Henri-Lévy, Cameron, Sarkozy : terroristes
FRANCE :: POINT DE VUE

FRANCE :: Henri-Lévy, Cameron, Sarkozy : terroristes

Le 14 septembre dernier, le Parlement britannique a rendu public un rapport sur le rôle que l'aviation du Royaume-Uni, engagée le Premier ministre de l'époque David Cameron, avait joué pour intervenir en Libye et assassiner Mouammar Kadhafi. Selon ce rapport réalisé par une commission parlementaire des affaires étrangères, composée en majorité de conservateurs, l'intervention occidentale en Libye, qui permit la chute et la mort de Kadhafi, était fondée sur des «postulats erronés» Le député britannique Crispin Blunt, pourtant membre du parti Conservateur de David Cameron, a enfoncé le clou. Il dit dans ses différents commentaires que David Cameron avait agi en Libye " par suivisme" au président français Nicolas Sarkozy", alors que cela aurait pu être une "opération limitée destinée à protéger les civils, elle s'est transformée en une politique opportuniste de changement de régime en Libye".

Retenons ceci: Nicolas Sarkozy se targue d'être l'ami du philosophe Bernard Henri-Lévy et du journaliste Christophe Barbier. Le premier avait montré ses limites pour prendre la relève de son père André, richissime négociant en bois, qui opérait à la sofibel, dans les forêts de Belabo. Le second est arrivé au journalisme comme par effraction, alors qu'on le voyait enseignant de lycée au terme de sa formation à l'école normale de la rue d’ULM aux environs de Paris. Les deux sont devenus la locomotive de la pensée publique en France. Leurs discours sont des dogmes, les réfractaires sont des hérétiques voués aux gémonies.

Bernard Henri-Lévy et Christophe Barbier avaient alors conseillé à Nicolas Sarkozy d'intervenir militairement en Libye, de diviser ce pays en "Libye utile", la pétrolière, et en "Libye aride". Ils avaient recommandé l'élimination physique du dirigeant libyen, hypothèse qui ne déplu pas à Nicolas Sarkozy. Le rapport britannique a un chapitre entier consacré à la France. Ce chapitre épingle sévèrement Nicolas Sarkozy. Les parlementaires britanniques listent les motivations qui auraient poussé le président français à agir en Libye, citant une conversation entre des officiers de renseignements français et Sidney Blumenthal, conseiller d'Hillary Clinton, qui était à l'époque secrétaire d'État. Cinq raisons auraient poussé Nicolas Sarkozy à intervenir:

  1. Accéder au pétrole libyen
  2. Accroître l'influence française en Afrique du nord
  3. Améliorer sa situation politique personnelle en France
  4. donner l'occasion à l'armée française de reprendre son rang
  5. Contrer la prétention de Kadhafi à remplacer le leadership de la France dans l'Afrique francophone.

Les Anglais ont le mérite d'avoir initié cette enquête parlementaire. Elle fera jurisprudence dans le monde sur les attitudes politiques des occidentaux notamment en Afrique. Le courage britannique tranche avec l'insolence et le mépris français. Si un dirigeant albanais, lituanien, croate ou bosniaque avait été tué par l'aviation française, cette affaire ne serait pas restée sans suite. Puisqu'il s'agit d'un Arabe africain, bof ...! Les Parlementaires, l'opposition politique et la justice de France pourraient interroger Sarkozy sur des "affaires" intérieures; elles pourraient même l'empêcher de se faire réélire à l'Élysée, ... mais pas pour un chef d'état africain assassiné.

Le terrorisme n'est pas seulement celui des poseurs de bombes, celui des barbus kamikaze. Il est aussi celui de la pensée unique imposée; il est également celui des chefs d'état qui font légitimer leurs actes par le Conseil de sécurité afin de détruire des États souverains, comme l'ont fait Cameron et Sarkozy en Libye.

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo