Dans les crevasses de Mimboman
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La circulation sur l’itinéraire hôtel terminus jusqu’à la mosquée Essos donne des frissons aux conducteurs des véhicules à cause de la dégradation de la chaussée.

Youssoufa, conducteur de taxi, vient de laisser son véhicule en pleine chaussée ce 15 novembre aux environs de 17h pour aller demander de l’aide à un groupe de jeunes gens débout non loin de l’endroit où son véhicule est coincé. Se rendant à Terminus Mimboman, le véhicule de Youssoufa est entré dans une crevasse en face de l’Eglise évangélique du Cameroun au quartier Essos. Les trois clients qu’ils transportaient ont préféré emprunter un autre véhicule, disant qu’ils n’avaient pas de temps à perdre. Certains chauffeurs de taxi de passage tentent de prodiguer quelques conseils à Youssoufa. Des conseils qui semblent plutôt le choquer. « Vous me demandez de faire marche arrière, pourtant, vous pouvez garer et m’aider à sortir de ce ravin. J’ai tenté de faire marche arrière, en vain. Il faut absolument pousser le véhicule pour le sortir d’ici », dit le chauffeur de taxi. Un peu plus loin, un véhicule d’une compagnie de téléphonie mobile patine dans une mare d’eau.

Depuis plusieurs mois, circuler à bord d’un véhicule sur le tronçon mosquée Essos terminus Mimboman est devenu un calvaire, plus précisément à partir du Complexe Madison jusqu’à la mosquée d’Essos. Ce 17 novembre aux environs de 13h, le taxi qui nous a transportés a pratiquement passé une dizaine de minutes entre la mosquée et l’hôtel Terminus. Ce tronçon d’environ un kilomètre et demi est jonché des crevasses qui atteignent parfois 40 centimètres de profondeur. Pendant la saison pluvieuse, la circulation était encore plus pénible. « La semaine dernière, je suis entré dans un trou plein d’eau c amer . b e, le moteur de mon véhicule s’est arrêté immédiatement. J’étais obligé d’aller au garage », témoigne Robert, chauffeur de taxi. Le mauvais état du tronçon mosquée Essos Terminus Mimboman rend encore plus pénible la circulation pendant les heures de pointe « C’est difficile de circuler ici le matin et en soirée, à cause des embouteillages. Cette route est en train de se dégrader, mais nos autorités semblent ne pas prendre compte de cette situation. Pour une distance d’un peu plus d’un kilomètre on est obligé de passer entre 10 et 15 minutes derrière le volant, c’est trop pénible », se plaint Romuald Ndongo, un autre taximan.

L’entrée du marché située à côté du Complexe Madison est bouchée en cette fin de matinée du 17 novembre par une longue file de clients qui attendent un taxi. Une situation qui en ajoute au calvaire des taximen, dans la mesure où chaque chauffeur se gare à sa manière pour prendre les clients. Ce tronçon est situé entre Yaoundé 4ème et Yaoundé 5ème. Pour de nombreux conducteurs de taxi, cet itinéraire est quasiment inévitable dans le cadre de leur profession « Nous transportons des clients qui vont au marché Essos, et vous savez bien que c’est l’un des grands marchés de Yaoundé. Ce qui veut dire que c’est presqu’impossible de travailler en une journée sans passer par ce tronçon. Après trois passages sur cette route, vous constaterez que votre véhicule a des problèmes. A cause des crevasses que se multiplient sur la route chaque jour, j’ai eu crevaison ici au mois de septembre dernier », témoigne Rigobert Noung, conducteur de taxi.

Des accidents s’invitent

Hier 17 novembre, une bagarre entre deux conducteurs de taxi a été de justesse évitée par les populations. A cause du mauvais état de la route, l’un des chauffeurs est allé heurter un véhicule roulant au sens inverse. Il voulait éviter de s’embourber dans une crevasse. Il accuse son camarade d’avoir refusé de lui céder le passage.

© Le Jour : Prince Nguimbous

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