L’ultime honneur militaire a été réservé au fils prodigue ce samedi 14 février 2015.Décédé le 25 janvier 2015 à l’hôpital Américain de Neuilly (Paris, France) d’un AVC intolérable, « Wabo Souop Sa’ Do’ », grand guerrier et notable de la chefferie supérieure Baham » ne rendra plus jamais compte à Paul Biya, son patron qui avait bien voulu le sauver par l’entremise d’un avion médicalisé mais, il rendra compte désormais à Dieu qui l’a appelé à lui, le dérobant ainsi de l’affection des siens. 

A 76 ans bien sonnés, que pouvait-il encore demander au tout puissant après avoir célébré ses noces d’or le 19 décembre 2014 aux côtés de sa charmante Anne et avec qui, de leurs entrailles, plusieurs enfants sont sortis? 50 ans de vie commune sous le sceau de la tolérance, n’est pas du bricolage tout de même. C’est dire que l’Inspecteur Général à la Gendarmerie nationale, son dernier poste de commandement a vécu intensément.  L’homme ennemi de la criminalité nanti d’un cv de musée, qui a bravé la dernière marche de grade militaire a tiré sa révérence sans reproches avec indicateurs de performances, ses bons et loyaux services rendus à la nation camerounaise. 
L’amour des concitoyens à un héros monumental tout court, qui savait manier l’art d’attaque et d’esquive, s’est traduit par la solennité de la cérémonie que je ferai bien de dire très courue. Les faits d’armes exhumés lors des témoignages des parents, des proches et des décideurs à hautes sphères de l’Etat, en disaient long. On ne dira jamais assez, « aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».

Des cérémonies  grandioses !

En présence du ministre secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie, représentant personnel du ministre de la défense représentant à son tour le Chef de l’Etat, l’on a vu en première ligne, les ministres Jean Claude Mbwentchou du Minhdu, d’Alamine mey des finances, de Jean kueté, SG du RDPC, le Gouverneur de la région de l’Ouest, un carré spécial au groupe social du 30, de nombreuses autorités administratives , traditionnelles et religieuse sont venues rendre un hommage mérité à l’élite émérite des hautes terres de l’Ouest. 

Quand les 22 soldats aux pas synchronisés  ont foulé le lieu des cérémonies, portant sur leurs épaules leur patron inerte, poitrine garnie de médailles, couché dans un assemblage de bois bien poli et couvert des couleurs vert, rouge et jaune, les participants comptés par millier, ont libéré chacun leurs émotions en laissant couler quelques gouttes de larmes. Conscients qu’il effectue là son dernier combat, les convives savent tout de même que la vie à lui réservée par le seigneur sera éternelle. Chrétien engagé, le général l’a été. Qui comblera le vide qu’il laisse dans sa paroisse EPC Marie Gocker de Yaoundé ? Heureusement quand le Seigneur extinct une voie, il illumine d’autres.

Une heure, c’était le temps imparti pour retourner toute la gloire à Dieu. L’EEC représentée par le président général le Pasteur Batomen Henga et l’EPC, ont assuré l’office religieux. La mission pour les hommes de Dieu était de passer le message de paix, de pardon. A dessein que des hommes qui gèrent ce pays ne tiennent pas compte de leurs positions, mais de leurs responsabilités.

Les coulisses

Nous osons croire que le message divin est passé même si certains invités pendant le culte, ont trouvé refuge dans des débits de boissons spontanés dressés pour la circonstance. Quelque soit le prix proposé, ces commerçants de fortune ont épuisé leurs stocks. 

Express union a trouvé également l’occasion de renforcer sa publicité avec des messages floqués sur les parasols dont de jeunes filles habillées aux couleurs de l’entreprise portaient pour accompagner des invités à leurs places respectives. Chacun aura trouvé son compte. Ne dit-on pas le malheur des uns fait le bonheur des autres ?
D’un angle de la place des cérémonies, les brasseries du Cameroun avaient installées les fûts contenant de la bière à pression. Les chauffeurs des personnalités et des hommes en tenu se bagarraient pour avoir de quoi couper la soif qui se présentait avec insistance. 
Les chefs traditionnels arrivés après toutes les autorités, sont repartis pendant la prédication pour les obsèques de leur défunt collègue, le roi Bapi dans l’arrondissement de Bafoussam rural.

Des témoignages émouvants

Paul Ngougnou de la CRTV, master of ceremony, pendant la phase des témoignages, a eu fort à faire. Il fallait à chaque fois faire des signes aux gens qui prenaient la parole et ne voulaient plus la libérer même quand le soleil imposait sa témérité. Pour le soldat exemplaire qui a rangé son arme, c’était l’extrême adieu. 
Le message de condoléance du Chef de l’Etat a été lu par le préfet des hauts-plateaux. Ce point de l’ordonnancement a ainsi marqué la fin de la cérémonie. L’inhumation a suivi dans sa résidence  perchée dans une forêt primaire. 

Ici, une collation digne de nom a permis aux participants de refaire leurs forces avant de reprendre la route pour leurs domiciles respectifs. Camer.be présent à cette cérémonie, implore le ciel afin que la terre qu’il a léguée à nos ancêtres lui soit meuble.