Lutte contre Boko Haram : Cavaye et les « complicités endogènes»
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« Complicités endogènes ». Ces deux mots prononcés par Cavaye Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale hier, 10 juin 2015, vont sans doute entretenir les débats au Cameroun dans les prochaines heures. Dans son discours d’hier, le Pan a donc dit que la victoire totale contre Boko Haram est proche grâce à la cohésion de l’ensemble du peuple camerounais qui a su faire chorus derrière les forces de défense et de sécurité. Il croit donc savoir qu’ « aucune force exogène ne saurait venir délibérément déstabiliser le socle granitique que constitue la République du Cameroun sauf à croire que quelques complicités endogènes soient impliquées dans une telle tentative.

Mais le Cameroun est debout. Solide. Il avance », lance t-il du haut de sa tribune. Y a-t-il donc des complicités endogènes ? Cavaye Yeguié ne le dit pas de manière péremptoire. Mais qu’importe ! Sa phrase n’échappera pas à des interprétations de toute sorte du fait de sa position et des faits antécédents sur le même sujet. L’année dernière à la même période et dans les mêmes conditions, il avait dit, parlant de la lutte contre Boko Haram : « Nous le savons, beaucoup sont parmi nous, les uns tapis dans l’ombre, les autres très actifs mais dans l’hypocrisie, faisant semblant d’apporter leur aide aux autorités, leur objectif étant de brouiller les pistes, certainement pour mettre le pays à feu et à sang.

Ceci est inacceptable ! N’ayons pas peur, dénonçons les ! Ils doivent rendre compte de leurs turpitudes ». Quelques semaines plus tard, l’Appel de la Lékié, dont les auteurs ont dit s’inspirer des propos de Cavaye Yeguié Djibril, dit : « Non aux complices de Boko Haram principalement dans les régions septentrionales du Cameroun, et à leurs stratégies sournoises ou leurs tentatives d'incitation à la partition du territoire national, à la lumière des développements fort regrettables enregistrés dans d'autres pays ou régions du continent africain.» L’opinion blâme cette sortie.

L’appel de la Lékié

Le Pan lui-même sort de ses gongs dans un communiqué au nom du « Grand Nord ». « Les populations et les élites du grand Nord, écrit-il, dénoncent ces basses manoeuvres qui ne visent qu’à ternir l’image de toute une partie du pays et d’aider au positionnement des individus ». Il continue : « Ces allégations constituent des accusations qualifiées de très graves. Bien mieux, elles sont inopportunes, dangereuses pour la cohésion du Cameroun et préjudiciables à l’Unité Nationale.

Les relents de stigmatisation dont elles sont porteuses à l’endroit des valeureux, des dignes et fidèles fils du grand Nord, appellent plus à la partition du Cameroun qu’à sa construction ou à la mobilisation de tous pour lutter contre un ennemi commun appelé Boko Haram ». Il rassure : « Il n’y a jamais eu, qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura jamais sous le Renouveau National un projet de rébellion du Grand-Nord, sous le couvert de Boko-Haram».

Cette malheureuse parenthèse sera vite fermée et toute la République s’est mobilisée pour combattre Boko Haram.

© Le Jour : Younoussa Ben Moussa

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