalité me désolidarisent de cette attitude lâche et irrévérencieuse. Vous conviendrez avec moi que je n’ai que cette tribune pour l’instant qui me permet de passer mon adresse. Il n’y a pas longtemps, j’ai écrit à notre chef, S.M Nji Moluh Seidou Pokam. Vous avez été nombreux, d’autres parmi vous très proches de lui, à me féliciter du fait d’avoir mis le pied dans la fourmilière. Seulement, certains sont allés lui dire que ce n’était pas factuel, tout ce que j’ai relevé dans ma lettre ouverte. Un peu comme si vous profitiez de sa fuite de mémoire. Une "reine mère", réputée vulgaire agitatrice, est montée au créneau en me traitant de tous les noms d’oiseaux. Bien plus, elle est allée jusqu’à envoyer des messages aux élites via WhatsApp, dans le même registre de manipulatrice professionnelle, voulant laisser entendre que ma lettre au chef est une fabrication des élites du Ndé. Elle sait bien que je suis libre, mais demeure dans sa fuite en avant.

Pourquoi j’ai écrit au chef ? D’abord de par mes racines, je suis Bangangté, et pour ceux qui connaissent le sens des éloges, celles de mes filles l’illustrent à suffisance. Aussi et surtout parce que j’ai identifié dans notre communauté des malaises dont la source avait un rapport avec notre chef. En le faisant, j’ai cru enfin trouver un mobile qu’il se ravise. C’est qu’en réalité, l’imagerie populaire lui colle à tort ou à raison, tout le malheur des Bangangté et dans une large mesure, les dérives des peuples du Ndé.

Convaincu qu’un intellectuel de son acabit aura la jugeote nécessaire d’examiner la situation et déduire que je suis l’un des dignes fils Bangangté qui l’aiment, je lui ai écrit sans agression, mais avec tout le respect dû à son rang. Cette incorrigible agitatrice s’est substituée au chef, exactement comme nombre de Bangangté fulminent qu’en réalité, c’est elle qui est assise sur le trône. Ses faits et gestes le prouvent à merveille. « Elle va jusqu’à anoblir des gens », chuchote-t-on dans l’entourage de notre chefferie.

Nous étions à quelques semaines du congrès mondial des Bangangté. J’avais à cœur de voir le chef se réconcilier avec ses bras séculiers, de voir les élites Bangangté se tenir main dans la main, de vivre en direct avec toute sa solennité la paix des braves. Que non ! J’ai été exaspéré quand j’ai compris que le congrès était de loin vecteur de paix. Pour certains, c’était l’occasion

de se faire voir, pour d’autres, l’opportunité de se faire de l’argent. Pour la reine mère, les deux…

Ils ont tôt fait de déclarer les chiffres astronomiques de 20 000 personnes mobilisées, donc l’équivalent du plein d’œuf du stade omnisport de Kouekong à Bafoussam. A la vérité, des espaces et des chaises vides vus sur les photos publiées sur les réseaux sociaux, peuvent nous donner une idée réelle du niveau de mobilisation. Par contre, la mobilisation tout azimut au Nzouh Bigoup de Bazou n’avait pas besoin de ces délirants mensonges.

A supposer qu’il y avait les 20 000 personnes, cela était-il l’objectif du congrès ? Si j’ai bonne mémoire, le congrès était placé sous le signe de la solidarité, de la réconciliation et du développement. Combien de Bangangté ont-ils été réconciliés ? A quelle solidarité fait-on allusion ici ? Peut-on développer ou se développer dans la division ?

A quelques jours du congrès, une information obscène a flambé la toile. L’histoire du viol. Que s’est-il passé réellement ? Il semble que c’était un coup monté ? Quel talentueux dramaturge a pu réussir une telle mise en scène ? Pendant le congrès, je salivais de voir la petite, « prétendue victime » et sa tante monter au pupitre, déclarer devant Dieu et les hommes qu’il en était rien, que rien ne s’est produit. Hélas ! Les talentueux metteurs en scène ont tout fait pour arracher la petite du lycée classique de Bangangté et sa tante du foyer conjugal pour une destination inconnue. Incroyable ! Vraiment un film digne des fictions à la Nollywood.

