Boko Haram : Les yeux doux de Hollande à Biya
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Le 28 février dernier, le président français a adressé un message de soutien  au chef d’Etat camerounais, pour sa lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Un message qui intervient près d’un an après la déclaration de guerre de Paul Biya.

«Consciente des sacrifices consentis par votre pays, la France se tient et demeurera aux côtés du Cameroun. Nous prolongerons nos efforts pour que se poursuive la mise en œuvre d’une réponse robuste et concertée aux agissements criminels des terroristes» C’est en ces termes que le président de la République française a tenu à témoigner son assistance à son homologue camerounais, au soir de la marche patriotique dédiée à l’armée camerounaise et  aux populations de l’Extrême-nord, victimes de la sauvagerie des illuminés de la secte islamiste installée au Nigéria.

Une marche au cours de laquelle, l’ambassadeur de France au Cameroun, Christine Robichon a d’ailleurs été accueillie par des slogans anti - français tels : «On ne veut pas de la guerre ! On ne veut pas de Boko haram ! On ne veut pas de la France ! On ne veut pas des colons!» ou encore « la France offre des casques et des gilets pare-balles au  Cameroun, tandis qu’elle donne des chars à Boko haram». Des messages qui illustrent bien la suspicion que l’opinion camerounaise fait peser sur la France quant à sa sincérité de s’impliquer  activement dans la lutte contre la secte d’origine nigériane.

Ainsi, en présentant samedi dernier ses «plus profondes et sincères condoléances» au président camerounais et aux familles des disparus, François Hollande a probablement voulu se désolidariser de la de la connivence avec Boko haram que lui imputent certains Camerounais.  Sinon comment comprendre que ce soit près de dix mois après la déclaration de guerre de Paul Biya au sommet de Paris du 17 mai 2014 que le président  français daigne enfin, solennellement s’émouvoir   des dégâts perpétrés par ces terroristes au Cameroun?

Récemment en visite au Cameroun, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius s’est dit « très surpris en discutant avec madame l’ambassadeur (…) qu’ici, certaines personnes pensent que la France n’est pas contre Boko haram. Cela n’est que le produit de leur imagination car s’il est un grand pays dans le monde qui combat Boko haram, c’est la France. » A soutenu le chef de la diplomatie française face à la presse. Certes, cette opinion qui tend à prospérer dans l’opinion publique camerounaise, n’est juste ici qu’une rumeur. Cependant, il n’en demeure pas moins vrai que  la position des autorités françaises concernant  cette guerre reste de nature à bien l'amplifier.

A en croire le ministre français, la France apporterait à notre pays son soutien sans intervenir directement dans le conflit, ce à travers entre autres : la reconversion de la dette camerounaise en investissements, la mobilisation des moyens satellitaires et l’usage des avions pour le renforcement du renseignement. Or depuis près d’un an que le Cameroun s’est engagé au front contre cette nébuleuse, rien ne laisse entrevoir une telle contribution de la part de la France.

En attendant d’identifier clairement et de démanteler l’obscur réseau d’approvisionnement en armes de Boko Haram, Laurent Fabius a annoncé avant de quitter le territoire camerounais qu’une visite de François Hollande est envisagée au Cameroun dans les prochaines dates. Quand on sait que depuis Jacques Chirac en 1999, le Cameroun n’a plus reçu une visité d’Etat d’un président français sur son sol, l’on est en droit de se demander si à travers toutes ces «attentions», la France ne serait pas dans une opération de charme, pour tenter de retrouver l’autorité qu’elle exerçait sur son « meilleur élève», devenu apparemment moins réceptif aux instructions du maître.

© La Nouvelle Expression : Thierry Christophe Yamb

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