Les militaires de la FMM ont été alertés par les populations.

Une alerte a été donnée par les populations dans la matinée du 03 janvier 2016 aussitôt que plusieurs personnes ont déferlé dans le village. «Vers 4h du matin, 200 personnes environ se faisant passer pour des réfugiés ont pénétré dans le village. Nous avons immédiatement informé les autorités», témoigne un riverain. Les militaires de la Force Multinationale Mixte (FMM), stationnés non loin de là, se sont immédiatement déportés sur les lieux où ils ont été accueillis, à la surprise générale, par des tirs des terroristes de Boko Haram.

Deux militaires camerounais ont été blessés au cours des combats, et 24 terroristes tués. Les terroristes de Boko Haram profitent régulièrement de la couverture de «réfugiés» pour s’infiltrer en territoire camerounais et commettre des forfaits. D’où la méfiance des autorités camerounaises à l’égard des citoyens nigérians ne disposant d’aucune pièce d’identité et en séjour irrégulier sur le territoire camerounais, notamment dans les zones limitrophes du front. Dans la journée du 03 janvier 2015, ce sont quelques 140 réfugiés nigérians qui ont été ainsi refoulés vers Banki par les autorités camerounaises.

Ces dispositions visent à réduire les risques d’attentats-suicides, très élevés ces derniers mois. Dans la matinée du 03 janvier 2016, un kamikaze, une jeune fille trahie par son
accoutrement, a été neutralisé par les comités de vigilance. «La jeune fille portait une lourde charge dissimulée sous ses vêtements, que trahissait sa démarche. Nous l’avons sommée de s’arrêter et de soulever ses habits. Elle l’a fait. La charge explosive était impressionnante.

Nous nous sommes couchés et avons décoché nos flèches, après quoi elle a déclenché sa bombe. Elle est morte seule», explique un membre du comité de vigilance de Kolofata.