Opération épervier : Les réserves du député de Jean Michel Nintcheu
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Dans une déclaration parvenue à la rédaction du Messager, le député Jean Michef Nintcheu qui dit soutenir la lutte contre la corruption met en garde contre une instrumentalisation des arrestations visant en réalité l’élimination de certains candidats à la présidentielle de 2018.

« Nous avons toujours dénoncé les détourneurs de fonds et les prévaricateurs de la fortune publique. Les mettre hors d'état de nuire c'est bien pour la salubrité publique en matière de gouvernance. Les mettre hors d'état de nuire dans le respect de la présomption d'innocence c'est également bien. Une justice indépendante et équitable c'est encore mieux. En sommes-nous là? » S’interroge le député à l'Assemblée nationale du Social Democratic Front (Sdf), principal parti politique d’opposition au Cameroun, Jean Michel Nintcheu, dans une déclaration rendue publique ce mardi 27 mars 2018. Cette sortie du conseiller municipal sdf à la mairie de Douala 1er, intervient dans le cadre de la nouvelle vague d’arrestations des gestionnaires de fonds publics indélicats.

Pour cet homme politique, ces arrestations sous fond de spectacularisation seraient en fait une diversion dont l’unique but est de régler des comptes politiques. Davantage en ce moment où le Cameroun prépare l’organisation de la présidentielle 2018. Loin d’être une opération d’assainissement de mœurs, ce conseiller municipal, voit en la lutte contre la corruption, un moyen astucieux utilisé par le gouvernement en place pour combattre les potentiels candidats à la prochaine présidentielle.

« Nous sommes à quelques mois de l'élection présidentielle de 2018. Nous mettons en garde une fois de plus ceux qui procèdent dans l'ombre à l'instrumentalisation de la corruption ou des détournements de fonds publics pour régler les comptes politiques ou pour bâtir une stratégie bien huilée de dévolution du pouvoir en se servant de ce stratagème pour éliminer d'éventuels concurrents politiques », peut-on lire.

Manipulation politique

Jean Michel Nintcheu soutient ses arguments par le fait que « des compatriotes - qui sont pour certains déjà candidats à la prochaine élection présidentielle- qui n'ont jamais eu maille à partir avec la justice et qui n'ont jamais géré la fortune publique seraient les personnes réellement visées par la reprise de l'opération Epervier. On brandit toutes ces arrestations ethniques et communautairement séquencées pour en fait procéder, d'après ce qui nous revient, à l'élimination politique de certains candidats à l’élection présidentielle de 2018 ».

Ce jeu plutôt dangereux auquel se livre le gouvernement, pourrait, selon le président régional du Sdf pour le Littoral, s’avérer dangereux pour la stabilité du Cameroun. C’est d’ailleurs pour cette raison que cet homme politique attire l’attention des Camerounais, pour « qu'ils comprennent qu'il ne s'agit point de justice mais de manipulation politique ». Il faut noter que la nouvelle vague d’arrestations dans le cadre de l’Opération Epervier camer.be, a fait plusieurs victimes. Notamment, L’ancien ministre de l'Eau et de l'Energie, Atangana Kouna, le professeur Bruno Bekolo Ebe, ancien recteur de l’université de Douala, Jean William Sollo, ancien directeur général de Camwater. Des sources policières annoncent que des dizaines d’autres personnalités frappées d’interdiction de sortie du territoire devraient être inquiétées dans les prochains jours.

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