Lutte contre Boko Haram : Près de 500 personnes interpellées
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Elles sont gardées à vue au groupement mobile d’intervention n°2 à Douala.

Ahmadou Sahirou a eu peur vendredi. Aux environs de 10 h, le jeune homme, commerçant au lieudit ancien 3ème à Douala, a soudain vu arriver des cars constitués de policiers, gendarmes et militaires. « Ils contrôlaient tout et exigeaient la Carte nationale d’identité (Cni, ndlr)», souffle le jeune homme. Ahmadou, les mains tremblantes, a cherché durant près de cinq minutes, sa Cni dans son sac à dos, sous le regard « sévère » d’un policier du Groupement mobile d’intervention (Gmi). Il l’a trouvée au fond de son sac. « Ma carte était devant moi, avoue-t-il. Je ne la voyais pas parce que je tremblais ».

Le commerçant a eu plus de chance que la centaine de personnes embarquée ce 7 août 2015. « Il y avait plusieurs équipes de policiers, militaires et gendarmes, qui raflaient des gens. Il y a eu plus de 200 personnes interpellées et amenées à Bonanjo »,témoigne-t-il. Information confirmée par une source au Groupement mobile d’intervention (Gmi) n°2. Elle assure que près de 500 personnes ont été interpellées dans les quartiers Yassa, à l’entrée Est de la capitale économique du Cameroun, à Makea, dans l’arrondissement de Douala 2ème et au lieu-dit Ancien 3ème.

« Les rafles ont commencé à 6 h au lieu-dit Gare centrafricaine, au quartier Yassa. Plus de 200 personnes, hommes et femmes, ont été interpellées et conduites au Gmi à Bonanjo », confie une source à la brigade de Bakoko. Qui détaille : ces personnes, des Centrafricains pour la plupart, n’avaient pas de documents délivrés par le bureau du Littoral du Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (Hcr), ni aucun autre document pouvant les identifier. « Nous sommes dans un contexte très délicat au Cameroun où Boko Haram tue la population. On doit pouvoir mettre un nom sur tout visage », poursuit la source.

En dehors des interpellations, des bidons d’essence frelatée ont été saisis au quartier Yassa. « Nous ne savons pas la contenance exacte », lâche un gendarme. Plus de 100 motos, sans dossiers justificatifs, ont également été saisis au cours de ces rafles. Difficile de savoir à qui elles appartenaient pour l’instant. Ce gendarme assure que c’est après exploitation des personnes interpellées et conduites au niveau du Gmi à Bonanjo, qu’ils pourront identifier « les fautifs et les innocents ». « Dès lundi (10 août 2015), nous allons procéder à leur identification. D’autres ont peut-être laissé leur Cni, documents du Hcr et pièces de leurs motos chez eux. Leurs proches viendront avec. Ceux qui n’auront pas ces documents seront déférés », avertit un policier.

© Le Jour : Josiane Kouagheu

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