Pour une meilleure viabilisation du sport camerounais
CAMEROUN :: POINT DE VUE

Pour une meilleure viabilisation du sport camerounais :: CAMEROON

Il n’est pas exagéré de dire que le sport est, dans le contexte camerounais, un véritable fait social, voire un fait social majeur lorsqu’on voit la place qu’il occupe dans le quotidien des Camerounais. Il n’y a qu’à voir l’effervescence autour des grandes compétitions sportives (nationales, régionales et internationales) qui généralement déchainent l’alacrité des fans les plus passionnés quelle que soit la discipline concernée, ou encore la passion brûlante du bambin qui joue aux « goals » avec ses camarades de lycée, dans l’espoir de caresser la carrière de son idole Eto’o, Ronaldo ou Messi.

Il faut dire que dans un contexte morose, plus que jamais marqué par un climat de précarité et de récession économique - auquel s’ajoute une fracture sociale souvent importante entre l’élite dirigeante et le peuple - le sport fait plus que jamais office de panacée provisoire contre les affres d’un quotidien où le Camerounais moyen a cessé de rêver. Mais il cimente également le «vouloir vivre au collectif» de Renan ; lequel fonde le socle de la nation - autant que n’importe quel dialogue – en gommant les dissensions ethniques ou linguistiques qui, tel un caillou dans la chaussure, paralyse le développement du pays.

Malgré son rôle dans le développement protéiforme du pays, le sport ne reçoit hélas pas toujours l’attention qu’il devrait avoir de la part de ses acteurs politiques et économiques, qui semblent totalement déconnectés des préoccupations directes des sportifs, voire des Camerounais. Les scandales récents qui n’ont cessé d’éclabousser la scène sportive camerounaise témoignent de ce fait malheureux.

En l’espace d’un an, le Cameroun a vécu l’opprobre du retrait d’une Can fortement médiatisée ; des problèmes de primes impayés aux athlètes lors des compétitions internationales ; des problèmes de subventions non reversées aux athlètes évoluant dans les championnats locaux auxquels s’ajoutent des querelles intestines entre institutions sportives (la Fecafoot et la Lfpc) et un manque criard de promotion des disciplines qui ne se jouent pas avec un ballon rond sur une pelouse. Toute chose qui donne le sentiment que le sport est un chantier secondaire pour les décideurs ou, pire encore, un instrument pour la réalisation de leurs intérêts personnels. Le portail des camerounais de Belgique. La source de cet état profond de déréliction et de vision des acteurs du sport peut également s’expliquer par un manque, voire une méconnaissance des outils techniques, voire épistémologiques nécessaires à la maîtrise des questions et des dossiers sportifs. Voilà pourquoi le besoin d’une formation pointue sur les plans théorique et pratique à destination des acteurs institutionnels, professionnels mais aussi des particuliers dans les sciences sportives apparaît comme un « impératif catégorique » ; ce dernier étant à même de faire éclore le plein potentiel du sport camerounais.

De ce fait, des initiatives comme le Centre d’études et de recherche en droit, politique et économie du sport (Cerdeps), créé au sein de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université de Yaoundé II-Soa sous l'impulsion du ministère de l'Enseignement supérieur (Centre qui lancera de façon imminente ses offres de formation à destination des professionnels) apparaissent comme une des réponses de l'Etat face à la crise que traverse aujourd'hui le sport camerounais. Nous attendons impatiemment les fruits d’une initiative aussi salvatrice pour le devenir du sport camerounais.

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