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© Camer.be : Paul Moutila
- 28 Feb 2024 07:41:30
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CAMEROUN :: AFFAIRE BRUNO BIDJANG : IL FAUT DÉFENDRE L’ÉTAT ET LA DÉMOCRATIE EN TOUTES CIRCONSTANCES :: CAMEROON
Dans une société où la morale, l'intellect et la politique semblent s'effriter, il est crucial de se lever pour défendre les valeurs fondamentales de l'État de droit et de la démocratie. L'affaire Bruno Bidjang est un exemple édifiant de cette nécessité.
Bruno Bidjang, journaliste pour VISION 4, peut susciter des réactions mitigées, voire hostiles. Certains le jugent détestable, critiquant son travail pour une chaîne de télévision accusée de propagande ethnique, son comportement parfois ostentatoire, voire son exhibitionnisme, même dans sa vie privée.
Cependant, la raison de son arrestation et de son emprisonnement par le tribunal est particulièrement troublante : la propagation de fausses nouvelles. Cette inculpation soulève des questions politiques et juridiques majeures.
D'un point de vue politique, son incarcération semble être une réponse à ses récentes dénonciations sur la nature apathique des Camerounais. Sur le plan juridique, l'inculpation ne relève pas de la compétence du tribunal militaire, mais plutôt d'un tribunal civil.
Pourtant, ceux chargés de défendre l'État de droit restent étrangement silencieux. Journalistes, syndicats, politiciens, tous demeurent muets. Pourtant, il est de leur devoir de garantir que les droits des citoyens ne soient jamais bafoués, quelles que soient leurs convictions politiques, idéologiques, religieuses, ou leur appartenance raciale ou ethnique.
Les journalistes, principaux acteurs de la liberté d'expression, se montrent étrangement réticents à aborder cette affaire. Cependant, le régime envoie un message politique clair : ceux qui s'opposeront subiront le même sort.
L'État de droit et la liberté d'expression sont des combats constants, indépendamment des circonstances, et ne doivent jamais être sacrifiés au nom de la complaisance ou de l'apathie.
Il est inacceptable de dénoncer l'injustice sélectivement, en fonction de nos préférences personnelles, tout en acceptant l'injustice lorsque cela convient à nos intérêts. Les règlements de compte, les rancœurs, les vengeances ne peuvent en aucun cas constituer une base pour une politique saine.
Dénoncer la détention de Bruno Bidjang ne revient pas nécessairement à le défendre sur le plan moral. C'est défendre les principes et les valeurs de liberté et de démocratie auxquels nous aspirons. C'est défendre un idéal de société que nous espérons voir émerger.
En somme, l'affaire Bruno Bidjang nous rappelle la nécessité impérieuse de rester vigilants et engagés dans la préservation des fondements même de notre société démocratique.
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