Soudain regain des accidents sur les axes routiers au Cameroun, c’est qui les coupables ?
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Soudain regain des accidents sur les axes routiers au Cameroun, c’est qui les coupables ? :: CAMEROON

Si l’on s’en tient aux statistiques de l’année 2016 rendus publiques lors des travaux de la 21e assemblée du Conseil national de la route (Conaroute), réunie à Yaoundé, le Cameroun a enregistré les chiffres de 3.088 accidents pour 1.102 morts. Ce chiffre était pourtant en baisse entre 2011 et 2014, 1139 personnes tuées en 2011, il est passé à 877 entre 2012 et 2013 et à 790 en 2014 .Qu’est-ce qui justifie donc l’augmentation subite du taux d’accidents sur nos routes malgré la mise sur pieds des techniques de dissuasions tels que le radar ?

Au-delà de la mauvaise qualité de route, il y’a le comportement des usagers.

Le 9 juin 2016 sur les antennes du Poste national de la CRTV, le ministre des transports Edgar Alain Mebe Ngo’o a mis sur pieds un numéro vert 8204 aux fins de signaler tout accident de la circulation, de dénoncer tout comportement inapproprié des automobilistes (excès de vitesse, dépassements dangereux, surcharge des passagers, téléphone au volant, état d’ivresse au volant, etc.) et des agents de la police routière (corruption, arnaque).’’ Selon le communiqué.

Dans les agences de transport notamment General, Finex, Touristiques, les responsables ont installé des systèmes de tracking pour le contrôle des chauffeurs, les numéros sont affichés dans les bus pour dénoncer tout comportement irresponsable des conducteurs.

Plus de 70 morts enregistres suite aux accidents de circulations sur les routes camerounaises au mois d’AOUT 2017.

Gérôme est Directeur administratif et financier dans une entreprise basée à Douala, c’est tout sourient qu’il explique : ‘’ quand je vais prendre l’axe routier le weekend pour un long trajet, je m’arrange à avoir dans ma voiture une bouteille de whisky, surtout lorsque je voyage seul, généralement j’arrive à destination la bouteille vide’ ’.Sur l’axe routier Bafoussam-Douala, il faut rouler à 80 Km pour être sure de ne pas subir la foudre des conducteurs qui même dans les virages font des dépassements à 100-120 Km/H,’’il faut être à la cabine des véhicules pour vivre le comportement des conducteurs de véhicules sur nos routes, des usagers qui pour la plupart maitrisent les positions des routiers et du scanner. ’’Précise un chauffeur dans une agence de transport.

Parti de Bafoussam, vous voulez vous rendre dans les localités situées sur l’axe Douala Yaoundé .Ce sont des petits véhicules qui généralement assurent le transport sur ce trajet. Un phénomène est connu de tous, le ‘’ petit cho’’, il s’agit du quatrième passager de la cabine, neuf passagers au minimum dans des petit véhicules à 5 places sur un trajet parfois d’à peine 30 km. Ce n’est pas par manque de véhicules de transport ou à cause de l’état des routes, non vous roulez sur la national numéro 4.

La plus grande curiosité c’est lorsqu’on aborde le virage qui mène au carrefour de l’arrondissement de Bandjoun, vous trouverez toujours des patrouilles mixtes, policiers et gendarmes. Comment font-ils pour laisser passer des petites voitures transportant 9, parfois 10 passagers .Pour comprendre, il faut interroger les jeunes garçons qui généralement aident les routiers à ouvrir la voie,’’ le jour où je rentre sans argent j’ai mes 10 000 dans la poche’ ’précise un parmi ses jeunes.

La corruption des routiers est tellement réelle, il suffit juste de voir la qualité de véhicules supposés avoir traversé les postes de contrôles, voitures sans visites techniques, équipements obsolètes, tous ces comportements décris, alcoolisme, irresponsabilités, et mauvais états de véhicules ,vous les apercevez sur nos axes routiers, vous n’êtes plus surpris de voir un usager rouler dans la nuit sans phares , traversant les postes de contrôles sans être verbalisés.

A côté de tout ceci, des gros véhicules camions régulièrement en pannes qui ne se gênent pas de garer à des virages, principales causes des hécatombes sur nos routes.

La route ne tue pas, disait un artiste musicien camerounais

L’Afrique du sud compte parmi les meilleurs réseaux routiers au monde, avec près de 780 000 Km de routes, pourtant c’est 11.000 morts enregistrés en moyenne chaque année dans les accidents de la circulation et qui coûtent au pays l'équivalent de 26 milliards d'euros, soit 10% de son produit intérieur annuel. Motif : Vitesse, conduite sous l'influence de l'alcool, usage de la route par les piétons irresponsables.

En Cote d’ivoire, selon l’Office de la sécurité (OSER), le bilan d’accidents de la route est alarmant ,plus de 6 856 accidents de la circulation enregistrés, uniquement à la fin du premier semestre 2016 qui ont fait 5798 blessés graves et 367 décès. Ce qui fera dire que la route tuerait plus que le Sida.

‘’Les patrouilles mixtes doivent faire leur travail au lieu de ne s’intéresser qu’a la corruption, aujourd’hui le système de radar est devenu un moyen pour enrichir les routiers, lorsque vous êtes pris en flagrant délit, les routiers préfèrent empocher 5000 FCFA au lieu de vous envoyer payer 25000FCFA de pénalités au trésor public ’’ explique un usager de la route qui pense que les premiers à être sensibiliser c’est les agents de répression, il propose aussi de former les hôtesses des agences de transports, il y a plus de sécurité lorsqu’on voyage avec à bord un chauffeur, ce qui favorise une meilleure visibilité côté droit, pour mieux guider le conducteurs lors des virages et dépassements.

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