Que cette histoire soit vraie ou pas, cela nous importe peu. Par contre, ce qui nous gène dans cette affaire, c’est que notre Roi y soit nommément cité, lui qui est pourtant la figure emblématique de la dignité du peuple Bangangté. Un tel bruit qui met en difficulté le symbole de la noblesse et rend fiers les Bangangté, est une salissure en mondovision de toute une communauté. Le congrès aurait été l’occasion de laver cette salissure, malheureusement les desseins inavoués de cette rencontre étaient si forts qu’il ne fallait pas prendre le risque de les changer ou de les ajuster. Occasion ratée donc à cause des intérêts égocentriques des agitateurs de tout bord qui n’ont de consistance que leur ego.

Une autre rocambolesque histoire dans laquelle est impliqué le même personnage, c’est l’affaire des peaux de panthère. J’avais à cœur d’entendre le chef pardonner à un certain Yimga, son gros bras, que l’on accuse d’avoir escroqué Sa Majesté et volé ses peaux de panthère. Or, des sources concordantes, les peaux de panthère en question étaient pourries et le chef avait demandé à Yimga et à son collègue garde rapproché du chef d’aller jeter les peaux de panthère devenues la racaille. Pourquoi est-il resté en prison pendant le congrès ? Quel était le motif de son incarcération ? J’avais suggéré au chef de l’élargir. Mais certains organisateurs du congrès se targuent de dire que ce sont eux qui ont instruit le chef de le maintenir dans les geôles. Que c’est lui qui a mis le chef en porte-à-faux avec certaines élites Bangangté. Comme s’il était plus intelligent que le chef.

Voila le congrès passé, je suis resté sur ma soif. La division s’est amplifiée. Ce sont des non Bangangté qui ont scandé la réussite du congrès. Les vrais Bangangté sont déçus. La bonne

note de ce congrès c’est le véhicule gracieusement offert au chef, un peu comme l’ont fait les Bantoum à leur guide traditionnel l’année passée. Là, les Bangangté étaient divisés. Certains ont pensé qu’il fallait d’abord débarrasser la chefferie de la souillure des hommes, lui donner un visage envieux, et non de l’abandonner, comme tel est le cas, dans une espèce de forêt secondaire.

J’avais écrit au chef dans l’espoir qu’il se dessaisisse des affaires dans les tribunaux. La star des tribunaux lui a demandé de ne pas lâcher prise. J’ai mal quand il s’est fait humilier par un certain Leunga Michel à la cour d’appel de Bafoussam dans une affaire de terrain les opposants. En fait, ce n’est pas lui qui est trempé dans de la gadoue, c’est tous les Bangangté.

J’avais écrit au chef à l’effet qu’il mette la paix dans la famille Ketcha Etienne, dont la guerre est sortie du cadre familial, je reste sous ma soif. Qui est le successeur de ce digne fils Bangangté ? J’ai vu celui que l’on a choisi en 2016 faire allégeance à Monsieur Feuba Etienne, comme étant le légitime successeur de leur père, je suis sans voix mes frères Bangangté. Des sources proches de Feuba Ketcha Etienne est dans sa posture de successeur légitime. Que le dossier judiciaire est là : certificat de non appel du certificat d’hérédité pour ne parler que de ça. Passons !

J’ai écrit au chef pour louer sa sagesse afin que la paix revienne dans la famille Tchoumba Dieudonné qui prend aussi des proportions publiques aggravantes. Heureusement que la brave Ngatchou Eugénie et enfants Tchoumba immortalisent et honorent la mémoire de leur père.

J’avais écrit au chef qu’il se rende compte du fait qu’il joue dans l’autoclave, qu’il fasse attention avec les sceaux de la République et ceux qui les incarnent. J’étais disposé à rencontrer le chef, mais que certainement la reine de l’agitation s’en est mêlée. Pas grave ! Quand le roi deviendra roi, nous irons tous faire allégeance au roi. En l’état actuel des choses, les fous et les folles du roi ne font du roi le roi. Ils embrigadent le roi, humilient le roi, manipulent le roi, marionnettisent le roi, mettent le roi à l’étroit. Un jour, le roi des Bangangté, grand ou petit, réglera ses comptes à ceux qui se sont moqués de la sagesse du roi. Aujourd’hui ces génies de la division rient, mais rira bien qui rira le dernier. Que le seigneur libère Bangangté de ses chaines.

Bonne et heureuse année 2018

Me contacter : 237 696209634/ 671157787. Courriels : hallyno@yahoo.fr, productivemonde@gmail.com

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